À surveiller: Couche-Tard, Neo Performance et George Weston
Dominique Beauchamp|Publié le 03 mars 2021(Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Couche-Tard, Neo Performance Materials et George Weston? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 38,51$): à quoi s’attendre au troisième trimestre?
Alimentation Couche-Tard dévoilera les résultats du troisième trimestre le 17 mars.
Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux table sur une solide hausse de 15,3% du bénéfice d’exploitation à 1,38 milliard de dollars américains et de 16,4% du bénéfice à 0,60$US par action.
Cette prévision s’établit en haut de la fourchette de 0,43 à 0,62$US de l’ensemble des analystes.
L’exploitant mondial de dépanneurs devrait avoir bénéficié de bonnes ventes de tabac, de boissons et d’articles d’épicerie en magasin. Les marges sur l’essence à la pompe devraient aussi être assez élevées pour contrer le recul des volumes vendus tandis que les dépenses autres que celles imposées par la COVID-19 restent sous contrôle.
Les chèques d’aide envoyés par les gouvernements devraient aussi avoir stimulé les dépenses des consommateurs, dit-elle.
À moyen terme, l’offre élargie d’aliments frais dans 75% des dépanneurs Circle K d’ici 2022 devrait améliorer les ventes des magasins comparables et les marges.
Couche-Tard convertit aussi 500 autres stations d’essence cette année à la marque Circle K. Seulement le quart des établissements (2600) ont adopté cette enseigne. La notoriété de la marque augmente la loyauté des clients à qui Circle K offre ensuite d’acheter du carburant de catégorie super, plus rentable, explique-t-elle.
Irene Nattel estime que chaque variation d’un cent de la marge sur l’essence à la pompe pour toutes les régions a une impact de 2$ sur le cours cible.
L’action de Couche-Tard ne s’est jamais rétablie de l’offre inattendue pour l’épicier français Carrefour SA en janvier malgré les efforts de la société pour assurer ses actionnaires que sa stratégie d’acquisitions ciblées et rentables est intacte, reconnaît l’analyste.
La croissance interne et le retour de la confiance des actionnaires dans la stratégie de Couche-Tard, sont les deux catalyseurs pour que le titre reprenne du mieux, à ses yeux.
Dans l’intervalle, Couche-Tard a racheté 656 millions de dollars ou 1,5% de ses actions depuis le 27 novembre 2020. «C’est un bon usage du capital au moment où l’action s’échange à un multiple de 8,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022 alors que son bilan est peu endetté», indique l’analyste.
Irene Nattel réitère sa recommandation d’achat de ce titre «charnière». Son cours cible de 55$ offre un fort gain potentiel de 44%.
Neo Performance (NEO, 18,00$): une nouvelle filière de terres rares en Europe
Neo Performance (NEO, 18,00$): une nouvelle filière de terres rares en Europe
Une entente d’approvisionnement entre Neo Performance Materials et l’américaine Energy Fuels offre assez de potentiel pour que Mark Neville de Banque Scotia hausse l’évaluation de la société qui met en valeur des terres rares.
Il est prévu que l’usine de Neo en Estonie transforme un minimum de 840 tonnes par année d’oxydes de terres rares que lui fournira le producteur d’uranium Energy Fuels (UUUU, 6,19$ US) pour produire deux éléments nécessaires à la fabrication d’aimants de haute résistance destinés aux automobiles électriques et aux équipements d’énergie renouvelable.
Les investisseurs devraient aussi apprécier le fait que Neo, Energy Fuels et Chemours Co., qui fournit aussi du sable radioactif à Energy Fuels, semblent vouloir établir une filière d’approvisionnement verticalement intégrée entre les États-Unis et l’Europe, ajoute Mark Neville.
Étant donné la demande croissante pour les terres rares en Europe, Neo veut diversifier les sources d’approvisionnement de matières premières de son usine estonienne, la seule du genre en Europe.
L’usine de Silmet transforme les terres rares en produits commerciaux depuis 50 ans.
«Cette collaboration devrait à terme accroître la production de l’usine estonienne étant donné l’abondance du sable radioactif un peu partout dans le monde», explique l’analyste.
Mark Neville hausse le multiple d’évaluation de 9 fois à 10 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022, ce qui augmente le cours cible de 17 à 20$.
Les titres des deux sociétés ont respectivement grimpé de 12% et 19% après l’annonce de cette entente de principe, le 2 mars.
George Weston (WN, 96,59$): un triple pari de reprise abordable
George Weston (WN, 96,59$): un triple pari de reprise abordable
Au cours actuel, le propriétaire de Loblaw/Shoppers, de Propriétés de Choix et du boulanger Weston est un placement bon marché pour profiter de la reprise, estime Chris Li de Desjardins Marchés des capitaux.
La société de portefeuille de la famille éponyme croit aussi que son titre est bon marché puisqu’elle rachète activement des actions, dont 1,3 million en décembre 2020.
Son cours est en effet 17% inférieur à la valeur sous-jacente estimée de ses actifs en 2021 alors que le holding juge qu’un rabais de 10 à 12% serait plus approprié.
«Malgré les défis que pose encore la COVID-19 à court terme, la rentabilité et les flux de trésorerie (de toutes les filiales) devraient s’améliorer grâce au programme de transformation et à des gains de parts de marché dans les segments en croissance», fait valoir Chris Li.
Loblaw (L, 62,70$), qui représente 64% de la valeur d’actif nette, prévoit une croissance de 10 à 15% des bénéfices en 2021 parce que les coûts de la COVID-19, incluant ceux de l’épicerie en ligne, diminueront en proportion des revenus.
Chris Li estime que des dépenses additionnelles de 300 millions de dollars ne se répéteront plus.
L’épicier estime que les ventes en ligne lui coûtent 7% de plus à traiter que les achats en magasin. Loblaw espère gagner en en efficacité.
Le titre de Loblaw s’échange à une évaluation attrayante de 13,5 fois les bénéfices, un multiple égal à celui d’Empire/Sobeys (EMP.A, 35,88$) et inférieur à celui de Metro (MRU, 53,61$), ajoute Chris Li.
Le cours cible pour Loblaw laisse entrevoir un regain de 10% potentiel même si le multiple d’évaluation n’augmente pas, indique-t-il.
Propriétés de Choix (CHP.UN, 13$), qui représente 32% de la valeur d’actif nette devrait pour sa part bénéficier de l’appréciation généralisée de tous les fonds immobiliers à capital fermé, après la pandémie.
Enfin, le boulanger Weston, qui équivaut à 4% de la valeur d’actif nette, devrait récolter les fruits d’un plan de transformation de trois anss.
Ses flux de trésorerie excédentaires devaient s’améliorer après une période d’investissements élevés. Les marges devraient aussi augmenter grâce au regain prévu des revenus à partir du deuxième semestre de 2021, explique l’analyste.
L’analyste de Desjardins renouvelle sa recommandation d’achat et hausse son cours cible de 110 à 112$, ce qui offre un rendement potentiel de 18,2%, incluant le dividende de 2,3%.