Que faire avec les titres de Couche-Tard, Stantec et AutoCanada? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de Couche-Tard, Stantec et AutoCanada? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Alimentation Couche-Tard (ATD.A, 42,66$): encore mieux que prévu
Alimentation Couche-Tard a produit un quatrième trimestre supérieur aux attentes et à ses semblables, en pleine pandémie.
Le bénéfice ajusté de 0,47$US par action est 88% plus élevé qu’un an plus tôt et surpasse le consensus de 0,45$US.
Il semble que la facture moyenne ait compensé en partie pour la fréquentation réduite des dépanneurs, note Patricia Baker de Banque Scotia.
Globalement, les ventes de marchandises et les revenus de services ont reculé de 2,6% à 6,3 milliards de dollars américains.
Signe du contrôle assidu des coûts, les dépenses générales et administratives ont augmenté d’à peine 1,4% à 1,2 G$US malgré la hausse temporaire du salaire horaire des employés en magasin en Amérique du Nord, l’installation de plexiglass, l’achat d’équipements de protection et le nettoyage des dépanneurs, dit-elle.
Aux États-Unis, les ventes par dépanneurs comparables ont baissé de seulement 0,5%. Ces dépanneurs ont bénéficié des ventes de tabac (40% des revenus), un produit moins rentable que les autres, mais qui attire les fumeurs réguliers.
Comme prévu, les marges élevées sur l’essence à la pompe aux États-Unis (46,88 cents) pendant la chute du cours du pétrole brut, ont compensé en partie pour le recul du volume d’essence vendu.
L’entreprise a aussi bénéficié du devancement de plusieurs initiatives tels que la livraison à domicile, l’achat en ligne, la collecte à l’extérieur du dépanneur et le paiement mobile, note aussi l’analyste.
Patricia Beker rappelle que la société dispose de liquidités de 4,7 G$US. La dette équivaut à seulement 1,6 fois le bénéfice d’exploitation.
Tous veulent entendre comment la conjoncture change ses projets d’acquisitions et perturbe l’offensive prévue de la vente d’aliments frais en magasin.
En attendant la téléconférence, Patricia Baker renouvelle sa recommandation d’achat et son cours cible de 44$.
Stantec (STN, 41,02$): l’ingénieur conseil réitère sa confiance prudente
Stantec (STN, 41,02$): l’ingénieur conseil réitère sa confiance prudente
La pandémie refroidit un peu les perspectives de l’ingénieur-conseil mondial qui amorçait une relance avant la pandémie.
La société se dit à la fois confiante et prudente malgré des indicateurs favorables pour certaines de spécialités telles que la gestion de l’eau en Grande-Bretagne, en Australie et en Amérique du Nord et les dépenses potentielles en infrastructures au Canada et aux États-Unis.
Le processus des soumissions est au ralenti tandis que les acquisitions convoitées pourraient prendre plus de temps que prévu à se conclure à cause des restrictions de voyage et des perspectives économiques incertaines, ont indiqué les dirigeants lors d’une présentation aux clients de TD Valeurs mobilières.
La construction d’immeubles pour le secteur de la santé et celui des ventes en ligne continuent, mais les projets hôteliers diminuent.
«Avant la pandémie, 2020 devrait être active sur le plan des acquisitions, mais la société fait une pause pour l’instant bien que des transactions soient encore possibles cette année», explique Michael Tupholme.
Le premier trimestre de 2020 marque aussi un troisième consécutif d’amélioration des résultats de Stantec, indique l’analyste qui reste positif au sujet du potentiel à moyen et long terme de la société.
La société vise toujours une marge d’exploitation de 16 à 17% en 2022, bien que cet objectif dépend de la reprise économique.
Son titre est encore raisonnablement évalué par rapport à ses semblables et à son propre historique.
Michael Tupholme renouvelle donc sa recommandation d’achat. Son cours cible de 51$ laisse entrevoir un potentiel de gain de 24%.
AutoCanada (ACQ, 10,75$): les attentes sont irréalistes pour le concessionnaire
AutoCanada (ACQ, 10,75$): les attentes sont irréalistes pour le concessionnaire
Le récent rebond des ventes de voitures usagées et neuves est bienvenu, mais n’est pas durable, prévient Maxim Sytchev de la Financière Banque Nationale.
À son assemblée annuelle, le regroupement de concessionnaires a fait part d’un sursaut de 43% des véhicules usagées entre le 1er et le 18 juin tandis que les ventes de voitures neuves ont rebondi de 16% après le déclin de 30% observé en mai.
Aux yeux de l’analyste, les perspectives à moyen terme pour les ventes et les marges sont plus importantes pour le titre en Bourse que la reprise actuelle des ventes.
Il est clair que «le pire est passé», mais si l’on se fie à l’expérience de la pandémie du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) au Canada en 2003, le rebond des ventes risque de s’étioler «après l’élan initial», écrit-il.
Les perspectives à moyen terme n’ont pas changé. Il n’y a pas de «raisons structurelles» de croire que les ventes d’autos de 2020 et de 2021 soient supérieures à celles de 2019, ajoute-t-il.
Maxim Sytchev explique que la mauvaise performance d’AutoCanada depuis deux ans en Bourse tient au déclin marqué des marges à la suite d’un achat américain. Or, il prévoit une marge d’exploitation de seulement 0,9% en 2020, suivi d’une remontée 2,1% en 2021. Cela se compare aux marges de plus de 3% dégagées entre 2015 et 2017.
L’analyste rappelle que l’entreprise a réalisé un bénéfice d’exploitation de 95 millions de dollars en 2017 au moment où les ventes d’autos étaient à leur pic.
À son avis, les attentes des investisseurs sont trop élevées comme en témoigne l’évaluation élevée du titre qui s’échange à un multiple de 13,9 fois le bénéfice projeté en 2021 par rapport à la moyenne de 9 fois pour sept semblables américains.
Il prévoit un bénéfice d’exploitation de 27,5 millions de dollars en 2020 et de 72,3 M$ en 2021.
En conséquence, l’analyste est neutre envers le titre qu’il voit retomber de 39% à 6,50$.