À surveiller : Cominar, Softchoice Corporation et Lion Électrique
Denis Lalonde|Publié le 16 août 2021(Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de Cominar, Softchoice Corporation et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Cominar (CUF.UN, 11,35$) : le début d’un «long processus de réhabilitation»
Après une période de 18 mois où le fonds de placement immobilier Cominar a eu à affronter d’énormes défis, l’entreprise entre dans une «longue période de reprise», estime l’analyste Pammi Bir, de RBC Marchés des capitaux.
«La croissance organique a bien rebondi au deuxième trimestre, particulièrement dans le commerce de détail, qui fait face à de nombreux défis. La conclusion de la revue stratégique attendue dans les prochaines semaines ou les prochains mois pourrait jeter un éclairage sur d’éventuelles initiatives de création de valeur», estime l’analyste.
Durant le trimestre, Cominar a fait état d’une hausse sur un an de 13,1% des revenus en immobilier industriel et de 54,4% en immobilier commercial. Durant le 2e trimestre de 2020, les activités de l’entreprise avaient été très affectées par la pandémie et par la fermeture de commerces jugés non essentiels.
«Malgré tout, notre optimisme est tempéré par l’exposition de Cominar aux centres commerciaux, où nous croyons que des ‘pressions structurelles’ vont persister», explique Pammi Bir.
Ce dernier ajoute que l’entreprise continue de faire face à certaines difficultés du côté des immeubles de bureaux, dont les revenus ont décliné de 4% en un an au second trimestre.
Pour la période terminée le 30 juin, Cominar a fait état d’une perte nette de 91,4 millions de dollars (M$), elle qui était de 318,1M$ à la période correspondante en 2020. Globalement, la société a dévoilé un taux d’occupation physique de 91% à la fin du trimestre, en baisse de 0,7 point de pourcentage comparativement à la fin d’exercice de 2020.
M. Bir préfère ainsi rester sur les lignes de côté et ne touche pas à sa recommandation de «performance égale au secteur», mais relève son cours cible sur un an de 1 dollar pour le porter à 12 dollars.
Softchoice Corporation (SFTC, 40,00$) : un analyste abaisse sa recommandation
Softchoice Corporation (SFTC, 40,00$) : un analyste abaisse sa recommandation
Le titre de l’entreprise de services informatiques Softchoice Corporation a effectué un bond de 12% vendredi à la suite du dévoilement des premiers résultats trimestriels depuis son entrée en Bourse le 27 mai dernier.
Pour le deuxième trimestre terminé le 30 juin, Softchoice a déclaré des revenus de 212,7 millions de dollars américains (M$US), en baisse de 2,8% sur un an. Cette performance est inférieure aux revenus nets de 222,3M$US attendus par le consensus des analystes.
De son côté, Nick Agostino, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, misait sur des revenus nets de 236M$US.
Selon M. Agostino, la performance inférieure aux prévisions est le résultat de ventes de composantes informatiques moins bonnes que prévu. Deux raisons peuvent expliquer cette situation : une baisse de la demande attribuable à la pandémie de COVID-19 et une pénurie mondiale de puces informatiques qui est venue perturber sa chaîne d’approvisionnement.
L’analyste souligne que le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements (BAIIA) ajusté a été de 20,9M$US durant le trimestre, une performance conforme à ses prévisions, mais supérieure aux attentes du consensus des analystes de 17,9M$US.
La direction de Softchoice a réitéré qu’elle s’attendait à générer un bénéfice brut de 300M$US durant son exercice 2022, de même qu’à un BAIIA oscillant entre 90 et 100M$US.
Nick Agostino conserve son cours cible sur un an à 30$ et avec la récente montée du titre, sa recommandation passe de «conserver» à «vendre».
Il dit comprendre l’attrait de détenir un titre en croissance, générant de flux de trésorerie et versant un dividende comme celui de Softchoice. Toutefois, avec la récente montée de l’action, il préfère attendre un meilleur point d’entrée.
Lion Électrique (LEV, 14,05$US, 17,58$): les travaux pour faire grimper la production se poursuivent
Lion Électrique (LEV, 14,05$US, 17,58$): les travaux pour faire grimper la production se poursuivent
Le fabricant de véhicules Lion Électrique a fait état de revenus de 16,7 millions de dollars (M$) au deuxième trimestre trimestre, ce qui est supérieur aux prévisions de 14,9M$ de Rupert Merer, analyste à la Banque Nationale.
Le consensus des analystes était de 15,5M$.
Rupert Merer estime que les résultats ont été meilleurs que prévu grâce à la livraison de 61 véhicules durant le trimestre (13 camions et 48 autobus), alors qu’il anticipait un nombre de 55 véhicules (25 camions et 30 autobus).
Par contre, la perte par action a été plus importante que prévu à 1,13$, alors que le consensus des analystes était de 0,04$, en raison de dépenses non récurrentes liées à l’entrée en Bourse de l’entreprise.
«Après une entrée en Bourse qui lui aura rapporté environ 500 millions de dollars, Lion est encore dans une phase de démarrage de ses ventes commerciales. Au cours des deux prochaines années, l’entreprise va se concentrer à faire grimper sa production, grossissant le nombre de ses clients et son portefeuille de produits», écrit-il.
L’analyste dit s’attendre à encore plusieurs trimestres de pertes alors que Lion dépensera pour développer ses produits et aller chercher de nouveaux clients.
Rupert Merer note que le carnet de commandes est passé à 965 véhicules à la fin du second trimestre (262 camions et 703 autobus), comparativement à 817 trois mois auparavant. Selon lui, la valeur totale du carnet de commandes s’élève à 280 millions de dollars.
Au moment de dévoiler ses résultats trimestriels, le 13 août, la direction de Lion a dit progresser dans le développement et la commercialisation de nouvelles plateformes et être en voie de lancer huit nouveaux véhicules d’ici la fin de 2022. Elle compterait alors 15 modèles.
La société affirme également que les premiers véhicules soient produits à son usine de Joliet en Illinois, dans la deuxième moitié de 2022, tout comme les premières batteries de son usine de Mirabel.
Si Rupert Merer pense que Lion est dans une bonne position pour profiter de la hausse de la demande pour les véhicules électriques, il abaisse malgré tout son cours cible sur un an de 1$US à 19,00$US, tout en conservant sa recommandation de «surperformance». Il ajoute que le titre de Lion se négocie à un ration valeur d’entreprise/revenus de 9,3 fois, ce qui est inférieur au ratio moyen de 12 fois de ses pairs.