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À surveiller: CP, Element Fleet et Transcontinental

Catherine Charron|Publié le 25 novembre 2022

À surveiller: CP, Element Fleet et Transcontinental

Element Fleet Management, qui compte Amazon parmi ses clients, semble bien positionné pour que sa croissance ne soit pas trop pénalisée par le contexte macroéconomique, croit Geoffrey Kwan de RBC Marchés des capitaux . (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Canadien Pacifique, Element Fleet Management et Transcontinental ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

Canadien Pacifique (CP, 107,43$): l’avenir est plus radieux que ce que laisse transparaitre son titre

Les revenus additionnels que procurera la fusion entre Kansas City Southern et Canadien Pacifique, qui s’apprêtent à marier leurs opérations, pourraient être encore plus importants que ce qui est anticipé, croit Kevin Chiang de CIBC Marchés mondiaux.

La société de chemin de fer de Calgary estime qu’elle devrait générer un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) d’un milliard de dollars américains (G$US) au cours des trois prochaines années. De ce nombre, 820 millions (M) $US proviendont des opportunités qu’elle pourra saisir, et 180 M$ US seront des économies qu’elle réalisera et de l’efficacité qu’elle gagnera.

La fusion facilitera notamment le transport du bitume de l’Alberta jusqu’au Golfe du Mexique, raflera des parts du marché de l’exportation de céréales des États-Unis vers le Mexique, ou raccourcira aussi certaines liaisons entre deux destinations.

Pour obtenir un tel BAIIA grâce à ces synergies, cela signifie la nouvelle entité génèrera des revenus supplémentaires de 1,1 G$ US environ au cours des trois prochaines années, selon les calculs de l’analyste.

Or, Canadien Pacifique a l’habitude de faire des promesses plus prudentes, et de largement dépasser les attentes, rappelle-t-il. En effet, souligne Kevin Chiang, malgré la pandémie qui a affecté son volume de livraison en 2020, l’entreprise est parvenue à surpasser les cibles financières qu’elle s’était fixées en 2018.

Et si elle parvient à si bien s’en tirer, c’est grâce à sa capacité à gagner des parts de marché, estime l’analyste.

Bien que Kevin Chiang estime que les revenus additionnels attendus par Canadien Pacifique et Kansas City Southern soient prudents, il admet qu’il est difficile de déterminer jusqu’à quel point ces prévisions le sont étant donné l’incertitude que cause le ralentissement économique.

Néanmoins, il a tenté de comparer les revenus combinés par tonnes-mille commerciales de ce nouveau réseau avec ceux de ses rivales. L’approche est simpliste, convient-il, mais elle s’appuie sur l’idée que plus un réseau est élargi, mieux il peut tirer profit des plus grandes opportunités de créer de la richesse.

Selon ses calculs, la fusion des deux sociétés devrait générer des revenus de près de 15 G$ grâce aux synergies. Sans elles, le revenu des deux sociétés atteindrait 11,4 G$. Le potentiel est donc plus grand que le milliard de dollars annoncé par la société.

L’analyste est d’avis que ce réseau qui relie le Canada au Mexique est prometteur, et qu’il est bien positionné pour mieux performer que les plus grands transporteurs ferroviaires bien au-delà des trois ans que ça va lui prendre pour tirer profit de cette acquisition.

Pour mieux représenter ses nouvelles attentes à l’égard de la performance du titre, l’analyste fait passer son cours cible de 110$ à 120$. Selon lui, l’avenir est bien plus prometteur que ce que reflète actuellement la valeur de son titre.

Element Fleet Management Corp (EFN, 18,93$): un choix sûr en période incertaine

Element Fleet Management Corp (EFN, 18,93$): un choix sûr en période incertaine

Après avoir consulté la documentation qu’Element Fleet Management a diffusée à quelques jours de sa journée des actionnaires le 29 novembre prochain, Geoffrey Kwan, de RBC Marchés des capitaux, est d’avis que ce titre est de ceux qui pourraient le mieux s’en tirer à la sortie de la récession annoncée.

D’un côté, les taux d’intérêt élevés ont peu d’importance: le gestionnaire de flottes de véhicules qui compte Amazon parmi ses clients semble bien positionné pour que sa croissance ne soit pas trop pénalisée, estime l’analyste. Il croit que son titre et son recours au crédit sont peu risqués, et souligne que la société a tendance à signer des contrats à long terme, soit de 3 à 5 ans.

De l’autre, l’entreprise pourrait tirer profit de la reprise économique lorsque les pressions macroéconomiques s’assoupliront, ou encore de retards dans la production de véhicules neufs, ce qui pourrait bonifier sa valorisation. 

Element Fleet Management est parvenue à ravir 77 clients à ses compétitrices depuis le début de l’année, dont aux États-Unis et au Canada, ce qui lui a permis d’ajouter 33100 véhicules à sa flotte en gestion.

