Est-ce que l’attention d’Elon Musk est sur Twitter ou Tesla, et est-ce que le déraillement en règle de l’acquisition du réseau social ternira la « marque Musk » et, par défaut, Tesla? (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres Coveo, Lion Électrique et Tesla? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Coveo (CVO, 5,32 $): l’expérience numérique améliorée payante
Les efforts par Coveo pour fournir une expérience numérique améliorée proposée se révèlent être payants pour l’entreprise, estime Canaccord Genuity.
L’analyste Kingsley Crane explique que les résultats au-dessus des attentes proviennent de cette expérience améliorée qui s’est facilement transformée en retour sur investissement. Le monde est de plus en plus numérisé, et la pertinence de Coveo dans le domaine se traduit par des valeurs mesurables pour l’entreprise.
Dans le cas du commerce électronique, les clients peuvent se rendre compte, en temps réel, des effets qui découlent de taux de conversion améliorés, de paniers d’achats plus garnis ou encore de moins d’abandons de commande en cours de route. Pour ce qui est du service à la clientèle, l’intelligence artificielle permet de régler une bonne partie des plaintes, améliorant la rapidité du processus et la diminution des frais pour les entreprises.
Tout cela s’est traduit par des revenus de 27,9 M$ au deuxième trimestre, ce qui signifie une augmentation de 43% au cours des 12 derniers mois et permet de battre le consensus du marché par environ 4%. Les revenus de logiciels en tant que service ont grimpé à 25,5 M$, ce qui représente une croissance de 47% sur une base annuelle.
La perte d’exploitation ajustée s’est arrêtée à 4,7 M$, ce qui a été inférieur de 33% au consensus du marché, et la perte nette ajustée a été de 2,9 M$, battant nettement le consensus par près de 60%.
Coveo maintient ses prévisions de chiffre d’affaires, avec des estimations variant entre 27,6 M$ et 28,1 M$ pour le troisième trimestre ainsi qu’entre 110 M$ et 11,5 M$ pour l’année fiscale 2023.
Canaccord estime que l’entreprise devrait devenir rentable dans un horizon de deux à trois ans. Kingsley Crane ajoute que les résultats du deuxième trimestre ont amélioré les perspectives d’investissement pour son titre.
Canaccord maintient sa recommandation d’achat ainsi que son cours cible de 8 $ pour le titre de Coveo.
Lion Électrique (LVE, 3,26 $ US): du crédit pour la croissance
Lion Électrique (LVE, 3,26 $ US): du crédit pour la croissance
Lion Électrique a récemment conclu un accord avec la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et Finalta Capital pour obtenir une nouvelle ligne de crédit de 30 M$.
Ce financement est garanti par une sûreté sur la quasi-totalité des biens meubles de Lion et de certaines de ses filiales, incluant une sûreté prioritaire sur certains incitatifs et crédits gouvernementaux et fiscaux à recevoir par Lion, notamment pour ce qui a trait à certains véhicules que la Société a déjà livrés, indique la CDPQ dans son communiqué.
Une fois la dette préexistante payée à Finalta (13,5 M$ dus en mai 2023), ce nouveau crédit devrait permettre au fabricant de véhicules électriques québécois de supporter ses initiatives de croissance, indique l’analyste Rupert Merer, de la Banque Nationale.
L’analyste estime qu’il s’agit là d’une bonne nouvelle pour les investisseurs, parce que ce nouveau financement devrait réduire la nécessité d’émettre de nouvelles actions pour financer la croissance de Lion Électrique. La Banque Nationale croit que l’entreprise se servait de son programme d’émission d’actions au troisième trimestre pour remettre à flot ses liquidités, avec l’expectative que cela se poursuivrait dans le futur.
Le modèle de la Banque Nationale prévoyait l’émission de 60 millions d’actions (10 millions au troisième trimestre) pour pallier à ce que ses lignes de crédit et les prêts gouvernementaux ne pouvaient supporter. Même si elle estime que le nouveau crédit est relativement peu élevé (environ 15 M$ net), l’institution financière croit qu’il pourra tout de même prendre le relais pour les prochains trimestres et réduire la nécessité de diluer les actions à court terme.
Par ailleurs, Lion Électrique a révélé avoir livré 156 véhicules au troisième trimestre, soit 21 de plus que la prévision de la Banque Nationale. Les revenus se sont chiffrés à 41 M$, devant l’estimation de 38 M$ de la banque, mais derrière le consensus du marché (42 M$).
La Banque Nationale maintient sa recommandation d’achat spéculatif sur le titre ainsi que son cours cible de 4,50 $ US.
Tesla (TSLA, 191,30 $ US): l’enfant qui criait au loup
Tesla (TSLA, 191,30 $ US): l’enfant qui criait au loup
Elon Musk a dû vendre pour 4 G$ US d’actions de Tesla au cours des derniers jours pour financer son achat de Twitter, confirmant ainsi les craintes avancées par Wedbush au sujet des répercussions de l’acquisition du réseau social.
L’analyste Daniel Ives rappelle que Musk avait affirmé à de nombreuses reprises au cours de la dernière année qu’il n’allait plus vendre d’actions de Tesla à l’avenir. Plus léger de 4 G$ US d’actions, l’analyste compare le multimilliardaire à «l’enfant qui criait au loup», lui qui perd de la crédibilité auprès des investisseurs à chaque nouvelle vente de titres.
Wedbush qualifie l’acquisition de Twitter de «véritable débâcle»: réduction de personnel de 50% (pour ensuite en réembaucher), les nouveaux processus de vérification d’identité pour les comptes, les gazouillis incessants d’Elon Musk sur la politique et maintenant la vente de titres de Tesla.
Daniel Ives se demande si l’attention d’Elon Musk est sur Twitter ou Tesla, et si le déraillement en règle de l’acquisition du réseau social ternira la «marque Musk» et, par défaut, Tesla.
L’analyste estime qu’il est temps pour Elon Musk de porter son attention à Tesla, qui est aux prises avec des problèmes macroéconomiques, de production et de livraison en Chine ainsi que la compétition mondiale grandissante dans le secteur des véhicules électriques.
Wedbush demeure optimiste face au titre de Tesla, mais retire tout de même l’entreprise de sa liste des «bonnes idées» d’achat en raison de «l’albatros» Twitter (le titre de Tesla est en baisse d’environ 25% depuis l’achat du réseau social). Les ventes d’actions de Musk doivent cesser, estime-t-elle, parce que la grogne gagne du terrain chez les investisseurs.
La prévision de surperformance face au secteur d’activité reste inchangée, mais Wedbush abaisse son cours cible de 300 $ US à 250 $ US.