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À surveiller: Chorus Aviation, Constellation Software et MTY

lesaffaires.com|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Chorus Aviation, Constellation Software et MTY

MTY dévoilera ses résultats ginanciers du premier trimestre de son exercice 2023 le 12 avril. (Photo: La Presse Canadienne)

Que faire avec les titres de Chorus Aviation, Constellation Software et Groupe d’alimentation MTY? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Chorus Aviation (CHR, 3,13 $) : un nouveau plan de vol bien tracé

Le propriétaire du transporteur régional Jazz Aviation tenait sa première journée des investisseurs pour expliquer son nouveau plan de vol.

La direction de Chorus s’attend de pouvoir récolter entre 500 et 650 millions de dollars d’ici la fin du deuxième trimestre de 2023 afin d’acheter de nouveaux appareils en 2024-25.

La direction s’attend aussi à ce que trois des quatre grandes caisses de retraite d’État américains, qui avaient procuré 100 M$ US chacun lors de sa précédente ronde de financement, soient de retour pour cette nouvelle récolte de fonds, ce qui voudrait dire que presque la moitié de l’objectif serait atteint.

Matthew Lee de Canaccord Genuity croit que cette nouvelle devrait rassurer les investisseurs dans un contexte où la hausse des coûts de financement et les difficultés dans la récolte de capitaux est généralisée.

Chorus qui s’est diversifiée dans la location d’avions est confiante que la hausse des coûts de financement des appareils pourra être refilée aux clients en augmentant le tarif de ses contrats de location. Une demande forte, des stocks d’appareils faibles sur le marché et la hausse des taux d’intérêt augmentent substantiellement les tarifs des nouveaux contrats de location.

Chorus est présentement assis sur un inventaire d’appareils estimé à 700 M$ US et elle a l’intention de se départir de 39 appareils d’une valeur comptable de 405,4 M$ US d’ici la fin de 2025. Les profits de ces ventes rembourseront la dette alors que la société veut réduire son ratio d’endettement d’une fourchette de 3,6 à 4 fois le bénéfice d’exploitation en 2023 à une autre 2,5 à 3,5 fois d’ici la fin de 2024.

Matthew Lee maintient le multiple utilisé pour son évaluation à 8,5 fois les bénéfices prévus en 2024, ce qui reflète refléte la part grandissante de la location d’avions dans le portefeuille de Chorus, mais il réduit son cours-cible de 4$ à 3,25 $. Ce multiple est conforme avec l’industrie qui s’échange à une moyenne de 8,3 fois les bénéfices prévus.

L’analyste augmente légèrement sa prévision de bénéfice par action à 0,39 $ pour 2023. Matthew Lee abaisse en effet sa prédiction pour 2024 de 0,56 à 0,38$ par action afin de s’ajuster à la baisse des revenus qu’entraînera la vente d’appareils,

Matthieu Hains

Constellation Software (CSU, 2518,99$): l’acquéreur en série décroche une première cible de 3000$

Constellation Software (CSU, 2518,99$): l’acquéreur en série décroche une première cible de 3000$

Les résultats du quatrième trimestre du consolidateur mondial de fournisseurs de logiciels spécialisés ont plu à plusieurs égards à Paul Treiber si bien que l’analyste de RBC Marchés des capitaux porte son cours-cible de 2600 à 3000$, une marque historique pour l’entreprise ontarienne.

Non seulement les revenus et le bénéfice d’exploitation ont-ils battu ses attentes, mais les capitaux de 618 millions de dollars américains déployés dans des acquisitions aux quatrième et premier trimestres (en cours) surpassent ses prévisions de 45%. Ce total exclut les transactions de 680M$US réalisées par deux filiales.

L’inflation s’avère un vent de dos pour les revenus internes d’entretien et de mise à jour des logiciels tandis que la stratégie décentralisée d’acquisitions gagne en force, résume l’analyste qui entrevoit une accélération de la croissance en 2023, dit-il.

Paul Treiber gonfle aussi d’un milliard à 1,8 G$US les transactions qui seront réalisées cette année.

Les revenus, sans l’effet des acquisitions, ont augmenté de 4% au lieu de la hausse de 2% prévue à cause de la vente inattendue de 29 millions de dollars américains en équipements, reconnaît l’analyste. Néanmoins, même sans ces revenus non récurrents, le bénéfice d’exploitation ajusté a crû de 18% à 484 M$US, soit plus que ses prévisions de 476M$ US et que le consensus de 467M$ US, fait-il valoir.

