(Photo: archives)
Que faire avec les titres de Couche-Tard, Cascades et Farmers Edge? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 39,67$): l’optimisation de réseau de Circle K poursuit son cours
Bien que la vente de 49 Circle K en Oklahoma et la mise en vente de 355 autres établissements en Amérique du Nord n’était pas prévue, Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale ne s’en étonne pas.
Les 49 magasins vendus à Casey’s General Stores lui rapporteront 39 millions de dollars américains.
Couche-Tard a amorcé un examen de son réseau l’automne dernier. Ce n’est pas la première fois que Couche-Tard vend des établissements afin d’optimiser son réseau, dit l’analyste.
«Sur un total de 14 200 établissements, ces ventes sont mineures. Couche-Tard ferme et vend des stations d’essence et des dépanneurs tous les ans et ces plus récentes mises en vente ne sont pas hors de l’ordinaire», écrit-il dans une courte note.
Il rappelle qu’en 2020, Couche-Tard a cédé plus de 750 établissements. Lors des trois premiers trimestres de 2021, Couche-Tard a acquis 375 établissements, dont les dépanneurs Circle K à Hong Kong, mais l’exploitant a aussi fermé 296 établissements et en a ouvert 120 autres, ajoute l’analyste.
Essentiellement, les 355 établissements mis en vente ne cadrent plus avec ses objectifs stratégiques, soit parce qu’ils s’intègrent moins bien à la marque Circle K ou qu’ils se situent dans une région moins attrayante. Quelque 269 se situent dans 25 États américains et 37 autres dans six provinces.
Parallèlement, Couche-Tard identifie de nouvelles occasions d’étendre son réseau soit en construisant de nouveaux établissements, et en agrandissant et en rénovant des établissements existants, indique Vishal Shreedhar.
L’analyste estime que Couche-Tard pourrait récolter au total 306 à 459 millions de dollars américains de ces ventes bien qu’il ait peu confiance dans l’exactitude de ses estimations étant donné la difficulté d’évaluer les terrains.
L’analyste maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 47$.
Cascades (CAS, 16,56$): la hausse prévue du prix du carton passe moins bien que prévu
Cascades (CAS, 16,56$): la hausse prévue du prix du carton passe moins bien que prévu
La hausse de 60 $US la tonne prévue ce printemps pour le carton semble avoir du mal à passer dans l’industrie, si bien que Hamir Patel, de CIBC Marchés de capitaux, ne recommande plus l’achat de Cascades.
La publication officielle qui sert de baromètre pour les prix, Pulp & Paper Weekly, indique que le prix repère pour le carton doublure kraft a augmenté de 20 $US la tonne, et celui pour le papier ondulé moyen de 30 $US, en mars. Ces deux majorations représentent respectivement le tiers et 43% des hausses attendues, précise l’analyste.
«La publication de ces prix est très influente parce que le cours du carton doublure kraft est le repère pour établir tous les autres prix», explique l’analyste.
Même en prévoyant une autre majoration de 10 $US la tonne en avril, les prix de vente resteront inférieurs aux attentes, ajoute-t-il.
Hamir Patel devient plus prudent aussi parce que les producteurs de carton attribuent surtout la hausse des prix aux perturbations dans la production causées par les tempêtes et les cyberattaques qu’à une demande accrue pour le carton-caisse.
«La demande semble être un facteur moins important que lors de la hausse ferme de 50 $US la tonne décrétée l’automne dernier», précise l’analyste.
Pulp & Paper Weekly signale notamment que la demande pour le carton-caisse se modère par rapport à la pointe observée lors de la deuxième moitié de 2020 bien qu’elle reste solide.
Ces données pourraient encore changer, dit-il, parce que le deuxième producteur de carton-caisse, WestRock, souffre encore des répercussions d’une cyberattaque qui ont ralenti la facturation, entre autres.
En bout de ligne, Hamir Patel table sur une hausse totale 30$ US la tonne ce printemps pour établir ses prévisions pour Cascades.
En conséquence, l’analyste abaisse ses prévisions de bénéfice d’exploitation de 4% en 2021 et de 9% en 2022.
Bien qu’il juge que la conversion de l’usine Bear Island au carton-caisse de haute qualité progresse bien, il abaisse son cours cible de 22 à 19$.
L’action reculé de 8,5% le 22 mars si bien que le nouveau cours cible offre tout de même un potentiel de regain de 14,7%.
Farmers Edge (FDGE, 17,26$): un fournisseur de logiciels agricoles à fort potentiel
Farmers Edge (FDGE, 17,26$): un fournisseur de logiciels agricoles à fort potentiel
Comme plusieurs de ses collègues, Doug Taylor, de Canaccord Genuity, amorce le suivi de la recrue spécialisée dans les solutions logicielles pour les fermiers avec une note enthousiaste, malgré une entrée en Bourse mitigée.
L’action émise à 17$ a grimpé jusqu’à 19,98$, le 4 mars, avant de se replier au cours actuel.
Son optimisme repose surtout sur la croissance du marché mondial de l’intelligence agricole qui devrait passer de 13,8 à 22 milliards $US d’ici 2025, soit un taux annuel composé de 9,8%.
La société de Winnipeg offre des équipements et des logiciels qui visent à aider les fermiers à améliorer le rendement de leurs récoltes et de leurs investissements et aussi à mesurer les crédits de carbone pour la revente.
Les assureurs peuvent aussi utiliser ses données pour mieux gérer le risque de réclamations.
L’analyste estime que la société de Winnipeg est bien positionnée pour profiter de la croissance structurelle de l’analyse de données agricoles en temps réel.
Le modèle d’affaires qui consiste à offrir des solutions sous forme d’abonnements par acre lui plaît aussi, car il rapporte des revenus récurrents.
Le tarif varie de 1,50$ à 6$ par acre par année selon la solution choisie. Le fermier consulte les données à l’aide de l’application FarmCommand.
L’indépendance de la société par rapport à des rivaux tels que John Deere Co. et Bayer, qui offrent leurs propres équipements, semences et engrais aux fermiers, constitue aussi un avantage concurrentiel à ses yeux.
«Farmers Edge devient ainsi un partenaire plus attrayant pour d’autres acteurs de l’industrie qui ne veulent pas mettre au point leurs propres logiciels», ajoute Doug Taylor.
Ces partenaires l’aident accroître le nombre d’abonnés dans ses quatre marchés: l’Amérique du Nord, le Brésil, l’Australie et en Europe de l’Est. Sa part de marché au Canada est estimée à 13%.
«La société fournit aux fermiers les équipements et les senseurs nécessaires à la capture de données et récupère ces coûts fixes après la première année du contrat initial de quatre ans», explique-t-il.
Le taux de renouvellement après l’échéance des contrats initiaux de quatre ans est de plus de 80%.
Si la société accroît comme prévu ses revenus de 45 à 50% par année au cours des deux prochaines années, Doug Taylor prévoit qu’elle dégagera ses premiers flux de trésorerie positifs à la fin de 2021 et un premier bénéfice d’exploitation de 15,3 millions de dollars dès 2022. Ses revenus devraient alors atteindre 100,8 M$.
L’analyste fixe son cours cible initial à 25$, soit 10 fois les revenus prévus en septembre 2022. Ce multiple se compare à celui d’autres fournisseurs de logiciels en tant que services et reflète aussi la valeur de rareté de son positionnement dans la technologie agricole.