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À surveiller: Couche-Tard, Boralex et Lion Électrique

Denis Lalonde|16 novembre 2021

À surveiller: Couche-Tard, Boralex et Lion Électrique

Alimentation Couche-Tard diffusera ses résultats financiers du second trimestre de son exercice 2022 le 23 novembre. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, Boralex et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 50,51 $): EG Group est-elle à vendre?

Alimentation Couche-Tard diffusera ses résultats financiers du second trimestre de son exercice 2022 le 23 novembre et l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, s’attend à un bénéfice par action de 0,67 $, supérieur à celui du consensus des analystes de 0,65 $.

À la même période l’an dernier, le géant de l’industrie des dépanneurs et des stations-service avait dégagé un bénéfice par action de 0,66 $.

Aux États-Unis, l’analyste prévoit que les ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) seront en hausse de 1%, comparativement à +4,4% l’an dernier, avec une marge bénéficiaire de 33,8% en hausse de 20 points de pourcentage sur un an.

«Les volumes de vente d’essence devraient progresser de 10%, eux qui s’étaient repliés de 15,5% l’an dernier», ajoute-t-il. Les marges sur l’essence devraient se situer à 34,2 cents le gallon, comparativement à 36,2 cents l’an dernier.

Au Canada, Vishal Shreedhar anticipe des ventes de magasins comparables en recul de 6%, comparativement à +11,4% au second trimestre de l’exercice précédent, et à des marges bénéficiaires de 32,1%, en hausse de 20 points de pourcentage.

«Les ventes d’essence devraient aussi grimper de 10%, ce qui se compare à un repli de 11,8% il y a un an. Les marges sur l’essence devraient être de 10,5 cents le litre, elles qui étaient de 10 cents le litre l’an dernier», précise-t-il.

«Pour le troisième trimestre, nous prévoyons que la progression des ventes de magasins comparables sera supérieure à 10% (double digit) en raison de la faiblesse des volumes il y a un an», explique l’analyste.

En se basant sur les données de Google mobilité, l’analyste soutient que les consommateurs canadiens ont voyagé autant que leurs compatriotes américains au cours des dernières semaines, ce qui est positif pour Couche-Tard.

Vishal Shreedhar aimerait que la direction de Couche-Tard précise sa stratégie de croissance par acquisitions, car selon les rumeurs, EG Group pourrait se mettre en vente en tout ou en partie. L’entreprise possède 6000 dépanneurs au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Australie.

«Une acquisition par Couche-Tard retirerait un important rival du marché, même si EG Group exigera sans doute un prix élevé pour ses actifs», croit l’analyste.

Vishal Shreedhar réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 56 $.

 

Boralex (BLX, 38,02 $): le temps est un allié si l’inflation est transitoire

Boralex (BLX, 38,02 $): le temps est un allié si l’inflation est transitoire

Le producteur d’énergie renouvelable Boralex peut gérer les pressions inflationnistes, à condition que celles-ci soient transitoires, selon l’analyste Nelson NG, de RBC Marchés des capitaux.

«Il reste encore un peu de temps pour que les pressions à la hausse sur les coûts diminuent quelque peu avant de fixer les coûts d’importants projets dans l’État de New York», écrit-il.

L’analyste recommande aux investisseurs de rester sur les lignes de côté en attendant le renouvellement des demandes de propositions dans l’État de New York, car les États-Unis sont le principal marché en croissance pour Boralex.

Nelson NG rappelle que Boralex développe actuellement des projets totalisant 200 mégawatts dans l’État de New York, et que les coûts de ces projets n’ont pas été fixés.

«Des projets totalisant 20 mégawatts devaient être finalisés en 2022, mais la société a obtenu la permission de reporter la fin des travaux à 2023. Les autres projets doivent être complétés en 2024 alors les pressions inflationnistes (main-d’œuvre, matériaux et services de logistique) ont le temps de s’estomper d’ici le début des travaux prévu en 2023», affirme l’analyste.

Nelson NG ajoute que Boralex mise sur 800 mégawatts de projets d’énergie solaire dans l’État de New York dans le cadre de processus d’appel d’offres et que la direction de l’entreprise s’attend à savoir si elle a remporté des contrats ou non au cours des prochains mois.

Si elle est choisie, la société devrait finaliser les travaux en 2026 ou en 2027, ce qui devrait laisser amplement de temps aux pressions inflationnistes qui sévissent actuellement de s’estomper.

L’analyste souligne aussi que la direction de Boralex explore la vente d’une participation minoritaire dans une entreprise française.

Ce dernier augmente sa prévision de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) pour 2021 à 536 millions de dollars (auparavant de 529 M$). En 2022 et en 2023, l’analyste s’attend à ce qu’il atteigne 555 M$ et 587 M$ respectivement.

«Nous anticipons aussi que l’entreprise aura déployé 300 M$ en capitaux dans des fusions et acquisitions d’ici la fin de 2022», écrit-il.

Nelson NG réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» et son cours cible sur un an de 45 $.

 

Lion Électrique (LEV, 12,17 $US): aucun manufacturier n’est épargné par les problèmes de chaîne d’approvisionnement

Lion Électrique (LEV, 12,17 $US): aucun manufacturier n’est épargné par les problèmes de chaîne d’approvisionnement

Le fabricant d’autobus et de véhicules lourds électriques Lion Électrique a dévoilé des résultats du troisième trimestre sous les prévisions des analystes, mais cela n’inquiète pas trop l’analyste Mark Neville, de la Banque Scotia. Du moins pour le moment.

«Tous les manufacturiers de véhicules doivent faire face à des problèmes de chaîne d’approvisionnement. Toutefois, la baisse des revenus par rapport à ceux du deuxième trimestre sera vue négativement par les marchés», dit-il.

L’analyste précise que Lion a généré des revenus de 12 millions de dollars américains (M$US) grâce à la livraison de 40 véhicules, alors que les analystes anticipaient en moyenne des revenus de 26 M$US et la livraison de 100 véhicules.

Au deuxième trimestre, la société avait livré 61 véhicules et généré des revenus de 17 M$US

Le carnet de commandes de Lion a progressé considérablement, mais c’est surtout en raison d’une commande de 1000 autobus de la part de Student Transportation of Canada. En excluant celle-ci, le carnet de commandes a progressé de 109 véhicules, ou de 6%.

Le carnet de commandes total de Lion est de 2024 véhicules et est évalué à environ 500 millions de dollars. À la fin du deuxième trimestre, il était de 965 véhicules, ou de 280 millions de dollars.

«L’entreprise continue de progresser avec la construction de son usine de fabrication de véhicules de Joliet, en Illinois, dont l’enveloppe est finalisée à 90%, de même qu’avec son usine de batteries de Mirabel», ajoute Mark Neville.

Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) ajusté a également été inférieur aux prévisions.

À la fin du trimestre, Lion possédait des liquidités de 318 M$US, en plus d’une marge de crédit de 100 M$US. «Cela devrait être suffisant pour financer les activités de l’entreprise tout au long de l’exercice 2022», soutient l’analyste.

Mark Neville conserve sa recommandation de «performance égale au secteur» et son cours cible sur un an de 16,50 $US.