Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Couche-Tard, Financière IGM et BRP

Charles Poulin|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Couche-Tard, Financière  IGM et BRP

Les livraisons de produits, qui étaient déjà au ralenti, se sont évaporées pour quelques semaines après la cyberattaque, ce qui s’est traduit par l’annulation de précommandes et transferts des achats vers les compétiteurs. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres Couche-Tard, IGM Financial et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée. 

 

Couche-Tard (ATD, 59,46 $): un modèle d’affaires qui fait ses preuves

Le modèle d’affaire d’Alimentation Couche-Tard fait encore ses preuves. Desjardins estime que l’entreprise est en bonne position pour présenter une croissance organique à long terme de plus de 10% de son bénéfice par action.

L’institution financière avance que Couche-Tard démontre de nouveau sa résilience malgré la continuité des pressions à la hausse de ses coûts et de la diminution de la demande en essence. Même si les gains risquent de ne pas être linéaires, ils devraient être supportés par un robuste pipeline d’initiatives pour assurer la croissance de vente d’essence et de marchandise ainsi que par ses rachats d’actions.

Un des facteurs déterminants du prix de l’action de Couche-Tard en 2024 sera sa capacité à maintenir les revenus malgré un retour vers la normale des marges sur le carburant. Cette normalisation des marges prévue en 2023 devrait être compensée par une hausse du côté des marchandises ainsi que le programme de rachat d’actions.

Toutes choses étant égales par ailleurs, l’analyste Chris Li indique qu’un changement de 0,01 $US dans la marge sur le carburant devrait avoir un impact d’environ 0,08 $ sur le bénéfice par action prévu par Desjardins.

L’analyste mentionne que la direction de l’entreprise perçoit une opportunité de fusions et acquisitions avec l’augmentation des taux d’intérêt et le risque d’une récession. Chris Li avance que le fort bilan présenté par Couche-Tard et le manque d’activité sur le front des rachats d’action en juillet et août pourrait signifier qu’une acquisition d’envergure serait en cours d’élaboration.

Si aucune transaction ne se concrétise, Desjardins croit que Couche-Tard devrait racheter près de 10% de ses actions en 2023 et 2024.

L’institution financière hausse son cours cible de 63 $ à 65 $ et maintient sa recommandation d’achat du titre.

 

Société financière IGM (IGM, 39,99 $): fort potentiel de croissance

Société financière IGM (IGM, 39,99 $): fort potentiel de croissance

La performance des flux nets présentés par la Société financière IGM confirme la thèse de la Financière Banque Nationale voulant que l’entreprise ait le potentiel de présenter une forte croissance de ses revenus et d’augmenter le cours de son action, particulièrement lorsque la volatilité du marché s’estompera.

L’actif géré et l’actif sous conseil d’ING pour août étaient de 247,2 milliards de dollars, une diminution de 2,2% par rapport à juillet. En assumant que ce chiffre demeure similaire pour septembre, la prévision de la Banque Nationale du bénéfice par action au troisième trimestre baisserait d’environ 1,8%. L’institution financière estime que chaque diminution de 1% des actifs gérés fera décroître le bénéfice par action trimestriel de 0,6% et le bénéfice par action annuel de 0,5%.

L’analyste Jaeme Gloyn avance que cette décroissance représente surtout les mouvements du marché et que la Banque Nationale la perçoit favorablement en raison de la force de IG Wealth, qui surligne les avantages du modèle de distribution diversifié d’IGM. Il ajoute que la firme continue de faire mieux que ses compétiteurs pour ce qui est des flux nets en pourcentage de la moyenne des actifs au cours des 12 derniers mois.

L’institution financière prévoit que les risques reliés aux actifs gérés demeureront élevés à court terme en raison des tensions géopolitiques et de l’incertitude du marché. Ultimement, la stratégie robuste de croissance d’IGM devrait avoir raison des vents contraires à long terme. Elle garde toutefois un œil sur les ratios d’économies des ménages et de confiance des consommateurs comme indicateurs de la performance future des flux nets.

La Banque Nationale maintient son cours cible à 48 $ ainsi que sa prévision de surperformance du titre d’IGM face à son secteur d’activités.

 

BRP (DOO, 85,59 $): la cyberattaque a eu des impacts 

BRP (DOO, 85,59 $): la cyberattaque a eu des impacts

La Banque de Montréal avance que la cyberattaque subie par BRP le 8 août a laissé des traces, même si l’entreprise estime qu’elle sera en mesure de rattraper le retard de production et d’atteindre les objectifs financiers fixés pour 2023.

Pour protéger l’intégralité de ses données et de son réseau, BRP a dû se résoudre à fermer son système informatique lors de la cyberattaque. Cette action a mené à un arrêt complet de la production ainsi qu’à l’incapacité d’accéder à l’interface numérique reliant les concessionnaires et BRP et qui gère les commandes, le suivi des livraisons et les réclamations de garanties.

Même si la direction de BRP croit être en mesure de rattraper le temps perdu, l’analyste Gerrick L. Johnson réduit les prévisions pour 2023 et 2024 à cause des ventes perdues et des coûts de remise en état. La production est repartie le 15 août dans les usines de Valcourt, Rovaniemi, Surtevant et Gunskirchen, mais seulement le 22 août au Mexique. Certaines usines n’ont pas retrouvé leur rythme de croisière avant trois semaines de délais.

Les livraisons de produits, qui étaient déjà au ralenti, se sont évaporées pour quelques semaines après la cyberattaque, ce qui s’est traduit par l’annulation de précommandes et transferts des achats vers les compétiteurs (surtout Kawasaki).

Gerrick Johnson abaisse ses prévisions de revenus d’un pourcent à 9,4 milliards de dollars, de bénéfice d’exploitation de 3% à 1,5 G$ etde bénéfice par action de 4,5% à 10,50$, en 2023. Pour 2024, ses prévisions fléchissent de 0,5% pour le bénéfice d’exploitation à 1,78 G$ et de 0,8% pour le bénéfice par action à 1,25$.

BRP a admis que des informations sur ses employés et des sous-traitants avaient été volées pendant la cyberattaque, mais l’entreprise avance que l’impact devrait être limité. Les responsables de l’attaque, RansomEXX Gang, ont publié sur le Web 29,9 GB de données volées.

La Banque de Montréal indique que la demande pour les produits de BRP demeure forte, et que la pression sur les délais de livraison s’est un peu atténuée en raison des facteurs macroéconomiques actuels.

L’institution financière maintient son cours cible de 154 $ ainsi que son évaluation de surperformance du titre de BRP relativement à son secteur d’activités.