(Photo: Archives La Presse Canadienne)
Que faire avec les titres du CN, de BMO et d’Airbnb? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canadien National (CNR, 126,98$): le temps de monter à bord
L’action du transporteur ferroviaire est sous pression depuis que l’entreprise montréalaise a annoncé son intention d’acquérir Kansas City Southern (KSU, 292,99 $US). Kevin Chiang, de Marchés mondiaux CIBC, pense que la baisse a fait du titre une aubaine.
Depuis le 20 avril, l’action a corrigé de 14,5%, rapporte l’analyste. Il souligne que le ratio cours-bénéfice du CN pour les 12 prochains mois est maintenant de 19 fois, ce qui représente une baisse de 3 points. «Nous pensons qu’il s’agit d’un bon point d’entrée.»
L’écart d’évaluation avec la rivale Canadien Pacifique (CP, 98,72$) est large, selon lui, tandis que le titre de l’entreprise de Calgary s’échange à un ratio cours/bénéfice de 22 fois. Historiquement, le CN s’est échangé à prime sur le S&P 500, rappelle Kevin Chiang. Il note que le multiple est maintenant inférieur à celui de l’indice américain, toujours selon les prévisions des 12 prochains mois.
Il reconnaît que la société montréalaise prend un risque financier en tentant l’acquisition de KSU. Par contre, il estime que ce risque est maintenant pris en compte dans le prix de l’action.
Si les autorités réglementaires s’opposent à la transaction, le CN aurait brûlé 1,7 milliard de dollars américains (G $US), soit 700 millions (M $US) pour rembourser les pénalités liées à la rupture de l’entente entre KSU et CP et 1 G$US de pénalités versées à KSU pour l’avortement de l’entente. «Ceci étant dit, la valeur boursière du CN a déjà diminué de 9 G$US, ce qui représente une adéquation entre le risque et l’impact sur le titre.» Il ajoute que si les autorités réglementaires faisaient connaître leur opposition, les vendeurs à découvert devraient probablement couvrir leur position, ce qui est généralement favorable pour une action cotée en Bourse.
CIBC Marchés mondiaux fait passer sa recommandation de «performance de secteur» à «surperformance». Le cours cible est inchangé à 146 $.
BMO (BMO, 125,41$): une tendance favorable
BMO (BMO, 125,41$): une tendance favorable
La Banque de Montréal a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes et elle profite d’une tendance favorable, estime Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux. Il pense toutefois qu’elle n’est pas le meilleur pari parmi les grandes banques canadiennes.
La quatrième banque au pays a dévoilé un bénéfice par action ajusté de 3,13$, soit plus que le consensus de 2,77$, au deuxième trimestre de l’exercice 2021 (terminé à la fin avril).
Parmi les éléments notables, l’analyste souligne que les provisions pour pertes à 60 millions de dollars (M$) sont «largement» inférieures à sa prévision de 179 M$. Il s’agit d’une diminution de 28% par rapport au trimestre précédent. La direction anticipe que les provisions pour pertes demeureront basses au cours des prochains trimestres en raison des conditions de crédit favorable et de la reprise économique.
Le contexte économique actuel, avec une reprise vigoureuse du côté des marchés des capitaux et une croissance des prêts aux entreprises qui surpasse celle des prêts aux prêts consommateurs, est favorable à la BMO. «La tendance pourrait se poursuivre pour encore quelques trimestres, commente Darko Mihelic. Nous pensons toutefois que la prochaine année verra une plus grande croissance des prêts au consommateur et des taux d’intérêt légèrement plus élevés. Il s’agit encore d’un contexte favorable à la BMO, mais moins favorable quand on la compare aux autres banques.»
L’analyste bonifie ses prévisions quant au bénéfice par action des exercices 2021 et 2022, qui passent de 11,69$ à 12,54$ et de 12,18$ à 13,40$, respectivement.
RBC Marchés des capitaux maintient donc sa recommandation «performance de secteur», mais bonifie son cours cible, qui passe de 125$ à 141$.
Airbnb (ABNB, 133,99 $US): plus qu’un pari sur la reprise du tourisme
Airbnb (ABNB, 133,99 $US): plus qu’un pari sur la reprise du tourisme
Brad Erickson, de RBC Marchés des capitaux, entame le suivi de la société de location de logement avec une recommandation «surperformance» et un cours cible de 170 $US.
Pour l’analyste, l’attrait d’Airbnb n’est pas uniquement lié au retour à la normale dans l’industrie touristique. Il croit que la société américaine peut encore gagner des parts de marché et que la maturité de ses activités est «encore plus loin que les investisseurs peuvent le penser».
L’engagement des utilisateurs est un grand atout pour Airbnb, souligne Brad Erickson. Il limite la dépendance de la société aux recherches sur la plateforme Google, ce qui est une bonne nouvelle pour les marges. Il permet aussi de créer de nouveaux débouchés en ajoutant des services sur sa plateforme, notamment les séjours prolongés ou la publicité.
Le retour à la normale, tandis que les consommateurs disposent d’une épargne importante pouvant être dirigée vers des dépenses discrétionnaires, est une bonne nouvelle pour l’entreprise. L’analyste souligne également que l’adoption permanente du télétravail par certains employés et employeurs permet d’envisager l’essor d’une clientèle de cols blancs désirant travailler à l’étranger pour un séjour prolongé.
Après avoir sondé 11 gestionnaires de propriétés dans différents pays, Brad Erickson croit que Vrbo, la plateforme de location d’Expedia, a été sur une meilleure lancée durant la pandémie en raison de son exposition à une clientèle plus traditionnelle et à des marchés hors des grands centres. La reprise de la demande dans les centres urbains pourrait inverser cette tendance au profit d’Airbnb, prévoit l’analyste.
Le cours cible de 170 $US représente un multiple de 16 fois le ratio valeur d’entreprise/revenus pour 2022.