Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Cogeco, Sleep Country et Métaux Russel

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Cogeco, Sleep Country et Métaux Russel

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Cogeco, Sleep Country et Métaux Russel? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Cogeco (CCA, 120,07$): de nombreuses sources de croissance

S’appuyant sur une percée du marché du sans-fil canadien et sur une stratégie de fusions et acquisitions agressive aux États-Unis, Cogeco génèrera de la croissance grâce à de nombreux nouveaux filons, note l’analyste de Canaccord Genuity, Aravinda Galappatthige.

C’est la conclusion qu’elle tire du dévoilement le 14 juillet dernier des résultats du troisième trimestre de l’exercice 2021 de la société de télécommunication. Bien que la rentabilité de Cogeco soit moins solide que prévu, et que les nouveaux abonnements américains à son service internet soient plus maigres qu’anticipé, l’analyste s’est réjoui de constater une hausse de son chiffre d’affaires consolidé sous-jacent de 5 % et une augmentation du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 3,7 %. L’analyste avait d’ailleurs vu juste : le BAIIA de même que le bénéfice par action ont tous deux atteint ses cibles.

C’est toutefois la perspective de croissance aux États-Unis qui attire davantage son attention. Le taux de croissance du chiffre d’affaires de sa branche américaine, Atlantic Broadband, demeure élevé, et son BAIIA sur une base monétaire constante a augmenté. L’analyste croit que l’entreprise a le potentiel de croître à moyen terme, notamment grâce à sa croissance interne, à une bonification de la synergie des revenus en Ohio en 2022, et à l’expansion de 7 % prévue de son réseau annoncé par la direction au cours de cette même année. En 2023, elle devrait plutôt se démarquer grâce à son réseau haute vitesse FTTH.

L’analyste de Canancord Genuity s’attend néanmoins à ce que les résultats du quatrième trimestre soient assombris temporairement par des dépenses en marketing différées. Il lui sera aussi difficile d’atteindre, voire de faire mieux qu’au quatrième trimestre de 2020, car ses résultats avaient été dopés par les dépenses électorales américaines.

Après avoir mis la main sur la société basée en Ohio WideOpenWest au cours du premier trimestre de l’exercice 2022, Cogeco devrait ralentir sa croisade de fusions et acquisitions en sol américain, non seulement à cause de sa situation financière, mais aussi par manque de nouvelles opportunités. L’analyste rappelle que cela ne devrait toutefois pas empêcher l’entreprise de se positionner comme l’un des principaux joueurs de la câblodistribution au sud de la frontière et de tendre vers une croissance davantage soutenue par ses clients américains. Atlantic Broadband devrait représenter 52 % du chiffre d’affaires consolidé de la société, et générer 49 % de son BAIIA. Aravinda Galappatthige souligne que « le ratio valeur d’entreprise/BAIIA des câblodistributeurs américains est 3 à 5 fois plus élevés que celui de leurs homologues canadiens ».

Bien qu’aucun investissement ne soit prévu du côté du sans-fil dans les prévisions dévoilées par la direction le 14 juillet, l’analyste de Canancord Genuity est convaincue que ce secteur se trouve dans le viseur de Cogeco. Elle garde donc un œil sur la vente aux enchères des ondes à 3500 MHz : si Cogeco parvient à tirer son épingle du jeu, cela devrait donner une meilleure idée de si elle souhaite ou non étendre son empreinte du côté du sans-fil. Chose certaine, le nouveau système d’opérateur de téléphonie mobile sans réseau mis en place par le CRTC plus tôt cette année lui serait fort utile pour se lancer dans ce secteur.

C’est pourquoi Canancord Genuity fait passer son cours cible de 127 $ à 132 $, ayant revu à la hausse le multiple de son ratio valeur d’entreprise/BAIIA tiré de ses activités américaines de 8,5x à 8,75x. Aravinda Galappatthige maintient sa recommandation « d’achat ».

 

Sleep Country Canada Holdings (ZZZ, 28,42 $): l’entreprise peut dormir à poings fermés

Sleep Country Canada Holdings (ZZZ, 28,42 $): l’entreprise peut dormir à poings fermés

 

Si les prochains résultats trimestriels de Sleep Country devraient souffrir de la fermeture prolongée de ses magasins en Ontario, cela n’est que de meilleur augure pour ceux du troisième et du quatrième trimestre, assure John Zamparo, de Marchés des capitaux CIBC.

L’entreprise connue sous l’enseigne Dormez-vous au Québec dévoilera ses résultats le 2 août prochain, et tiendra sa réunion des actionnaires le 3 août au matin. Elle devrait dévoiler un chiffre d’affaires de 166 millions de dollars (M$), en hausse de 45 % par rapport à la même période l’an dernier, et une augmentation de ses ventes pour les mêmes magasins (SSS) en hausse de 42 %, croit l’analyste.

