À surveiller: Corporation Power, Banque Scotia, et Suncor
Dominique Beauchamp|Publié le 01 Décembre 2020Que faire avec les titres de Corporation Power, Banque Scotia et Suncor? Voici quelques recommandations d’analystes.
Que faire avec les titres de Corporation Power, Banque Scotia et Suncor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Corporation Power (POW, 29,69$): son placement dans Lion Électrique lui rapporte déjà 737 M$
L’entrée en Bourse du fabricant de camions et d’autobus électriques Lion met au jour l’un des aspects les plus méconnus de la société de portefeuille de la famille Desmarais, les placements privés, estime Banque Scotia.
La transaction démontre aussi que la société déploie de nouveaux efforts pour se mettre en valeur, ajoute-t-il.
La fusion de Lion avec une coquille d’investissement existante procure au fabricant de St-Jérome des liquidités de 520 millions de dollars américains et lui donne aussi une valeur marchande de 1,9 milliard de dollars américains, estime l’analyste Phil Hardie.
Après cette entrée en Bourse, l’intérêt de Power Sustainable Capital dans Lion passe de 44,2 à 31,4%. Power réalise par le fait même un gain de 731 millions de dollars par rapport à son investissement initial en 2018.
Ce gain ajoute un dollar à la valeur de la société. Le cours-cible passe donc de 34 à 35$.
L’analyste rappelle que Power possède aussi le fournisseur d’éclairages architecturaux Lumenpulse, 42,6% du fabricant d’articles de sport Bauer et Easton Peak Achievement Athletics ainsi que 21,3% du consultant en énergie GP Strategies.
Bien que Power ait simplifié sa structure en avalant sa principale filiale Financière Power et en instaurant un rachat de 10% des actions, son titre s’échange toujours à fort escompte par rapport à la valeur de sous ses actifs. En fait, l’escompte s’est même creusé de 16,3% à 28,4% depuis l’annonce de la réorganisation en décembre. Cet écart se compare à une moyenne historique de 18,8%, fait valoir Phil Hardie.
Même si Power est sous-évaluée et que le cours-cible laisse entrevoir un rendement potentiel de 23,9% (incluant le dividende de 6%), Phil Hardie reste neutre envers le titre pour lequel il prédit une performance égale à son secteur.
Banque Scotia (BNS, 63,20$): mieux que prévu, mais en baisse de 20%
Banque Scotia (BNS, 63,20$): mieux que prévu, mais en baisse de 20%
La Banque Scotia termine 2020 sur une note mitigée. Si la banque surpasse les prévisions avec un bénéfice de 18% supérieur aux prévisions, le bénéfice de 1,45$ est tout de même 20% de moins qu’un an plus tôt.
Dans une note préliminaire, Scott Chan de Canaccord Genuity attribue le bénéfice supérieur au consensus aux provisions pour pertes sur prêts qui ont été 23% inférieurs aux prévisions. La banque a mis de côté 1,13 milliard de dollars pour les mauvaises créances alors qu’il prévoyait 1,59 G$. Ces réserves ont baissé de 63 points de pourcentage par rapport au troisième trimestre, mais elles ont augmenté de 23 points de pourcentage depuis un an.
La banque a accru ses réserves tant au Canada qu’à l’international tandis que la marge d’intérêts a baissé dans ces deux marchés.
Au Canada, les hypothèques résidentielles et les prêts commerciaux ont augmenté de 6%, mais les dépenses d’exploitation ont augmenté plus vite (de 2,5 %) que les revenus. Les prêts sur cartes de crédit ont par contre chuté de 16%.
À l’international, la hausse des dépenses a aussi surpassé celle des revenus résultant en un recul de 1,4% du levier opérationnel, précise Scott Chan.
Heureusement, la division de gestion de patrimoine a accru ses bénéfices de 6% grâce à de meilleurs revenus et au recul de 2% des dépenses. Les activités des marchés des capitaux ont aussi augmenté leur bénéfice trimestriel de 14% grâce au bond de 3% des revenus et à la baisse de 8% des dépenses procurant un levier d’exploitation de 20%.
Avant la téléconférence matinale, Scott Chan recommande de conserver le titre qui a déjà atteint son cours-cible de 63,50$.
Suncor (SU, 20,77$): la pétrolière intégrée se concentre encore sur l’essentiel
Suncor (SU, 20,77$): la pétrolière intégrée se concentre encore sur l’essentiel
Travis Wood, de la Financière Banque Nationale, se montre encouragé par la mise à jour du plan des dépenses en capital d’Énergie Suncor.
Pendant que le géant américain ExxonMobil (XOM) dévalue ses actifs de 17 à 20 G$US et prévoit licencier 15% de ses effectifs, la pétrolière intégrée canadienne équilibre bien les rendements aux actionnaires, la gestion de sa dette et la croissance de sa production.
Suncor prévoit dépenser de 3,8 à 4,5 milliards de dollars en 2021 (9% de plus qu’en 2020) pour augmenter sa production de 9% et gagner en efficacité même si tous ses grands projets sont suspendus.
L’analyste est satisfait parce que ces budgets se situent dans le haut de la fourchette des prévisions malgré les perspectives économiques incertaines.
Travis Wood estime que Suncor dégagera des flux de trésorerie excédentaires de 271 millions de dollars en 2021. La majorité de ces sommes réduiront la dette, mais la société albertaine prévoit un petit rachat d’actions de 500 M$ l’an prochain.
L’analyste signale que Suncor réduit aussi ses coûts, de 8% pour les sables bitumineux, de 19% aux installations de Fort Hills et de 6% à celles de Syncrude.
«L’exécution opérationnelle sera cruciale l’an prochain pour que Suncor atteigne ses objectifs de fiabilité et de coûts», écrit-il.
L’analyste espère que les raffineries retourneront à la normale l’an prochain avec un taux d’utilisation de leur capacité de 97%. «Cela dépendra de la campagne de vaccination contre la COVID-19 (et son effet sur les déplacements et les habitudes de consommation)», prévient-il.
Les nouvelles orientations ne changent pas les perspectives de Travis Wood, mais la baisse prévue des coûts en 2020 et en 2021 l’incite à relever son cours cible de 21 à 22$, ce qui offre un rendement total potentiel de 10%, incluant le dividende de 4,2%.
L’action de Suncor se négocie à un multiple de 7,3 fois ses flux de trésorerie par rapport à la moyenne de 5,9 fois pour ses semblables. Cette plus-value correspond la moyenne historique pour la pétrolière intégrée.
L’analyste prévoit donc au titre une performance similaire à celle de son industrie.