L’analyste rapporte aussi que la société de Toronto est parvenue à fidéliser 98,6% de ses clients au cours de la dernière année, ce qui est supérieur au taux de rétention de 94,9% au moment où son actuel PDG, Jay Forbes, reprenait les commandes.

Elle compte offrir de nouveaux services à des clients actuels ce qui ajoutera 245 millions de dollars aux revenus annuels actuels qui dépassent le milliard de dollars, ajoute Geoffrey Kwan.

D’ici cinq ans, l’analyste croit que le taux de croissance du bénéfice par action annuel d’Element Fleet Management devrait osciller autour de 15%, alors que celui des dividendes remis devrait avoisiner les 20%.

La socéité devrait y parvenir en attirant de nouveaux clients, grâce à la croissance de la demande pour ses nouveaux services et à de bons rendements sur l’investissement.

Ainsi, même si son titre «a bien performé cette année», il est encore abordable. L’analyste maintient donc sa recommandation de  «surperformance de secteur», et son cours cible de  26$, soit 18 soit le bénéfice par action opérationnel dilué prévu en 2024.

Element Fleet Management mérite une plus-value en Bourse par rapport à ses semblables, car son potentiel de croissance est plus élevé, ses bases fondamentales sont plus solides, sa plus grande échelle lui procure des avantages tandis que son bilan est très peu exposé au risque de crédit», énumère Geoffrey Kwan.

Transcontinental (TCL. A, 16,43$): un trimestre difficile à battre

Transcontinental (TCL. A, 16,43$): un trimestre difficile à battre

Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, croit que Transcontinental pourrait avoir bien de la difficulté à battre son quatrième trimestre de 2021 lorsqu’elle dévoilera ses résultats le 13 décembre prochain.

En effet, l’exercice de 2021 comptait 53 semaines au lieu de 52. Ce phénomène survient tous les six ans selon l’entreprise, ce qui ajoute une 14e semaine au quatrième trimestre de la société.

Cela lui a donc permis d’engranger 56 millions de dollars (M$) de revenus supplémentaires, et a ajouté au moins 10 M$ au bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), au quatrième trimestre de 2021 estime-t-il.

De plus, contrairement à l’an dernier à pareille date, l’entreprise n’a pas reçu d’aide fédérale d’urgence pour pallier aux conséquences de la COVID-19, ce qui avait ajouté 3,7 M$ aux résultats du quatrième trimestre de 2021, note l’analyste.

S’il mise sur des revenus de 780 M$, inférieurs au consensus, Adam Shine est par contre plus optimiste à l’égard du bénéfice que Transcontinental pourrait dégager. Il table sur un BAIIA de 141 M$ et un bénéfice de 0,73$ par action.

Sans les éléments non récurrents, le taux de croissance de revenus aurait atteint 8,4%, alors que celui du BAIIA ajusté aurait été de 5,5%.

Adam Shine rappelle que l’entreprise a ralenti le rachat de ses actions, voire complètement arrêté au quatrième trimestre, afin de réduire son endettement.

Bien que l’entreprise ait eu de la difficulté à générer des marges de profits de ses activités d’emballage au cours de la deuxième moitié de l’exercice 2021 et de la première moitié de 2022, le vent devrait avoir tourné, croit l’analyste. Transcontinetal devrait maintenant pleinement profiter de l’augmentation graduelle des prix des derniers mois et ainsi mieux couvrir la hausse de ses coûts de production.

Les revenus de l’emballage devraient avoir crû de 2,8%, et le BAIIA ajusté qu’elle en a tiré de 3,7%.

Du côté de l’impression, par contre, les revenus et le BAIIA devraient avoir glissé de 5,7% et de 13,4%, respectivement, en grande partie à cause de la 14e semaine au quatrième trimestre de 2021. Transcontinental devrait néanmoins avoir dégagé une marge d’exploitation de 22,4%.

D’ici à ce qu’elle bonifie sa distribution à l’échelle du pays, l’entreprise semble surtout tirer profit de la vente de livres, de nouveaux contrats de marketing aux points de vente et du transfert de la hausse des coûts de production dans ses prix.

L’analyste de la Financière Banque Nationale révise donc légèrement à la baisse ses attentes à l’égard du BAIIA ajusté que la société devrait générer du secteur de l’imprimerie pour les exercices 2022 et 2023, qui passent de 236,2 M$ à 234 M$, et de 237,6 M$ à 231,9 M$ respectivement.

Résultat: la marge bénéficiaire prévue diminue aussi de 0,1 point de pourcentage, à 15,2% pour 2022 et à 16,4% pour 2023.

Au final, Adam Shine abaisse son cours cible de 23$ à 22$, mais il maintient sa recommandation «surperformance de secteur».