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À surveiller: Cogeco, Organigram et Visa

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 15 avril 2024

Que faire avec les titres de Cogeco, Organigram et Visa? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Cogeco, Organigram et Visa? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Cogeco (CCA, 102,32$): à conserver en attendant le sans-fil

La faible croissance affichée au premier trimestre a fait tomber le titre du câblodistributeur de 9,4%, le 15 janvier.

En particulier, le recul inattendu de 0,5% des revenus canadiens de câble a déçu, compte tenu des efforts de marketing déployés pour faire connaître ses forfaits.

Cogeco se remet encore de l’effet d’ennuis techniques causés par un nouveau système de gestion de l’expérience client.

Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux, laisse entendre que ce repli n’est pas justifié puisque Cogeco se défend bien dans un environnement difficile pour le câble. 

«Fondamentalement, Cogeco gère bien l’équilibre entre la rentabilité et l’ajout d’abonnés. Cette stratégie rapporte de bons profits et des flux de trésorerie croissants. En revanche, son évaluation reste élevée par rapport à celle de ses semblables», explique-t-il.

Le prochain enjeu pour le titre concerne la prochaine politique du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) au sujet de la concurrence sans fil, indique M. Yaghi.

Bien que le CRTC souhaite quatre fournisseurs dans chaque marché dans l’espoir d’abaisser les prix, Cogeco n’a pas l’infrastructure sans fil pour offrir le service, un modèle que préfère le Bureau de la concurrence pour assurer une vraie concurrence durable, explique l’analyste. Le CRTC rendra sa décision à la mi-année.

Si les autorités facilitaient l’entrée de nouveaux fournisseurs sans fil tel que Cogeco, les investissements requis priveraient la société des capitaux pour poursuivre son expansion américaine, fait aussi valoir M. Yaghi.

Dans l’intervalle, l’analyste suggère de conserver le titre dont l’évaluation, de 7,1 fois le bénéfice d’exploitation, est revenue plus près de la normale.

Le titre devrait s’échanger au rabais par rapport à ses semblables qui offrent le sans-fil étant donné les perspectives plus mitigées du câble, croit M. Yaghi.

Son cours-cible reste à 120$.

Le titre de Cogeco a bondi de 42,6% depuis 12 mois.

 

Organigram (OGI, 3,76$): retour à la rentabilité pour le producteur de pot

Organigram (OGI, 3,76$): retour à la rentabilité pour le producteur de pot

John Zamparo, de CIBC Marchés des capitaux, se dit agréablement surpris par les résultats du premier trimestre du producteur de cannabis de Moncton dans un environnement difficile pour l’industrie.

Il n’est pas le seul puisque l’effet de surprise a fait rebondir le titre de 44%, le 15 janvier. Il avait chuté de 78% dans la débandade du secteur du cannabis.

La société renoue avec la rentabilité au premier trimestre grâce aux ventes de 9 millions de dollars, à d’autres fournisseurs en mal de produits de qualité. Ces ventes de gros à bon prix ont protégé le producteur de la chute des prix de vente moyens.

«Ce type de revenus n’est peut-être pas récurrent, mais il met en relief la capacité de la société de cultiver des produits de qualité à un coût raisonnable», explique l’analyste.

Grâce aux ventes supérieures aux attentes la marge brute de 37% a surpassé les estimations par 7%.

Autre facteur encourageant: les dépenses générales de 9,4M$ ont été 30% de moins que prévu.

Organigram dit aussi avoir préservé ses parts dans ses marchés clés, dont l’Alberta, et entrevoit un bon rendement pour ses huiles à vapoter.

Tout n’est pas rose pour autant. M. Zamparo déplore que la société ait récolté 22 millions de dollars d’une structure de financement déjà en place au moment où son action était déprimée.

L’analyste rappelle aussi que la société a plusieurs projets en chantier qui exigeront d’autres capitaux.

Malgré tout, M. Zamparo réitère sa recommandation d’achat et son cours-cible de 5$, soit un multiple de 15 fois le bénéfice d’exploitation qu’il prévoit en 2021.

Organigram pourrait dégager ses premiers flux de trésorerie excédentaires en 2021.

 

Visa (V, 199,09$US): le riche achat de la fintech Plaid rapportera à plus long terme

Visa (V, 199,09$US): le riche achat de la fintech Plaid rapportera à plus long terme

La valeur stratégique de l’achat de la start-up Plaid, de San Francisco, plaît à James Fotheringham, de BMO Marchés des capitaux, bien qu’elle ne contribuera pas aux bénéfices avant 2023.

Pour 5,3 milliards de dollars américains, Visa met la main sur l’entreprise dans laquelle elle avait déjà injecté du capital du risque en 2018 afin d’ajouter à ses revenus à long terme et d’offrir aux 2600 clients du «plombier» des virements ses propres solutions de paiement.

Les outils de Plaid connectent les principales applications de paiement telles que Venmo, PayPal, Betterment, Square Cash, Robinhood ou CreditKarma aux comptes d’épargne et de courtage des clients pour le transfert de fonds. Un Américain sur quatre a fait de tels transferts.

La société de Silicon Valley double ses revenus annuellement depuis 2015.

Visa paie le prix fort, environ 33 fois les revenus estimés à 160M$US, mais M. Fotheringham estime que «le potentiel à long terme de revenus additionnels compensera largement pour les pertes initiales».

Visa peut aussi amener Plaid dans son propre réseau de 200 pays.

L’analyste abaisse tout de même ses prévisions de bénéfices légèrement pour 2020 et 2021 et fait passer son cours cible de 239 à 232$ US.

Ce nouvel objectif représente un fort multiple de 32,7 fois le bénéfice prévu en 2021. Le titre s’échange surtout en fonction de la solide croissance de ses revenus, sans l’effet des acquisitions, explique-t-il.

«L’accélération des revenus sera plus importante pour le titre que l’absence de bénéfices à plus court terme. L’achat de Plaid rassurera ceux qui craignaient que Visa ait pris du retard sur sa grande rivale Mastercard dans la technologie financière», conclut-il.