La direction de BlackBerry a réduit ses prévisions pour le quatrième trimestre. Les revenus passent désormais dans la fourchette entre 150 M$ et 159 M$. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Couche-Tard, BlackBerry et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Alimentation Couche-Tard (ATD, 76,04$): à l’épreuve des intempéries
Alimentation Couche-Tard demeure le meilleur titre « à l’épreuve des intempéries » selon la Banque Scotia, qui rappelle tout de même que malgré sa nature défensive, il n’est pas à l’abri du ralentissement des achats des consommateurs.
L’analyste George Doumet indique apercevoir des contributions et de la traction en provenance de plusieurs secteurs d’activités, notamment du côté de l’avantage des marges sur l’essence qui augmente, de la finalisation prochaine de l’acquisition de TotalEnergy ainsi que des économies de coûts grâce à « Prêts à servir », un des éléments de son nouveau plan stratégique « 10 pour Gagner ».
Une focalisation plus forte sur certains items, tel le programme Fresh Food Fast, les breuvages, les programmes de loyauté et le carburant pour les entreprises aux États-Unis sont encore à leurs balbutiements en matière de croissance et d’améliorations, ajoute l’analyste.
Il prévient toutefois que si Couche-Tard est un titre relativement défensif, l’entreprise n’est pas immunisée contre un serrage de ceinture de la part des consommateurs.
Une rencontre entre la Banque Scotia et le directeur financier de Couche-tard, Felipe Da Silva, a permis de réitérer les stratégies qu’entend prendre l’entreprise pour naviguer l’environnement macroéconomique difficile (notamment une marge de l’essence forte, mais volatile, des consommateurs plus économes, un environnement fusion et acquisition amélioré et l’inflation continue), et George Doumet estime qu’un atterrissage en douceur de l’économie pourrait emmener un vent de dos additionnel au chapitre du rattrapage des volumes de vente, particulièrement dans l’arrière-boutique.
La Banque Scotia maintient sa prévision de surperformance du titre de Couche-Tard ainsi que son cours cible de 85$.
À SUIVRE: BlackBerry (BB, 4,10$ US): perspectives à la baisse, cours cible aussi
BlackBerry (BB, 4,10$ US): perspectives à la baisse, cours cible aussi
Malgré des résultats conformes aux attentes au troisième trimestre, RBC Marchés des capitaux abaisse son cours cible pour le titre de BlackBerry en raison de la réduction des perspectives pour le quatrième trimestre.
L’analyste Paul Treiber indique que les revenus ont été de 175 M$, ce qui représente une augmentation annuelle de 4% et la cible établie par la RBC (le consensus du marché était de 174 M$). Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) s’est chiffré à 18 M$, mieux que la prévision de la RBC (-14 M$) et le consensus du marché (-11 M$) grâce à un mélange de hauts revenus de licences et des dépenses d’exploitation plus faibles.
Il prévient toutefois que la direction de l’entreprise a matériellement réduit ses prévisions pour le quatrième trimestre. Les revenus passent désormais dans la fourchette entre 150 M$ et 159 M$, bien en deçà du consensus du marché à 201 M$. Cette révision touche autant la division cybersécurité (entre 83 M$ et 88 M$ contre 126 M$ pour le consensus) que celle de l’internet des objets (entre 62 M$ et 66 M$ contre 75 M$).
La direction mentionne que certaines des plus grosses ententes prennent plus de temps à être finalisées pour la cybersécurité, et des délais du côté des logiciels éloignent la rampe de lancement pour l’internet des objets. En tenant compte des résultats du troisième trimestre, la RBC abaisse sa prévision de revenus pour l’exercice financier de 2025, qui passe de 725 M$ à 638 M$.
Paul Treiber souligne de plus que le déclin du flux de trésorerie signifie probablement une restructuration supplémentaire, en 2024, à celle déjà amorcée au troisième trimestre.
La RBC maintient sa prévision de performance égale à son secteur d’activité pour le titre de BlackBerry, mais abaisse son cours cible de 4,50$ US à 4$ US.
À SUIVRE: Dollarama (DOL, 93,14$): de la valeur face à sa compétition
Dollarama (DOL, 93,14$): de la valeur face à sa compétition
Dollarama offre encore plus une valeur supérieure pour les consommateurs face à sa compétition, et sa nouvelle offre à prix plus élevé que celle pour laquelle elle s’est fait connaître sera essentielle pour qu’elle poursuivre sa croissance au-delà de 2024, estime Desjardins.
L’analyste Chris Li révèle avoir réalisé une enquête sur le terrain dans les magasins de Toronto de Dollarama au cours des derniers mois sur les prix d’environ 400 produits regroupés dans 10 catégories différentes, pour ensuite les comparer avec ceux de Walmart et d’Amazon.
Desjardins a ainsi découvert que la compétition demeure rationnelle, mais que Dollarama maintient sa proposition avantageuse pour les consommateurs. En excluant la nourriture, les prix de l’entreprise québécoise demeurent sensiblement les mêmes que lors des périodes précédentes, soit environ 45% plus bas que Walmart et environ 50% plus bas qu’Amazon.
La différence pour la nourriture est moins marquée (environ 13% et 17% respectivement que Walmart et Amazon), mais cela est dû à la présence plus forte de marques nationales.
Il croit tout de même que Dollarama risque d’être sous pression. Au troisième trimestre, la direction avait indiqué que plusieurs fournisseurs locaux continuaient d’augmenter leurs prix alors que les épiciers faisaient face à une demande de garder leurs prix bas. Il avance que Dollarama pourrait devoir absorber une partie de la hausse des coûts.
Chris Li remarque également que l’arrivée des items à 4,25$ et plus se poursuit et que cela apporte une valeur attirante. Depuis l’introduction de ces produits à l’été 2022, Desjardins estime à environ 637 000 produits différents dont le prix varie entre 4,25$ et 5$ (environ 14% du total). La différence entre le prix de ces items et ceux comparables chez Walmart sont à environ 51% à l’avantage de Dollamara.
À son avis, ces produits améliorent la « chasse au trésor » de Dollarama pour la clientèle et représentent également un élément essentiel au soutien d’une solide croissance de ventes en magasins comparables pour l’exercice financier 2025 et les suivants.
Desjardins maintient sa recommandation d’achat du titre de Dollarama ainsi que son cours cible de 107$.