Le Groupe NFI devrait profiter du retrait de Nova Bus du marché américain des autobus de transport collectif. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Couche-Tard, TFI International et NFI? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Alimentation Couche-Tard (ATD, 65,30$): le carburant tirera le bénéfice vers le bas
La plus faible demande de carburant aux États-Unis va tirer le bénéfice par action vers le bas, autant pour le quatrième trimestre de 2023 pour pour l’exercice financier 2024, estime la firme Stifel GMP.
L’analyste Martin Landry explique prévoir un bénéfice par action de 0,43 $ pour le quatrième trimestre, sous le consensus du marché (0,49 $) et à la baisse de 21% relativement au même trimestre en 2022.
Cette prévision est grandement propulsée par une marge sur l’essence aux États-Unis qui sera, à son avis, plus faible que prévu, même s’il avoue probablement être du côté plus conservateur de cette prévision.
Il ajoute que les volumes de vente de carburant ont régressé en moyenne de 2,5% aux États-Unis au cours des quatre derniers trimestres à cause des prix élevés au détail, de la réduction des tendances de mobilité et du processus de création d’une nouvelle image.
Même si des efforts de promotion de la part de Couche-Tard pourraient faire grimper les volumes, l’analyste ne voit pas tellement de potentiel de hausse au-delà de son estimation de croissance annuelle de 1%. À titre comparatif, les volumes sont restés au neutre chez 7-Eleven au cours de la période couvrant l’exercice financier 2023 de l’entreprise québécoise.
Si les volumes devaient rester stables, les marges sur le carburant, elles, demeureront historiquement fortes. Elles souffriront toutefois de la comparaison avec 2022 : elles devraient passer de 0,46 $ le gallon à 0,37 $ le gallon (-20%) cette année.
Du côté des marchandises, Martin Landry s’attend à une croissance de 3,5% des ventes en magasin comparables aux États-Unis, hausse principalement propulsée par l’inflation. Si les cigarettes affrontent des vents contraires, le programme Fresh Food augmente et fait croître les ventes.
Stifel GMP maintient sa recommandation d’achat du titre de Couche-Tard ainsi que son cours cible de 74 $.
TFI International (TFII, 138,53 $) : la reprise coincée dans le trafic
TFI International (TFII, 138,53 $) : la reprise coincée dans le trafic
Les espoirs d’une forte reprise dans l’industrie du transport terrestre en deuxième moitié d’année semblent être coincés dans le trafic, une situation qui fait baisser les prévisions de Desjardins à propos de TFI International.
En jetant un œil sur les données des compétiteurs de TFI, comme le tonnage de camions à charge partielle, l’indice des directeurs d’achats, l’employabilité, la capacité de transport et les stocks, l’analyste Benoit Poirier voit un marché au ralenti au deuxième trimestre alors qu’il présente habituellement une augmentation à cette période de l’année, souligne l’analyste Benoit Poirier. Si certains analystes estiment que l’industrie est à un moment décisif, lui est plutôt de l’opinion que 2023 est une année de transition et que le rebond s’effectuera très lentement et graduellement vers la fin de l’année.
En ajoutant à ce ralentissement la diminution du prix annuel du diesel de 20% et nu dollar américain plus faible, Desjardins révise certaines de ses prévisions à la baisse pour TFI. Les revenus passent ainsi de 1 995 M$ US à 1 867 M$ US, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 346 M$ US à 307 M$ US et le bénéfice par action de 1,94 $ US à 1,61 $ US. La prévision de bénéfice par action annuelle pour 2023 passe à 6,52 $, soit sous la fourchette de 7 $ US à 7,25 $ US visée par la direction, qui devrait elle aussi ajuster ce chiffre à la baisse éventuellement.
Cela dit, Benoit Poirier ne s’inquiète pas outre mesure pour TFI. L’horizon à long terme reste inchangé et Desjardins prévoit un cours cible de 214 $ US d’ici 2026, ce qui se traduit par un taux de croissance annuelle composé de 15,4%.
TFI demeure encore le titre de transport favori de Desjardins, mais l’institution financière abaisse son cours cible de 180 $ à 171 $.
Groupe NFI (NFI, 9,39 $) : Nova Bus quitte le marché américain
Groupe NFI (NFI, 9,39 $) : Nova Bus quitte le marché américain
Le Groupe NFI devrait profiter du retrait de Nova Bus du marché américain des autobus de transport collectif, estime Banque Nationale Marchés financiers.
Nova Bus a récemment indiqué qu’elle avait l’intention de cesser toute production d’autobus aux États-Unis d’ici 2025 pour concentrer ses activités à ses installations québécoises de Saint-Eustache et de Saint-François-du-Lac. Cette annonce suit celle de sa filiale Prevost, qui avait pris la même décision il y a un an pour concentrer ses activités vers le marché canadien.
L’analyste Cameron Doerksen estime qu’il s’agit là d’une nouvelle fort positive pour NFI. Comme les contrats pour les autobus de transport collectif doivent avoir 70% de contenu américain, la fermeture de son usine de Plattsburgh signifie pratiquement qu’elle ne soumissionnera plus pour des contrats aux États-Unis. Nova Bus s’est historiquement maintenue au troisième rang en termes de parts de marché en Amérique du Nord (20%) avant la pandémie, avec NFI en tête de liste (40%). L’entreprise québécoise avait plusieurs contrats importants chez nos voisins du Sud, notamment avec la Metropolitain Transportation Authority de New York et la Chicago Transit Authority.
Avec cette sortie de Nova Bus, NFI compétitionnera dorénavant principalement avec son compétiteur Gillig pour les contrats américains, note Cameron Doerksen.
L’analyste adresse également la rumeur persistante que Nova Bus ne soit plus dans les plans de Volvo et qu’elle soit donc sujette à une vente. Il croit qu’avec son retrait du marché américain et le fait qu’elle ait des produits comparables, elle n’est plus une cible d’acquisition ou de fusion de choix pour NFI.
La Banque Nationale estime que NFI est bien placée pour augmenter de manière significative son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) au cours des prochaines années. Elle maintient sa prévision de surperformance du titre face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 12 $.