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À surveiller: Couche-Tard, Dollarama et Bombardier

Dominique Beauchamp|Publié le 18 mars 2020

Que faire avec les titres de Couche-Tard, Dollarama et Bombardier? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Couche-Tard, Dollarama et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Couche-Tard (ATD.B, 33,07$): solide trimestre, mais le COVID-19 et Caltex importent plus

Des marges nettement supérieures aux attentes, tant pour l’essence à la pompe qu’en magasin, ont procuré un bénéfice par action de 0,56$US, soit 24% plus que prévu par action au troisième trimestre.

Le bénéfice ajusté diminue toutefois de 3% à 0,52$ par action.

La société augmente aussi son dividende trimestriel de 12% à 0,07$ par action.

Les ventes des dépanneurs comparables aux États-Unis ont crû de 3,0% alors que Chris Li de Desjardins Marchés des capitaux avait prévu 2,5%.

Cette performance est solide compte tenu du fait qu’elle se compare à la forte hausse de 4,5% de ces ventes un an plus tôt, précise l’analyste.

M. Li attribue ces bonnes ventes au cumul de toutes les initiatives de mise en marché aux États-Unis, incluant la conversion des dépanneurs à la marque et au concept national Circle K, l’offre élargie d’aliments et le succès des nouveaux outils numériques à susciter des achats en magasin.

Les marges brutes ont augmenté de 30 points de pourcentage à 34% aux États-Unis, plus que prévu.

La hausse 2,1% des ventes comparables en Europe, est inférieure aux attentes de 3%, mais l’amélioration de 50 points de pourcentage à 42,3% des marges brutes dépasse les prévisions.

Les marges sur l’essence ont été élevées dans les trois marchés, mais les volumes ont baissé partout, signale M. Li.

Avant la téléconférence trimestrielle matinale, l’analyste maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 49$.

Comme tous ses collègues, M. Li a hâte d’entendre les dirigeants commenter l’effet de la crise du COVID-19 sur les perspectives ainsi que le statut de son offre pour Caltex Australia.

L’action de Caltex étant tombée 45% sous le prix de l’offre de Couche-Tard, il est fort possible que la société d’Alain Bouchard se retire en attendant que l’effet du virus passe.

Le titre de Couche-Tard a perdu 25% depuis le sommet boursier du 20 février. L’évaluation est tombée à 8,3 fois le bénéfice prévu dans 12 mois, au bas de la fourchette depuis 18 ans.

Dollarama (DOL, 37,20$): un point d’entrée intéressant pour les investisseurs patients

Dollarama (DOL, 37,20$): un point d’entrée intéressant pour les investisseurs patients

Malgré la fermeture des détaillants et le confinement mondial des consommateurs, Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 56$ pour le marchand à bas prix.

Cet objectif équivaut à un multiple de 24 fois le bénéfice projeté à la mi-2022. Il inclut une valeur de 3$ attribuée à la filiale Dollarcity en Amérique latine.

«Cette évaluation correspond au bas de la fourchette des multiples lorsque ses ventes comparables croissent de 4 à 5%», précise-t-elle.

Dans un contexte de récession, l’analyste aime plus que jamais le modèle d’affaires de Dollarama et son créneau des articles à bas prix.

Mme Nattel présente aussi ses prévisions pour le quatrième trimestre qui sera dévoilé le 1er avril: un bénéfice en hausse de 4,5% à 0,56$ par action, grâce à une amélioration de 2% des profits et le rachat de 2% des actions.

La hausse des ventes comparables du trimestre passera toutefois de 2,6% à 0,8% en raison du devancement des fêtes de l’Halloween au troisième trimestre cette année.

L’action de Dollarama a perdu 27% depuis le sommet annuel de septembre 2019. Le titre se négocie à un multiple de 17,8 fois le bénéfice prévu pour 2021 ce qui est déjà dans la zone d’un scénario baissier, note Mme Nattel.

Bombardier (BBD.B, 0,80$): une privatisation de plus en plus probable 

Bombardier (BBD.B, 0,80$): une privatisation de plus en plus probable 

D’entrée de jeu, Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale, reconnaît qu’il aurait dû déclasser Bombardier il y a longtemps puisque le titre a plongé de 70%.

Il abaisse son cours cible de 1,80 à 0,80$ et retire sa recommandation d’achat parce que les perspectives pour la vente de jets d’affaires se détériorent.

Il est clair que la récession qui s’amène incitera les entreprises à éliminer leurs dépenses ce qui réduira la demande pour les plus petits jets d’affaires surtout.

En plus, les investisseurs se détournent des entreprises endettées.

M. Doersken réduit donc ses prévisions de ventes de jets d’affaires pour les trois prochaines années.

Il reste tout de même assez sûr que Bombardier complétera la vente de sa filiale de transport à Alstom au deuxième trimestre de 2021.

Par contre, la vente des appareils CRJ à Mitsubishi et de la filiale des aérostructures à Spirit AeroSystems sera au mieux doute reportée.

Ces transactions devaient se clore au deuxième trimestre et rapporter 1,1 milliard de dollars américains.

Bombardier a 3,1 G$US de liquidités au bilan et dispose d’une facilité de crédit de 1,3 G$ US, ce qui lui semble adéquat à court terme puisqu’aucune dette ne vient à échéance avant la fin de 2021.

Dans les circonstances, la privatisation de la société lui semble de plus en plus probable.

Dans l’intervalle, son nouveau cours cible de 0,80$ équivaut à un multiple de 4,5 fois le bénéfice d’exploitation de 899M$ US projeté pour 2022.