(Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de Dialogue, Cascades, et la Banque TD? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dialogue Health Technologies (CARE, 7,82$): la mainmise de Sun Life se resserre
La compagnie d’assurance Sun Life a mis la main sur 6 millions d’actions de plus du fournisseur de soins virtuels Dialogue, ce qui en dit moins long sur cette dernière que sur la volonté de l’assureur montréalais de croire en cette technologie, estime Nick Agostino de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.
Par le biais de cette transaction de 48,3 millions de dollars (M$) — qui valorise l’action à 8 $ selon un ratio de 4,5 fois sa valeur d’entreprise/ventes des douze prochains mois —, la Sun Life détient maintenant 23,1% des parts de l’entreprise.
Ces actions appartenaient à des investisseurs qui avaient injecté des sommes avant le premier appel public à l’épargne de Dialogue. Il n’est donc pas surprenant qu’ils tirent leur révérence au fur et à mesure que l’entreprise gagne en expérience, souhaitant réinvestir dans une nouvelle entreprise en démarrage, explique Nick Agostino.
Ils profitent en quelque sorte du partenariat stratégique entre l’assureur et la start-up, qui opère sa clinique de soin de santé virtuelle Lumino Santé. Sun Life détenait déjà 9,2 millions d’actions, qu’elle avait acquises pour 32,7 M$.
Sa soif n’est toutefois pas encore assouvie. La société dirigée par Jacques Goulet détient toujours un bon de souscription qui touche 3,8 millions d’actions qu’elle pourrait acquérir pour 3,567 71 $ chacune. Il expirera toutefois le 20 mai 2023, s’il y a une liquidation, ou si un terme était mis à leur partenariat commercial. «Le mandat ne pourra être exercé que si les revenus bruts de Dialogue générés par les clients souscrits par l’intermédiaire de la Sun Life ou de ses sociétés affiliées atteignent/dépassent certains objectifs de revenus» fixés par les deux parties, rappelle l’analyste. Les parts de Sun Life dans l’entreprise seraient de 27,35%.
Ira-t-elle jusqu’à l’avaler? Nick Agostino ne mise pas là-dessus… pour l’instant. La start-up n’y croit pas non plus selon ses dires et, bien que le PDG de la Sun Life siège à son CA, elle ne semble pas l’intention d’accroître son emprise.
Certes, cette nouvelle annoncée le 1er décembre promet davantage d’opportunités de croissance, mais l’analyste surveille la réaction de ses autres partenaires assureurs, comme Canada Vie, Beneva et Desjardins assurance.
Le titre de l’entreprise s’échange présentement à un ratio de 3,9 fois son ratio valeur d’entreprise/vente, ce qui est similaire à ce qu’on observe chez les autres sociétés du secteur de la télémédecine.
Son cours cible demeure à 11,00 $.
Cascades (CAS, 13,40 $): ne sortez pas tout de suite vos mouchoirs
Cascades (CAS, 13,40 $): ne sortez pas tout de suite vos mouchoirs
Fort de ce qu’il a appris à la suite de la publication des résultats de Cascades un peu plus tôt en novembre, Zachary Evershed de la Financière Banque Nationale fait grimper son cours cible, mais évite de trop s’emballer.
Il demeure prudent à l’égard de la reprise de ses ventes et marges tirées du secteur du papier mouchoir. Il anticipe tout de même un rendement de ses flux de trésorerie de 13,1% alors que ses installations de Bear-Island reprennent du poil de la bête, et ce, malgré ses prévisions peu réjouissantes à l’égard du carton.
Malgré le vent de panique qui s’est emparé des consommateurs au début de la pandémie, le sous-secteur des papiers mouchoirs n’est pas parvenu à dépasser ses attentes. Gardant sur son radar le risque de l’apparition d’autres variants de la COVID-19, l’analyste s’attend néanmoins à ce qu’il reprenne du gallon pendant la première moitié de l’exercice 2022 et que la courbe s’accélère au courant de la seconde.
Zachary Evershed croit que l’entreprise dirigée par Mario Plourde parviendra à retrouver des marges bénéficiaires plus normales, avec un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de l’ordre de 6,8% à 9,5% pour les exercices 2022 et 2023 respectivement, puisqu’elle a investi avant le début de la pandémie dans la modernisation de ses infrastructures de ce sous-secteur. Il pourrait même atteindre le 15% anticipé par la direction.