La mise à jour des logiciels est la principale source de la croissance interne à long terme. Or, l’inflation a fait passer cette croissance de 5 à 6% du troisième au quatrième trimestre et se compare à la moyenne de 4%, lors des trois années avant la pandémie. L’analyste augmente donc de 2,2 à 3% la progression prévue de la croissance interne en 2023.

Le bénéfice ajusté en fonction des intérêts et des impôts a atteint 14,58$US par action, soit 7% de mieux que ses estimations de 13,59$US et que la moyenne des analystes de 12,95$US.

La seule ombre au tableau concerne le fournisseur de logiciels de gestion de cliniques médicales et d’hôpitaux Altera Digital Health, acquis le 2 mai 2022 pour 700M$US dont les revenus de 197M$US et le bénéfice d’exploitation de 22M$US ont raté la cible par 11,6% et 51% respectivement, au quatrième trimestre. Paul Treiber est toutefois rassuré par les flux de trésoreries disponibles annualisés qui sont 40% plus élevés que prévu.

Au final, l’analyste de RBC rappelle que Constellation Software a tout ce qu’il faut pour continuer à enrichir ses actionnaires grâce à l’effet composé du rendement élevé de son capital investi.

Ces dernières années Constellation a décentralisé sa stratégie d’acquisition afin d’élargir son terrain de chasse et l’envergure de ses acquisitions en procurant aux dirigeants de ses filiales un incitatif financier à dénicher et à rentabiliser les transactions réalisées et à faire croître leur groupe. Cette stratégie inclut l’essaimage en Bourse de sa filiale européenne Topicus.com (TOI, 95,13$) et le fournisseurs de logiciels pour les médias Lumine Group (LMN, 14,84$).

Dominique Beauchamp

 

Groupe s’alimentation MTY (MTY, 60,78$) : FNB anticipe un trimestre robuste grâce aux acquisitions

Groupe s’alimentation MTY (MTY, 60,78$) : FNB anticipe un trimestre robuste grâce aux acquisitions

L’entreprise de restauration Groupe d’alimentation MTY, qui possède entre autres les bannières Bâton Rouge, Ben & Florentine, Casa Grecque, Tiki-Ming et Valentine, dévoilera ses résultats ginanciers du premier trimestre de son exercice 2023 le 12 avril.

L’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, anticipe un trimestre robuste grâce aux acquisitions des bannières BBQ Holdings et Wetzel’s Pretzels survenues en 2022. Ce dernier anticipe un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) en hausse de 59,1% sur un an à 57,7 millions de dollars (M$), ce qui est légèrement plus optimiste que le consensus des analystes de 54,6M$. Au trimestre correspondant l’an dernier, le BAIIA avait atteint 35,6M$.

«Cette bonne performance sera le résultat de la poursuite de la reprise des activités de la société au Canada, sans oublier les deux acquisitions qui devraient avoir un impact positif de 16M$ sur le BAIIA trimestriel», estime l’analyste.

Vishal Shreedhar anticipe que les revenus atteindront 283M$ (consensus à 231M$).

«La toile de fond au Canada est bonne alors que celle aux États-Unis est plus modérée. De plus, des données gouvernementales montrent que la croissance de l’industrie de la restauration continue d’être supérieure à celle de la vente d’aliments en épicerie, même si l’écart se rétrécit», explique-t-il, ajoutant que les données américaines montrent que les dépenses des ménages en restauration ont atteint un sommet entre les mois de mars et d’octobre, alors qu’elles déclinent depuis le mois de novembre.

«Au Canada, les données montrent que les ménages veulent réduire leurs dépenses au restaurant», dit-il.

L’analyste précise que les commentaires d’autres entreprises du secteur font état d’une industrie volatile. Selon lui, MTY devra soigner son réseau de franchisés. Au dernier trimestre, la société a ouvert 60 établissements, mais en a fermé 178 autres.

«En analysant ces commentaires, on constate que les pressions inflationnistes persistantes, la négociation de baisses de prix et l’attention sur la valeur, de même que la baisse de l’achalandage sont les préoccupations principales des restaurateurs», dit-il.

Vishal Shreedhar conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre de MTY, mais abaisse son cours cible sur un an légèrement, lui qui passe de 73$ à 72$. Il donne au titre une valeur de 10 fois la valeur du BAIIA prévu durant l’exercice 2024-2025. «Malgré les vents contraires à court terme, nous restons constructifs envers MTY, étant donné son évaluation raisonnable, ses progrès opérationnels et l’allocation de capital dans des initiatives comme les rachats d’actions et les acquisitions», explique-t-il.

Il croit toutefois que le titre est un investissement plus risqué en ce moment, en raison de l’inflation, des problèmes de chaîne d’approvisionnement, de la pénurie de main-d’œuvre et des conditions macro-économiques en général.

Denis Lalonde