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À surveiller : CGI, Uni-Sélect et Gildan

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller : CGI, Uni-Sélect et Gildan

À la fin du troisième trimestre, CGI cherchait à embaucher 5 107 personnes. (Photo: Charles Desgroseilliers)

Que faire avec les titres de CGI, Uni-Sélect et Gildan? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

CGI (GIB.A, 103,99$) : les affichages de poste en progression

L’entreprise de services en technologies de l’information CGI a vu son nombre d’affichages de postes reculer de 4% au troisième trimestre par rapport aux données du trimestre précédent.

Toutefois, ces mêmes affichages sont en progression de 8% sur un an, note l’analyste Paul Treiber, de RBC Marchés des capitaux.

Ce dernier note qu’en Europe, principal marché pour la multinationale québécoise, les offres d’emplois sont à un record. Globalement, le nombre d’offres d’emplois est de 46% supérieur à ce qu’il était avant la pandémie.

«La vigueur des affichages de postes montre que la demande pour les services de CGI se maintient. Cela suggère que l’entreprise continue d’investir dans l’augmentation de son nombre d’employés pour s’assurer de livrer ses contrats et son pipeline de projets de transformation numérique», dit-il.

À la fin du troisième trimestre, CGI cherchait à embaucher 5 107 personnes. L’analyste de RBC soutient qu’il s’agit du quatrième total le plus élevé pour la société, seulement 18% sous son sommet historique de 6 195 atteint au premier trimestre de 2022.

En Europe, où CGI génère 52% de ses revenus, Paul Treiber soutient que les soubresauts de l’économie ont moins d’emprise sur les activités de l’entreprise, puisque plus de 30% de ses revenus proviennent du secteur public. «Les affichages de postes de CGI ont progressé de 35% sur un an en Europe, comparativement à 12% en moyenne pour les autres grandes entreprises du secteur», note-t-il.

Au Canada, aux États-Unis et en Asie-Pacifique, les offres d’emplois ont respectivement reculé de 29%, 7% et 7% sur un an.

«Malgré l’incertitude économique, nous croyons que le titre de CGI est en bonne posture pour faire mieux que celui de ses pairs. Le titre se négocie à un ratio valeur d’entreprise/BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) des 12 prochains mois de 10,7 fois. C’est 8% sous sa moyenne des cinq dernières années de 11,6 fois, mais supérieur à celui d’autres entreprises du secteur des services TI (9,2 fois)», dit Paul Treiber.

Il conserve sa recommandation de «surperformance» et son cours cible sur un an de 130$ en se fondant sur un ratio valeur d’entreprise/BAIIA de 13 fois pour l’exercice 2023.

 

 

Uni-Sélect (UNS, 36,32$) : mesurer les impacts de l’ouragan Ian

Uni-Sélect (UNS, 36,32$) : mesurer les impacts de l’ouragan Ian

Le distributeur de pièces et de peintures pour l’industrie automobile Uni-Sélect possède de nombreuses boutiques en Floride et l’analyste Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale, tente de mesurer l’impact que l’ouragan Ian aura sur les activités de l’entreprise.

« L’ouragan a dévasté le sud de la Floride et, même si beaucoup d’incertitude persiste en ce moment, nous pensons que l’établissement situés à Fort Myers a été directement touché par la tempête, alors que ceux de Venice, Sarasota et Orlando ont été relativement épargnés», écrit-il dans une note à ses clients. Les commerces de Fort Myers, Venice et Sarasota (L’entreprise en possède un dans chaque ville) restent fermés pour une durée indéterminée.

L’analyste précise que les dommages directs provoqués par l’ouragan ne sont pas les seules sources d’inquiétude, puisque les inondations provoquées par le passage de l’ouragan ont sectionné de nombreuses routes, ce qui rend les commerces difficiles d’accès tant pour les employés que pour les clients.

«Nous estimons que chaque établissement génère en moyenne des revenus annuels de 4,6 millions de dollars américains (M$US). Cela signifie que chaque semaine perdue provoque un manque à gagner de 0,9M$US par commerce, ce qui a un impact négatif de 0,06M$ sur le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA)», écrit-il.

Après avoir effectué ces calculs, l’analyste conclut que les fermetures des trois commerces n’auront pas un impact significatif sur les résultats financiers du quatrième trimestre de l’exercice 2022 d’Uni-Sélect, alors que le consensus des analystes mise sur un BAIIA de 38,2 millions de dollars américains (M$US). «Si les trois commerces restent fermés pour toute la durée du trimestre, cela affecterait négativement le BAIIA de 2,4M$US», croit Zachary Evershed.

L’analyste précise également qu’Uni-Sélect pourrait ne pas profiter du fait que de nombreux véhicules ont été endommagés par le passage de Ian. Il explique que les voitures qui ont été coincées dans les inondations ne peuvent pas être réparées. Il ne s’attend donc pas à une forte hausse de la demande pour les peintures FinishMaster’s en Floride.

La recommandation de l’analyste est de «surperformance» et son cours cible sur un an reste à 49$.

 

 

Les Vêtements de sport Gildan (GIL, 28,27$) : un titre à bon prix

Les Vêtements de sport Gildan (GIL, 28,27$) : un titre à bon prix

BMO Marchés des capitaux a récemment été l’hôte d’une journée des investisseurs avec la direction de Les Vêtements de sport Gildan en Europe. L’analyste Stephen MacLeod en est ressorti avec une confiance renouvelée quant à la capacité de l’entreprise de profiter de son modèle d’affaires intégré verticalement qui permet de fabriquer des vêtements à bas prix.

Tout cela devrait selon lui permettre à Gildan d’augmenter ses parts de marché dans la vente de vêtements en gros, ce qui devrait lui permettre de générer de meilleures marges bénéficiaires.

«Les résultats du second trimestre ont montré certaines faiblesses du côté des ventes chez les détaillants, alors que beaucoup d’entre eux tentent de réduire leurs inventaires. Malgré tout, la demande pour les vêtements imprimés se maintient et la demande à plus long terme et la demande bénéficie d’un vent de dos», écrit l’analyste.

Stephen MacLeod soutient que le titre, à son cours actuel, est très attrayant, lui qui se négocie à un ratio valeur d’entreprise/BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) pour l’exercice 2023 de 6,8 fois.

Depuis le début de la deuxième moitié de l’année, l’analyste constate une hausse de la demande de vêtements de la part de l’industrie du tourisme ou de grands événements, qui viennent compenser les faiblesses du commerce de détail.

«Les ventes de vêtements de sport, qui constituent 80% des revenus, devraient continuer d’être le principal moteur de croissance, alors que le marché nord-américain est le plus prometteur», croit-il.

Ce dernier voit beaucoup d’éléments qui pourraient permettre à Gildan de dépasser la croissance prévue de l’industrie de 5% à 7% : la proximité de ses installations avec sa clientèle, des prix compétitifs et des considérations ESG (environnementales, sociales et de gouvernance).

Stephen MacLeod prévoit que Gildan générera des revenus de 3,35 milliards de dollars (G$) durant son exercice 2022, et de 3,6G$ en 2023. Il estime que l’entreprise peut augmenter sa capacité de production pour atteindre le cap de 5G$ à moyen terme.

L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 48$, qui se fonde sur un ratio valeur d’entreprise/BAIIA pour l’exercice 2023 de 11,1 fois.