Que faire avec les titres de CGI, GDI et Interfor?
Que faire avec les titres de CGI, GDI et Interfor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Groupe CGI (GIB.A, 88,26$): l’achat suédois est mineur financièrement, mais prometteur
Philip Huang, de Barclays, aime l’acquisition de la Suédoise Acando, même si CGI paie un peu plus pour cet achat que d’autres.
La transaction de 615M$ représente 15 fois le bénéfice d’exploitation d’Acando, alors que CGI se négocie à 11,8 fois les siens.
C’est justifié à son avis puisque Acando a accru ses revenus de 16% en 2018, tandis que les revenus par professionnel sont de 191400$ par rapport à 155000$ pour CGI.
M. Huang attribue cet écart au fait que 51% des revenus d’Acando proviennent de services en TI numériques.
De plus, l’analyste note qu’Acando présente un profil similaire à celui CGI, ayant elle-même acquis quatre sociétés en 2018 et trois autres en 2017.
L’achat densifie le réseau de CGI dans les marchés urbains d’Europe du Nord et lui ouvre une nouvelle porte en Hambourg en Allemagne, un important marché longtemps convoité.
L’analyste estime qu’Acando ajoutera 2% au bénéfice annuel de CGI en 2020 si la société suédoise hausse ses marges d’exploitation actuelles de 9,4% au niveau de 11,5% de la division d’Europe du Nord de CGI.
Les synergies pourraient être supérieures que prévu puisque CGI éliminera les frais qu’encoure Acando pour être en Bourse. De plus, la taille cet achat est nettement plus important que les transactions récentes.
Surtout Acando, apporte de nouveaux clients dans le secteur automobile (28% des revenus), notamment Volvo et BMW à qui CGI pourra offrir ses autres services. Les gouvernements représentent aussi 20% des revenus, le commerce de détail 18%, la finance 12% et les télécommunications et médias 12%.
M. Huang continue de recommander l’achat de CGI et maintient son cours cible de 94$.
GDI (GDI, 24,08$): point de bascule aux États-Unis
GDI (GDI, 24,08$): point de bascule aux États-Unis
Après des rencontres organisées avec le chef de la direction financière et le responsable du développement des affaires Frederic Tremblay se dit encore plus confiant qu’avant que la stratégie de GDI a un fort potentiel de création de valeur.
Le spécialiste du nettoyage et de l’entretien d’immeubles commence à avoir la taille qui lui permet de soumissionner sur des contrats de plus grande envergure aux États-Unis. GDI y a doublé son chiffre d’affaires à l’aide de sept acquisitions depuis 2012.
Cette taille accrue lui permet de décrocher de nouveaux contrats, comme en témoigne le bond de 28% des revenus américains, au quatrième trimestre, sans l’effet des acquisitions.
Bien que GDI n’ait pas fini d’étendre sa présence dans les marchés du Nord-Est et du MidWest, M. Tremblay prévoit que GDI voudra rapidement s’installer dans d’autres marchés. GDI ne gratte que la surface avec une part estimée à 1% d’un marché de 52 milliards de dollars américains pour les services de conciergerie.
Dans deux ans, GDI pourrait songer à ajouter les services techniques (pour les systèmes électriques, de chauffage, de ventilation, de plomberie) à son offre américaine, comme c’est le cas au Canada, dit-il.
L’analyste rappelle qu’au Canada la stratégie d’offrir les services techniques à ses clients de conciergerie rapporte. Le quart des clients utilisent aussi les services techniques comparativement à une proportion de 5 % en 2015.
«GDI est un acquéreur discipliné avec 38 achats depuis 2008. Sa dette de 2,5 fois le bénéfice d’exploitation et des flux de trésorerie libres de 40M$ par année lui donnent munitions financières pour réaliser d’autres achats», croit M. Tremblay.
Malgré un bond de 28% depuis le début de l’année, l’action de GDI reste moins chèrement évaluée que ses semblables.
Son cours-cible inchangé de 26,50$ représente 9 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2020. Des acquisitions ajouteraient 1 à 3$ de plus à cette cible.
M. Tremblay entrevoit le potentiel d’un cours de 32 à 38$ si la société atteignait ses objectifs revenus de 2G$ et de bénéfice d’exploitation de 120M$, d’ici 3 à 5 ans.
Interfor (IFP, 15,53$): la préférée de BMO parmi les producteurs de bois
Interfor (IFP, 15,53$): la préférée de BMO parmi les producteurs de bois
Après un an sur la touche, Mark Wilde de BMO Marchés des capitaux recommande à nouveau des producteurs de bois, même si l’incertitude persiste à l’égard de mises en chantier américaines.
Le regain saisonnier de la construction devrait raffermir les prix du bois à court terme parce que les stocks sont modestes dans la chaîne d’approvisionnement.
Le récent recul des taux hypothécaires devrait insuffler un nouveau élan aux mises en chantier et à la demande pour le bois au deuxième semestre de 2019.
La fermeture ou le report de nouvelles scieries aideront aussi à équilibrer l’offre et la demande à moyen terme.
Les cours des producteurs de bois sont aussi redevenus bon marché, dit-il. Leur multiple moyen de 5,1 fois le bénéfice d’exploitation est attrayant si l’on croit que l’industrie est à mi-cycle, explique-t-il.
Ironiquement, Interfor est son producteur canadien préféré parce que les deux-tiers de sa capacité se retrouvent aux États-Unis.
La haute direction répartit intelligemment son capital, incluant le rachat de 44,7 millions de dollars de ses actions, à 16$ chacune, depuis le troisième trimestre 2018.
De plus, son bilan est sain. La dette nette de 107M$ représente seulement 0,4 fois son bénéfice d’exploitation.
Son cours-cible de 18$ offre un potentiel d’encore 8%.
L’action d’Interfor a en effet grimpé de 7,2% le 11 mars, à la diffusion de son rapport.