Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Couche-Tard, Dollarama et Transcontinental

Dominique Beauchamp|Publié le 11 juin 2020

Que faire avec les titres de Couche-Tard, Dollarama et Transcontinental? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Couche-Tard, Dollarama et Transcontinental? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


Alimentation Couche-Tard (ATD.A, 43,40$): un titre de choix pendant la pandémie et la reprise

Dix-huit jours avant les résultats du quatrième trimestre Michael Van Aelst, de TD Valeurs mobilières, redevient plus positif et hausse son cours cible pour Alimentation Couche-Tard.

À son tour, il relève ses prévisions de bénéfices trimestrielles parce que la marge record sur l’essence à la pompe (0,50$US par rapport à 0,18$US un an plus tôt)) devrait suffire à compenser pour la baisse des volumes d’essence.

Il augmente donc de 0,32 à 0,51$US le bénéfice prévu, en haut de la fourchette de ses collègues.

Cette nouvelle estimation est 27% plus élevée que le consensus de 0,40$US, mais les prévisions varient de 0,26 à 0,51$US.

Les récents résultats de l’américaine Casey’s sont aussi encourageants puisque les ventes de marchandises et de mets préparés par magasin comparable depuis 14 jours suggèrent que celles de Couche-Tard devraient prendre du mieux.

L’analyste s’attend à une chute des ventes comparables d’essence de 20% au quatrième trimestre et de 24% au premier trimestre de 2021. Ensuite, le déclin devrait se modérer à 8% au deuxième trimestre, puis à 5%, au troisième.

En magasin, les ventes comparables devraient reculer de 5%, au quatrième trimestre et de 6%, au premier trimestre de 2021.

Ensuite, ces ventes devraient se stabiliser au cours des deux trimestres suivants.

Bien que l’action de Couche-Tard ait grimpé de 40% depuis le 2 avril, son titre devrait continuer à bien faire, postule Michael Van Aelst.

«Parmi le secteur de la consommation de base, nous croyons que les investisseurs verront en Couche-Tard l’un des meilleurs moyen de miser sur la réouverture de l’économie», fait valoir l’analyste.

En plus, la société bénéficie d’un bilan solide et d’amples liquidités et flux de trésorerie qui lui offrent la possibilité de sauter sur des occasions d’acquisition.

L’analyste renouvelle sa recommandation d’achat.

 

Dollarama (DOL, 48,02$): résiliente pendant la pandémie, mais la concurrence préoccupe

Dollarama (DOL, 48,02$): résiliente pendant la pandémie, mais la concurrence préoccupe

La légère hausse de 0,7% des ventes par magasin comparable au premier trimestre est nettement mieux que le déclin de 3,6% qu’avait redouté Chris Li de Desjardins Marché des capitaux.

Si l’analyste se réjouit de la résilience de Dollarama pendant la pandémie, il reste préoccupé par la vive concurrence qui pourrait nuire à la capacité du détaillant de relever ses prix lors de la reprise.

L’impact moins néfaste que prévu de la COVID-19 sur les résultats du premier trimestre l’incite à relever ses prévisions de bénéfices pour 2021 de 1,71 à 1,86$ par action. La marge brute devrait rester stable au lieu de diminuer de 60 points de pourcentage comme il le prévoyait auparavant.

À court terme, Dollarama devrait bénéficier d’une reprise de la demande pour les articles plus discrétionnaires, de l’ajout de 1000 produits en magasin et de l’achèvement de l’intégration du nouveau ventre de distribution.

Les marges pourraient même augmenter plus que prévu si les ventes de produits saisonniers pour l’Halloween et Noël revenaient à la normale, entrevoit aussi Chris Li.

La reprise de 2022 devrait voir un rebond de 6% des ventes comparables, une hausse de 80 points de pourcentage de la marge d’exploitation et une progression de 19% du bénéfice à 2,20$ par action.

Une telle trajectoire exige que le marchand puisse refiler la hausse des coûts à ses clients. «C’est possible, mais l’approche concurrentielle des compétiteurs en temps de récession pose un risque», prévient l’analyste.

Le bénéfice de 2,20$ projeté en 2022 est de 25% supérieur au niveau de rentabilité de Dollarama avant la COVID-19, une prévision qu’il juge déjà assez optimiste.

L’action du commerçant s’échange à un multiple de 22 fois le bénéfice prévu dans 12 mois, au bas de la fourchette de 20 à 25 fois la moyenne des trois dernières années. L’évaluation du titre pourrait donc augmenter si la conjoncture, les prix de vente et les marges s’amélioraient.

Chris Li accroît son cours-cible de 49 à 51$. Le gain potentiel de 6% ne justifie toutefois pas une recommandation d’achat.

«Nous préférons attendre une meilleure occasion avant accumuler des actions à long terme», dit-il.

 

Transcontinental (TCL.A, 12,80$): solide exécution dans une conjoncture difficile

Transcontinental (TCL.A, 12,80$): solide exécution dans une conjoncture difficile

Les résultats du deuxième trimestre de l’imprimeur et emballeur ont plu à Drew McReynolds, de RBC Marchés de capitaux.

Les revenus de 625 millions de dollars et le bénéfice d’exploitation de 104M$ ont surpassé les prévisions par 2% et 18%, respectivement.

Les revenus ont moins décliné que prévu tandis que le contrôle assidu des coûts a protégé les marges.

Aucune entreprise n’est immunisée contre la COVID-19, mais «sur une base comparable Transcontinental est bien positionnée pour naviguer les perturbations à court terme ainsi que l’impact à plus long terme de la récession», indique l’analyste.

Drew McReynolds note que la moitié des revenus proviennent du secteur des emballages en plastique souple tandis que les clients au détail du secteur de l’impression offrent aussi une certaine résilience.

L’emballage devrait d’ailleurs accroître ses revenus et ses marges, au deuxième semestre, sans l’effet des acquisitions, malgré la pandémie.

Transcontinental prévoit même une croissance de plus de 10% des revenus des emballages pour aliments au cours des deux prochains trimestres.

L’analyste compare la performance du secteur de l’impression à une «classe de maître» sur l’efficacité. La marge d’exploitation a augmenté de 22 points de pourcentage (à 20,3%) en dépit d’un chute de 25% des revenus, sans l’effet des acquisitions.

Même si l’imprimeur perçoit une amélioration en mai, les prochains trimestres seront difficiles. Les revenus baisseront de 45% en avril, de 35% en mai et de 30% en juin. À l’automne, Transcontinental entrevoit un déclin de 20% des revenus d’impression.

Les marges devraient tout de même bien résister grâce à la suppression des coûts et aux subventions gouvernementales de 6,5 millions de dollars.

Le bilan sain et les solides flux de trésorerie lui permettent aussi de verser son dividende de 0,90$ qui procure un rendement de 7%.

L’analyste augmente donc son cours cible de 17 à 18$, ce qui offre un rebond potentiel de 40%. Il réitère sa recommandation d’achat.