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À surveiller: Dialogue, Canadian Pacific Kansas City et Boeing

lesaffaires.com|28 juillet 2023

À surveiller: Dialogue, Canadian Pacific Kansas City et Boeing

(Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Dialogue, Canadian Pacific Kansas City et Boeing? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Dialogue technologies de la santé (CARE, 5,05$): offre d’achat de la Sun Life

Dialogue annonce qu’elle en est venue à un accord définitif avec la Financière Sun Life en vue d’être achetée à un prix de 5,15$ l’action.

L’analyste Jérôme Dubreuil de Desjardins n’entrevoit pas de risque réglementaire pour la transaction et estime que le prix payé pour le titre de Dialogue par la Sun Life est juste lorsqu’on considère les conditions actuelles du marché. Il rappelle que le cours cible était seulement de 2% supérieur au prix d’achat.

L’offre actuelle valorise Dialogue à environ 300 M$, ce qui représentait une prime d’environ 43% relativement à son cours de fermeture précédant l’annonce de l’offre et de 59% par rapport au cours moyen des 20 derniers jours. Cela représente également un multiple de 2,8 fois les revenus estimés en 2023, soit un peu supérieur à celui de 2,0 présenté par les fournisseurs de soins de santé virtuels qui font affaire avec les entreprises.

Comme le conseil d’administration et les principaux actionnaires de Dialogue ont affirmé leur support face à l’offre, il ne s’attend pas à ce que l’entreprise reçoive une offre supérieure. La Sun Life détenait déjà 23% des actions, tandis que deux autres actionnaires majeurs en détenaient 21% et sont eux aussi en accord avec la transaction proposée.

L’analyste voyait une valeur de croissance solide à long terme pour Dialogue et il entrevoyait un potentiel d’appréciation multiple du titre lorsque l’entreprise aurait finalement atteint un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) positif.

Jérôme Dubreuil ajoute que cette transaction signale une forte valeur dans les fondamentaux de ce secteur, même s’il était difficile pour une entreprise relativement petite de se tailler une place.

En raison de l’annonce de la transaction, Desjardins réduit son cours cible de 5,25$ à 5,15$.

Charles Poulin

Canadian Pacific Kansas City (CP, 109,64$): une occasion à saisir

 

 

Canadian Pacific Kansas City (CP, 109,64$): une occasion à saisir

Malgré les tribulations du dernier trimestre, le transporteur ferroviaire Canadian Pacific Kansas City n’a pas l’intention de réduire ses cibles pour l’exercice, une décision très optimiste d’après Walter Spracklin de RBC Marchés des capitaux.

En effet, le bénéfice par action de la société a atteint 0,83$, et non 0,95$ comme avant anticipé l’analyste. Ce raté provient de sa marge bénéficiaire, rapporte-t-il, étant donné que ses revenus sont similaires à ceux sur lesquels il misait.

Son ratio d’exploitation se situe à 64,6%, alors que Walter Spracklin tablait sur 61,5%. Ça signifie que ses charges d’exploitation représentent une plus grande part de ses produits d’exploitation, «une sous-performance notoire si on la compare à ce à quoi l’entreprise nous a habitués», estime Walter Spracklin.

Rappelons que le premier trimestre aussi a été décevant, et que le troisième a commencé au moment où les grévistes du port de Vancouver en ont bloqué l’accès.

A-t-elle donc des raisons de croire qu’elle parviendra à doper sa cadence d’ici la fin de l’exercice? La réponse est oui, conclut l’analyste après la conférence téléphonique avec les actionnaires.

Le PDG de l’entreprise tout comme son chef des finances ont tenu des propos rassurants, faisant miroiter de nouveaux contrats encore confidentiels et des volumes à transporter prévus importants.

De plus, la société de Calgary n’a pas terminé d’intégrer Kansas City Southern à ses opérations, ce qui devrait faire grimper son bénéfice par action de plus de 15% entre 2024 et 2028. La croissance attendue de Canadian Pacific Kansas City sera «exceptionnelle», autant à court qu’à long terme.

Walter Spracklin ajuste tout de même un peu ses prévisions afin de refléter la performance au deuxième trimestre du transporteur, se rapprochant davantage des objectifs que s’est fixée la direction de l’entreprise.

Ce faisant, le bénéfice par action pour 2023 glisse à 3,95$, alors que ceux pour 2024 et 2025 passent à 4,58$ et à 5,50$. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement en 2023 se situera plutôt à 6,776 millions de dollars (M$), à 7,480 M$ en 2024 et à 8,585M$ en 2025.

Son cours cible glisse donc de 125$ à 124$.

Ainsi, il recommande de profiter du recul que son titre pourrait accuser après le dévoilement de ses résultats trimestriels plus faibles que prévu pour s’en procurer au moment où elle aura perdu de la valeur.

Catherine Charron

Boeing (BA, 232,80$US): le pire est maintenant derrière elle

 

Boeing (BA, 232,80$US): le pire est maintenant derrière elle

Il semble que le pire soit maintenant derrière l’avionneur américain, croit Ronald J. Epstein de Bank of America.

L’entreprise profite à la fois du retour des voyageurs à leurs habitudes prépandémiques, et de la demande grandissante des États-Unis et d’autres pays dans le monde pour des appareils militaires.

L’analyste s’attend désormais à ce que Boeing soit en mesure de livrer 60 appareils 737 MAX par mois à partir de 2027, et 10 appareils 787 d’ici 2029. Auparavant, l’analyse s’attendait à ce que d’ici 2026, elle livre cinq appareils 737 MAX, et sept 787 par mois en 2027.

Ces nouvelles capacités de production devraient lui permettre de générer deux milliards de dollars de flux de trésorerie libre de plus chaque année à compter de 2026. Sa division de la défense devrait toutefois plomber sa rentabilité, anticipe Ronald J. Epstein.

Cela dit, ses flux de trésorerie libre atteindront 20 dollars américains ($US) par action d’ici 2025, ce qui est supérieur au 15 $US sur lequel tablait l’analyste.

Déjà, ce trimestre-ci, ses flux de trésorerie ont dépassé les attentes du consensus des analystes qui misait sur des pertes de 74 millions de dollars américains (M$US). Au contraire, elle a généré 2,6 milliards de dollars américains (G$US).

Encore faut-il l’entreprise tienne promesse, prévient Ronald J. Epstein. Prudent, il s’attend à ce qu’elle accuse un peu de retard au niveau de sa production, surtout du côté de sa filiale Boeing Defence, Space & Security. Cette dernière a déjà connu quelques ratés de ce côté par le passé.

Si c’est le cas, la hausse de la demande pour ses appareils commerciaux et l’augmentation de sa capacité de production anticipée devrait en partie gommer les conséquences.

C’est pourquoi l’analyste fait passer son cours cible de 225$US à 300$US, et sa recommandation de «conserver», à «achat».

Il table désormais sur des revenus de 78,064 millions de dollars américains (M$US) en 2023, de 86,986 M$US en 2024 et de 94,819 M$US en 2025.

Il s’attend toutefois à ce que son bénéfice par action perde quelques plumes à -1,45$US en 2023 et 4,55$US en 2024. Il misait précédemment respectivement sur -0,70$US et 4,85$US. Pour 2025, il s’attend à ce qu’il se situe à 8,90$US, et non 7,40$US.

Catherine Charron