Le bénéfice de Couche-Tard surpasse les prévisions par 21% au quatrième trimestre. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Couche-Tard, MTY et Corus. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Couche-Tard (ATD.B, 44,02 $): mieux que prévu grâce à l’essence et au contrôle des coûts
Les résultats du quatrième trimestre, les premiers à se comparer au début de la pandémie, démontrent encore une fois la «force fondamentale de l’exécution de la stratégie» d’Alimentation Couche-Tard, se réjouit Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux.
Le bénéfice de 0,52$US par action, à la hausse de 11% est 21% supérieur au consensus et à la prévision de 0,47$US de RBC qui s’avérait la plus élevée des analystes.
Toutes les régions ont affiché une croissance des ventes par dépanneurs comparables tandis que les marges sur l’essence à la pompe de 34,4 cents américains sont restées élevées. Le contrôle des dépenses a relevé le bénéfice d’exploitation de 2,7% malgré le déclin des marges sur les ventes de marchandises.
Les dépenses générales et administratives ont en effet augmenté de seulement 0,5%, sans l’effet des acquisitions grâce à des gains d’efficacité, au recul des coûts liés à la COVID-19 et d’autres économies.
Ces bons résultats et la perspective d’une amélioration de la demande pour l’essence et les marchandises au deuxième semestre et en 2022 grâce au déconfinement mondial justifient une hausse du cours-cible de 56$ à 57$ qui offre un gain potentiel de 30%.
Couche-Tard reste «hyper concentrée» sur les éléments clé de sa stratégie qui vise à améliorer les ventes comparables et celles des articles plus rentables, ainsi que les marges.
Les initiatives incluent le déploiement de l’offre d’aliments (Fresh Food, Fast) et d’une foule d’outils numériques pour améliorer l’expérience client tels que le premier dépanneur sans caisse enregistreuse, l’enregistrement de la plaque d’immatriculation ou encore les bornes de recharge à la maison.
Bien que Couche-Tard tienne une téléconférence ce matin pour étayer ses résultats, c’est la journée des investisseurs du 14 juillet que tous anticipent. «Nous nous attendons à ce que la société fournisse alors plus de détails au sujet de toutes les initiatives de croissance interne et explique comment l’ensemble de ces initiatives pourront soutenir la croissance des ventes comparables et des marges après la reprise pandémique», entrevoit Irene Nattel.
Dans l’intervalle, Couche-Tard puise dans ses vastes ressources financières pour racheter activement ses actions. Depuis la fin de 2020, la société a racheté 41,8 millions ou 4% des actions en circulation, précise-t-elle.
La discipline financière de l’entreprise se reflète aussi dans ses rendements élevés, tels que le rendement de l’avoir des actionnaires de 24,3% et le rendement du capital investi de 15,9%.
Irene Nattel, renouvelle sa recommandation d’achat.
Groupe MTY (MTY, 55,23$): une reprise encore teintée d’incertitude pour le franchiseur
Groupe MTY (MTY, 55,23$): une reprise encore teintée d’incertitude pour le franchiseur
Le deuxième trimestre attendu le 9 juillet reflétera la transition entre les restrictions sanitaires et le déconfinement.
Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, table donc sur un rebond du chiffre d’affaires et du bénéfice d’exploitation, mais les contraintes imposées aux restaurants du Québec et de l’Ontario en avril et en mai, la performance de la chaîne Papa Murphy’s après le pic pandémique et la pénurie de main d’oeuvre restent des sources d’incertitude.
L’analyste prévoit une remontée de 24% des ventes totales du réseau de 6949 établissements à 833 millions de dollars, de 17% des revenus à 115 M$ et de 66% du bénéfice d’exploitation à 30,2 M$. Un an plus tôt à pareille date, la pandémie commençait.
Vishal Shreedhar croit que la chaîne de pizzas prêtes-à-cuire à la maison Papa Murphy’s ralentira la cadence après avoir grandement profité du confinement, parce que les consommateurs retournent au restaurant. Il s’attend à des ventes stables ou légèrement à la hausse pour cette enseigne qui procure le tiers du chiffre d’affaires de tout le groupe.
MTY doit naviguer la modération de Papa Murphy’s avant que la réelle reprise des restaurants décontractés avec service aux tables.
Bien que la fréquentation des restaurants aux États-Unis soit de bon augure pour le réseau canadien, l’analyste doute encore de l’amélioration durable de la restauration et de la santé de certaines enseignes de MTY.
À mesure que le restaurateur laisse la pandémie derrière lui, les investisseurs tourneront leur attention vers «la trajectoire de la reprise, les futures perspectives de croissance, le potentiel d’acquisitions et la répartition du capital», énumère-t-il. À cet égard, MTY vient de renouveler un plan de rachat de 5% de ses actions.
Après la remontée de 124% de l’action depuis 12 mois, Vishal Shreedhar ne recommande pas l’achat du titre et maintient son cours cible de 58$, soit un multiple de10 fois le bénéfice d’exploitation prévu à la mi-2023.
Corus Entertainment (CJR.B, 6,30$): le diffuseur des chaînes Historia et Télétoon prend du mieux
Corus Entertainment (CJR.B, 6,30$): le diffuseur des chaînes Historia et Télétoon prend du mieux
Même si les revenus publicitaires et le bénéfice d’exploitation du télédiffuseur ont raté les prévisions de Canaccord Genuity au troisième trimestre, Aravinda Galappatthige s’attend à ce que Corus fasse mieux au cours des prochains trimestres.
L’analyste avait prévu un remontée de 30% des revenus publicitaires de la télévision alors qu’ils ont crû de 22%. Un an plus tôt, ils avaient chuté de 31%.
Sans les subventions salariales, le bénéfice d’exploitation s’est redressé de 34% à 125,7 M$, mais Corus avait produit un bénéfice comparable de 165 à 170 M$ en 2018 et en 2019 rappelle l’analyste pour donner un aperçu du retard encore à combler.
Le rebond des revenus publicitaires est plus modéré que celui qui est observé aux États-Unis, dit-il, pour expliquer ses attentes trop élevées. Les annonceurs canadiens des domaines du voyage et du divertissement et d’autres secteurs frappés par la COVID-19 ne sont pas encore revenus.
Malgré tout, Aravinda Galappatthige croit que le rattrapage se poursuivra au cours des prochains trimestres. Au premier trimestre de 2022, les revenus publicitaires de la télévision auront presque retrouvé leur niveau de 2019, avant la pandémie.
L’analyste est très encouragé par la hausse de 2% des revenus d’abonnement aux 45 chaînes spécialisées malgré le phénomène de déconnexion du câble. «Le maintien de ces revenus sera un facteur clé pour Corus à l’avenir», dit-il.
Les service de diffusion en continu StackTV et Nick+ comptent 600 000 abonnés payants, soit 100 000 de plus qu’au trimestre précédent.
Corus continue de réduire sa dette qui est tombée à 2,8 fois le bénéfice d’exploitation. Le ratio d’endettement pourrait baisser davantage à 2,3 fois d’ici la fin de 2022, en l’absence d’une acquisition.
Outre l’amélioration du bilan, la résilience des abonnés et la reprise de la publicité, l’attrait du titre réside dans ses flux de trésorerie excédentaires. Au cours actuel, ces flux procurent un rendement financier de 20%, signale aussi l’analyste. Pour l’instant, l’analyste conserve son cours cible de 7,50$, soit un multiple de 5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022.