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À surveiller: Couche-Tard, CAE et Tecsys

Catherine Charron|Publié le 28 novembre 2023

À surveiller: Couche-Tard, CAE et Tecsys

Alimentation Couche-Tard devrait être parvenue à tirer son épingle du jeu grâce à sa bonne gestion et aux bénéfices qu’elle aura su tirer de la vente d’essence, anticipe Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Couche-Tard, CAE et Tecsys? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Alimentation Couche-Tard (ATD, 79,2$ : sauvée par les marges tirées de l’essence

Tout comme ses pairs, Alimentation Couche-Tard devrait avoir connu au cours du trimestre dernier un essoufflement de la demande aux États-Unis et du côté des produits du tabac. Or, elle devrait être parvenue à tirer son épingle du jeu grâce à sa bonne gestion et aux bénéfices qu’elle aura su tirer de la vente d’essence, anticipe Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins.

Il s’attend à ce que la croissance des ventes d’un même magasin comparable atteigne 1,3%, alors qu’elle était de 2,1% au trimestre précédent. À pareille date l’an dernier, rappelle-t-il, elle avait plutôt bondi de 5,6%. Il trouve d’ailleurs qu’à 2,6%, la cible du consensus des analystes est un peu trop optimiste.

Si le volume de ventes d’essence ne devait pas avoir bougé par rapport au trimestre dernier, voir glisser de 0,5% en trois mois en Europe, il devrait plutôt avoir grimpé de 4,5% au Canada. En effet, souligne Chris Li, l’entreprise a déployé des efforts pour y regagner des parts de marché.

Ce dernier mise sur des marges de profits de l’ordre de 46,50 cents américaines (¢US) par gallon, ce qui est plus que ce à quoi s’attend le consensus (43 ¢US par gallon) ou même la cible de 40 ¢US par gallon sur laquelle table Alimentation Couche-Tard.

Au Canada aussi, l’analyste est plus optimiste et anticipe une marge de 12,75 ¢ par litre.

Ses frais de vente, généraux et administratifs devraient avoir bondi de 3,5% en un an, ce qui est légèrement moins qu’au trimestre précédent, à cause de l’augmentation des salaires, les pressions inflationnistes et de ses investissements supplémentaires. L’entreprise devrait toutefois être parvenue à limiter la hausse de ses coûts, estime Chris Li.

L’analyste s’attend à ce que le bénéfice par action de Couche-Tard ait atteint 0,77$, tandis que le consensus table sur 0,78$.

Il revoit aussi à la hausse ses attentes pour l’exercice en cours, tablant dorénavant sur un bénéfice par action de 3,02 dollars américains ($US) et des revenus de 72,8 milliards de dollars américains (G$US), plutôt que sur 2,97 $US et 72,7 G$US respectivement. En 2025, ceux-ci devraient plutôt atteindre 85,4 G$US.

À la veille de la publication des résultats de l’organisation, ce dernier ne croit pas que ce qui sera dévoilé à la fermeture des marchés le 28 novembre 2023 ne change pas complètement la mise, bien qu’il compte «revoir ses prévisions et son évaluation à la suite des résultats», écrit-il dans sa note.

Il demeure convaincu que l’entreprise est bien positionnée pour croître, et pas que grâce à des acquisitions : selon lui, le taux de croissance annuel composé de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement devrait osciller entre 4% et 5% entre les exercices 2023 et 2028. C’est plus prudent que la cible que s’est fixée l’organisation (7%), reconnait l’analyste.

Son cours cible est maintenu à 82$, et sa recommandation à «achat».

CAE (CAE, 28,58$): une vente qui donne de la perspective

 

CAE (CAE, 28,58$): une vente qui donne de la perspective

Lorsque CAE parviendra à regagner la confiance des investisseurs à l’égard de sa division de la défense, le multiple d’évaluation consolidé de la société spécialiste de la simulation et de la formation pourrait de nouveau être supérieur à celui de ses pairs.

C’est du moins ce qu’a conclu Tim James de Valeurs mobilières TD après avoir constaté à la division de l’aviation commerciale de L3Harris Technologies a été vendue pour 800 millions de dollars, ce qui comprend notamment son service de formation de pilote.

La valeur de sa division correspond donc à 15x son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement des douze derniers mois. Ce multiple d’évaluation est non seulement supérieur au multiple actuel de CAE de 12,2x, mais aussi au multiple cible de 13,6x sur lequel mise l’analyste.