C’est légèrement moins que ce qu’anticipe le consensus de Bay Street, qui table respectivement sur 169 M$ et une hausse de 49 %. 
Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) devrait atteindre 30 M$, soit un bond de 24 % par rapport à la même période l’an dernier, alors que le consensus mise sur 36 M$. John Zamparo s’attend à un bénéfice par action de 0,22 $ (+58 % par rapport au deuxième trimestre de 2020), tandis que Bay Street croit à 0,36 $.

Somme toute, les prévisions de l’analyste sont demeurées inchangées, bien que les mesures sanitaires ontariennes aient contraint les détaillants à garder leurs portes fermées pendant près de la moitié du deuxième trimestre de 2021, et non 35 % de cette période comme avait anticipé John Zamparo. Ça devrait se traduire par des ventes trimestrielles stables comparées à celles du deuxième trimestre en 2019.
L’analyste rappelle toutefois qu’au cours du premier trimestre de 2021, bien que les magasins aient été fermés pendant 33 % du temps, l’entreprise est tout de même parvenue à afficher une hausse de ses ventes de 23 % par rapport à la même période en 2019.

John Zamparo croit que les ventes au deuxième trimestre de 2021 devraient baisser de 9 % par rapport à celles du premier trimestre de la même année, alors que l’an dernier ce recul était plutôt de l’ordre de 24 %.

Néanmoins, sa valorisation à 12 fois son bénéfice par action anticipé de l’exercice 2022 est attrayante, alors que l’état de ses finances est sain, sa dette nette représentant 0,7 fois son BAIIA des douze derniers mois, si on exclut ses loyers.

La croissance du titre devrait être soutenue par de nouveaux partenariats (avec Best Buy notamment), sa stratégie de fusions et acquisitions, et une importante bonification du rendement des capitaux.

L’entreprise a d’ailleurs annoncé l’agrandissement de son réseau de distribution avec l’ajout de nouveaux centres à Calgary et Belleville qui devraient entrer en fonction cet été, ce qui devrait augmenter sa capacité d’entreposage de 65 % et améliorer ses marges de profit.

Marchés des capitaux CIBC maintient sa recommandation à « surperformance », et son cours cible à 38 $.

 

Métaux Russel (RUS, 33,92 $): le prix de l’acier garantit de solides résultats

Métaux Russel (RUS, 33,92 $): le prix de l’acier garantit de solides résultats

 

La hausse des prix de l’acier est salutaire pour Métaux Russel : non seulement cela a un effet positif sur son chiffre d’affaires au deuxième trimestre de 2021, mais aussi sur les attentes d’Alexander Jackson de RBC Marchés des capitaux liées à son bénéfice par action à court terme et son cours cible.

En effet, le prix moyen de l’indice de référence de l’acier sur le marché américain, le HRC, a crû de 29 % par rapport au trimestre précédent, alors que le prix de la tôle d’acier a grimpé de 24 %. Étant donné que l’analyste s’attend à un volume de vente similaire au trimestre précédent, cette croissance aura des répercussions positives sur les revenus du distributeur d’acier.

Toutefois, au dernier trimestre, ces prix étaient respectivement en hausse de 55 % et de 50 % par rapport au quatrième trimestre de 2020. Le bénéfice devrait donc se compresser, comme le taux de croissance du prix de l’acier a ralenti au cours de cette période, mais il devrait demeurer historiquement haut, nuance l’analyste.

Alexander Jackson s’attend à ce que sa filiale de l’énergie soit affectée par une réduction de ses activités normales au cours du deuxième trimestre, qui devrait toutefois être en partie gommée par de meilleurs prix du côté des produits tubulaires pour champs pétrolifères, dont la valeur a crû de 19 % par rapport au trimestre précédent.

Du côté de la distribution de l’acier, l’analyste table sur une amélioration des volumes, car la direction a indiqué avoir observé une reprise des activités des acheteurs canadiens à la fin du premier trimestre de 2021.

RBC Marchés des capitaux a revu ses prévisions, en ajustant le prix de l’acier, ce qui devrait se traduire par une augmentation des revenus de la société, car elle a la capacité de passer la hausse de ces coûts à ses clients, et améliorer la marge bénéficiaire de ses magasins.

La recrudescence de la demande pour l’acier et les sommets du cours de l’acier devrait profiter à Métaux Russels, car la société est bien positionnée dans le secteur de la distribution en Amérique du Nord, rappelle l’analyste.

Avec cette hausse des prix de l’acier, Alexander Jackson fait donc passer son estimation du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 374 millions de dollars (M$) à 401 M$. Il a aussi revu ses prix attendus pour l’acier de 5 % et de 8 % respectivement pour 2022 et 2023, ce qui se traduit par une hausse d’environ 3 % du BAIIA de Métaux Russel pour ces deux exercices.

La valorisation du titre de l’entreprise demeure attrayante, car il s’échange sous la moyenne histoire de son ratio cours/bénéfice.

RBC Marchés des capitaux augmente ainsi son cours cible de 37 $ à 39 $, soit 8 fois son BAIIA ou 13 fois son ratio cours/bénéfice, et maintient sa recommandation de surperformance de secteur.