Lors du dévoilement de ses résultats le 11 novembre 2021, Cascades a aussi présenté ses attentes supérieures quant à la reprise de ses installations de Bear-Island en Virginie, qu’elle reconvertit en usine de carton. L’analyste se garde toutefois quelques réserves.
Alors que l’entreprise mise à un BAIIA qui oscillerait entre 15 et 30 millions de dollars américains (M$US) en 2023, et une reprise des activités aussitôt qu’au premier trimestre de ce même exercice, l’analyste mise plutôt sur une hausse des coûts de la fibre et une diminution des prix de vente, ce qui devrait ralentir la croissance de son BAIIA.
Néanmoins, la Financière Banque Nationale revoit à la hausse son cours cible, qui passe de 19 $ à 20,50 $, en ajoutant l’exercice 2023 à son calcul de la somme de chacune de ses classes d’actifs (sum-of-the-parts). Ça représente un multiple de 6,1 fois son ratio valeur d’entreprise/BAIIA pour l’exercice 2023, ce qui est peu cher si on le compare à celui de ses pairs.
Il maintient toutefois sa recommandation de «surperformance».
Banque TD (TD, 96,50 $): de très bons résultats, mais…
Banque TD (TD, 96,50 $): de très bons résultats, mais…
La Banque TD est parvenue à dépasser les attentes — très basses — de Darko Mihelic de RBC Marchés des capitaux lorsqu’elle a dévoilé ses résultats du quatrième trimestre de 2021. Elle a de grandes chances de générer plus de revenus, l’analyste croit qu’elle devra encore faire ses preuves au cours du prochain trimestre pour que son titre grimpe et attire de nouveaux investisseurs.
Ses prévisions à l’égard du bénéfice par action demeurent les mêmes, mais son cours cible passe de 91 $ à 104 $. Son modèle reflète maintenant les résultats trimestriels dévoilés récemment par l’institution financière, et les changements qu’il croit que la Banque TD a apportés à ses provisions pour pertes sur créance.
En ce qui concerne ses services aux particuliers et aux entreprises aux États-Unis, l’analyste a revu à la hausse ses marges nettes sur l’intérêt, et ses prévisions à l’égard de la croissance des prêts, afin de mieux représenter l’effet de la fin du programme américain d’aide financière «Paychek protection program», qui devrait s’estomper d’ici au deuxième trimestre de 2022.
Sans prendre en compte sa division aujourd’hui détenue par The Charles Schwab Corporation, les bénéfices de cette division ont atteint 1,128 million de dollars, dépassant le 942 millions de dollars prévus par Darko Mihelic. Ses bénéfices avant impôts et provisions ont grimpé d’environ 16% par rapport à la même période l’an dernier, ce qui est bien mieux que ses pairs qui ont déjà dévoilé leurs résultats.
Les bénéfices tirés de ses services aux particuliers et aux entreprises de ce côté-ci de la frontière, qui comprennent son service TD Wealth, ont atteint 2,137 millions de dollars, en hausse de 1% par rapport au trimestre précédent, et 17% par rapport à la même période l’an dernier. Ils ont donc dépassé les attentes de 1,946 million de dollars de Darko Mihelic. Sans cette division, ses revenus ont crû d’environ 6% en un an, alors que ses bénéfices avant taxes et provisions ont grimpé de 7% au quatrième trimestre de l’exercice 2021. C’est somme toute bien, mais peu comparé aux autres institutions financières qui ont déjà dévoilé leurs résultats, fait remarque l’analyste.
Ses provisions pour pertes sur créance ont représenté 123 millions de dollars, alors que l’analyste prévoyait des charges de 138 millions de dollars. Les créances irrécouvrables ont baissé d’environ 9% par rapport au trimestre précédent. L’entreprise s’attend à ce que les pertes associées aux prêts soient plus fortes en 2022 qu’en 2021, mais elle devrait demeurer peu élevée à court terme, précise l’analyste.
Son ratio CET1, qui mesure la solidité de la banque en comparant ses fonds propres de base par rapport à ses actifs risqués, a grimpé de 70 points de bases, à 15,2%, ce qui est le plus haut score parmi les institutions financières, et de loin.
L’entreprise compte faire une offre publique de rachat d’actions en circulation afin de récupérer 2,7% de ses parts, et à réitérer son intention d’avaler plus de parts de marché, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur des marchés qu’elle dessert déjà, rapporte l’analyste.
Darko Mihelic maintient sa recommandation de «performance de secteur».