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À surveiller: Cogeco Communications, CAE et Corus Entertainment

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Cogeco Communications, CAE et Corus Entertainment

Au deuxième trimestre de son année financière 2023, Cogeco a réalisé des revenus de 737 M$. (Photo: La Presse Canadienne)

Que faire avec les titres de Cogeco Communications, CAE et Corus Entertainment ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Cogeco Communications Inc. (CCA, 64,55$): ses opérations américaines nuisent quelque peu aux résultats

En septembre 2021, le câblodistributeur et fournisseur de services internet faisait l’acquisition de la firme américaine WideOpen West (WOW) situé en Ohio, et bien que celle-ci poursuit sa reprise tel que prévu, elle continue néanmoins d’affecter négativement l’ensemble des résultats de l’entreprise québécoise.

Au deuxième trimestre de son année financière 2023, Cogeco a réalisé des revenus de 737 M$, à peu de chose près ce que prévoyait le consensus des analystes. De même pour les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) qui ont totalisé 351 M$, note Jerome Dubreuil, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins.

La firme a généré des flux de trésorerie libre de 118 M$, et bien qu’ils étaient inférieurs de 23% à ceux du trimestre comparable de l’année précédente, ils excédaient néanmoins la prévision du consensus des analystes qui tablait sur 78 M$. Cette diminution des flux de trésorerie libre est attribuable principalement à une augmentation des dépenses nettes en capital et des intérêts payés, explique l’analyste.

Les bénéfices par action dilués ont atteint 2,19$, soit 5% de plus que la prévision de 2,08$ de l’ensemble des analystes.

Au Canada, Cogeco a ajouté à sa clientèle 1369 unités génératrices de revenus, ce qui s’est avéré une surprise pour l’analyste qui prévoyait plutôt une perte 5500 unités. Ces nouveaux clients proviennent principalement du secteur de l’internet.

Aux États-Unis, les revenus de 368 M$ et le BAIIA de 166 millions $ étaient relativement en ligne avec les prévisions, mais ces revenus représentaient néanmoins un recul de 5,2% en dollars constants sur l’année précédente. Ce recul est principalement attribuable à une érosion plus forte que prévue de la base de clients en Ohio.

Pour Jerome Dubreuil, le prix de l’action demeure attrayant pour les investisseurs à long terme compte tenu d’un rendement de des flux de trésorerie libre de 12% et d’un rendement du dividende de 4,8%. En conséquence, il maintient sa recommandation d’achat, mais il abaisse néanmoins son cours cible de 96$ à 86$.

CAE (CAE, 31,46 $): la direction poursuit ses rencontres avec les investisseurs

Depuis novembre dernier, le titre du fabricant de simulateurs de vols jouit d’une tendance à la hausse fort intéressante alors que le cours de l’action est passé de 24$ à 32$. Et l’on constate que depuis quelques semaines les dirigeants manquent peu d’occasion de rencontrer les investisseurs afin de faire valoir les mérites de leur firme.

La semaine dernière, c’était au tour BMO Marchés des capitaux qui organisaient des rencontres avec des investisseurs institutionnels auxquelles participaient Nick Leonditis, président du Groupe Solutions d’entrainement Aviation civile, et Andrew Arnovitz, vice-président senior Relations avec les investisseurs et Gestion du risque.

L’analyste Fadi Chamoun retient d’abord des propos de ces dirigeants que le segment Aviation civile qui a fourni environ 85% des revenus d’opérations des douze derniers mois continue de bien faire, profitant d’une forte demande dans les secteurs de l’aviation commerciale autant que d’affaires. Il prévoit une augmentation des livraisons de simulateurs de plein vol (FFS) et une hausse de l’utilisation du réseau d’entrainement qui permettront une hausse des marges d’opérations du segment civil qui pourraient se situer autour de 25% pour les deux ou trois prochaines années.

Quant au segment de la défense, l’analyste note que le renouvellement du carnet de commandes devrait favoriser un meilleur partage des revenus et permettre une reprise graduelle des marges d’opérations pour ce segment. La recommandation de l’analyste est Sur-performance, et son cours cible est de 35$.

Pour le secteur des avions d’affaires, le plus important contributeur aux bénéfices du segment cicil, les dirigeants s’attendent à profiter d’une augmentation des livraisons d’avions, principalement chez Bombardier, et l’arrivée de nouveaux pilotes compte tenu de l’âge de groupe actuel qui ne pourra que stimuler la demande de formation.

Quant au secteur de l’aviation commerciale, l’analyste prévoit une hausse du traffic, ainsi que de la demande pour de l’outsourcing des solutions de formation par de plus en plus de transporteurs.

Corus Entertainment (CJR.B, 1,43$): la baisse des revenus de publicité de télé fait mal

Le cours de l’action du groupe de médias de Toronto était déjà sous pression avant la divulgation de ses résultats du deuxième trimestre, et ceux-ci n’ont rien fait pour freiner la baisse. Au cours des séances de négociations de jeudi et vendredi, le titre a perdu près de 15%.

À son dernier trimestre, la firme a subi une perte de 0,08$ par action comparativement à un gain de 0,08$ l’année précédente. Les revenus de publicité de la télé ont chuté de 8% illustrant bien les défis que la firme rencontre dans ce secteur.

Tim Casey, analyste chez BMO Marchés des capitaux, croit que ces revenus demeureront faibles et que la pression sur les marges sera encore présente au troisième trimestre avant de se stabiliser au quatrième trimestre.

L’analyste note que la firme continue de rationaliser ses coûts afin de poursuivre ses investissements dans le contenu et le marketing, sa priorité concernant l’utilisation de son capital demeurant la réduction de sa dette. À cet égard, la firme s’est abstenue de renouveler son programme de rachats d’action et elle a coupé de moitié son dividende trimestriel qui passe de 0,06$ à 0,03$.

Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) du trimestre ont chuté de 32% pour se situer à 63 M$, et les marges sont passées de 27% à 20%. Pour l’ensemble de 2023, l’analyste abaisse maintenant sa prévision de bénéfices par action de 0,17$ à 0,05$, et celle du BAIIA de de 368 M$ à 335 M$.

Sa recommandation est Performance égale au marché, mais il trime son cours cible qui passe de 2,50$ à 1,75$.