D’après Tim James, puisque son multiple consolidé est tiré vers le bas à cause de la mauvaise performance de la division de la défense de CAE, ça signifie donc que les investisseurs ont plus d’estime pour sa division de l’aviation civile, qui doit être supérieure à son multiple consolidé.

Ainsi, en maintenant le multiple d’évaluation de la défense à 10x, mais en révisant vers le haut à 15x celui de sa division civile, la valeur en capitaux par action de l’entreprise devient alors de 3,5$ à 4$ supérieur au cours cible actuel auquel l’analyste s’attend.

Auparavant, il tablait pour des multiples respectifs de 10x et de 13x.

Rappelant que peu d’informations circulent au sujet du service d’aviation civile de L3Harris, l’analyste est tout de même parvenu à déterminer qu’au cours des quatre derniers trimestres, son BAIIA a atteint 53 millions de dollars américains (M$US). Or, la même division de CAE – qui est selon l’analyste plus rentable – a généré au cours de cette période des revenus de 2,3 milliards de dollars.

C’est pourquoi, croit Tim James, son multiple consolidé profitera grandement de la confiance retrouvée pour sa division de la défense. D’autant que sa division de l’aviation civile continue de profiter de la reprise des vols commerciaux et des jets d’affaires, mais aussi de la pénurie de pilotes.

Bien que les difficultés dans le secteur de la défense ajoutent quelques ombres au portrait, l’analyste demeure convaincu que l’entreprise parviendra à atteindre les cibles qu’il a fixées.

Il maintient son cours cible à 38$ et sa recommandation à «achat».

Tecsys (TCS, 30,84$): une occasion méconnue

Tecsys (TCS, 30,84$): une occasion méconnue

Le virage vers un modèle SaaS qu’a entrepris Tecsys a su charmer Amr Ezzat d’Échelon Capital Market qui suit dorénavant le titre de la société de développement de logiciel.

La valeur de son titre a plus que doublé au cours des cinq dernières années, au moment où son nombre de ventes s’est «significativement accéléré», passant d’un taux de croissance interne de 1,1% entre l’exercice 2017 à celui de 2019, puis de 19,3% être celui de 2019 et de 2023.

Pourtant, soulève l’analyste, ses actions valent présentement 50% de moins que son sommet atteint en février 2021. Certes, reconnait-il, ses marges ont glissé par rapport à cette même période passant de 13,2% en 2021 à 6,2% en 2023. Ce phénomène touche pourtant de nombreuses autres entreprises du secteur des technologies, fait-il remarquer.

Depuis l’exercice 2020, le taux de croissance interne de l’entreprise ne cesse de dépasser les 10%, ce qui fait acte de foi de la capacité de l’organisation à accaparer des parts de marché et d’accroitre son nombre d’abonnés. Après avoir su saisir une occasion au début de la pandémie, tout porte à croire selon Amr Ezzat que l’entreprise poursuivra sur sa lancée.

Il ajoute que son obligation de performance restante – ce qu’on appelle dans la langue de Shakespeare le remaining performance obligation – était en hausse de plus de 36% au premier trimestre de 2024 à 139,4 millions de dollars. Ce gage de la performance future de l’entreprise indique à l’analyste que Tecsys a des clients fidèles, et qu’elle est en bonne posture pour générer des revenus. D’après lui, l’entreprise devrait augmenter ses ventes d’environ 13% en moyenne au cours des deux prochaines années, et ce taux devrait s’accélérer par la suite.

«La pierre angulaire de notre thèse d’investissement réside dans le fait que le flux de revenus qui connaît la croissance la plus rapide – soit le SaaS – affiche également les marges les plus élevées (~50%), ouvrant ainsi la voie à une croissance agressive des bénéfices», écrit l’analyste.

La bonne nouvelle, selon lui, c’est que ces marges sont appelées à augmenter, pour atteindre au cours de l’exercice 2028 près de 70%. Ainsi, la marge sur son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement se situera à 17,5%, elle qui se trouve présentement à 6,2%, rappelle Amr Ezzat.

C’est pourquoi il encourage les investisseurs à miser sur le long terme avec ce titre.

Echelon Capital Market fixe donc son cours cible à 45$, et sa recommandation à «achat».