Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

À surveiller: Dialogue, Rogers et Microsoft

Charles Poulin|26 janvier 2023

À surveiller: Dialogue, Rogers et Microsoft

Un autre appel dans le dossier Rogers-Shaw, cette fois devant la Cour suprême, semble peu probable. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres Dialogue, Rogers et Microsoft? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

Dialogue Technologies de la santé (CARE, 3,16$): rentabilité à l’horizon

La dernière mise à jour de la direction de Dialogue à propos de son quatrième trimestre est vue de manière positive par iA Marchés des capitaux, qui estime que la profitabilité de l’entreprise se rapproche en raison de nombreuses nouvelles ententes.

La nouvelle prévision des ventes de l’entreprise montréalaise se chiffre désormais à 24,9 M$, soit légèrement au-dessus de ce que iA et le marché ont prévu (24,7 M$). Il en découle une marge brute de 56% qui permet d’avancer un bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) de -2,4 M$, surpassant ainsi les attentes (-2,8 M$ pour iA, -2,9 M$ pour le marché).

L’analyste Chelsea Stellick indique que l’amélioration des marges est due à un mélange d’augmentation de prix auprès de la clientèle ainsi que de la plus grande flexibilité dans l’offre de services de Dialogue.

Les marges brutes ont sans cesse progressé au fil des trimestres en 2022 et mettent la table pour une forte année 2023, au point où l’entreprise pourrait atteindre la rentabilité d’ici la fin de l’exercice 2023. L’analyste voit les marges brutes se stabiliser entre 50% et 55%, Dialogue ayant l’intention de poursuivre ses hausses de tarifs pour contrecarrer la montée des coûts.

Chelsea Stellick remarque également que Dialogue vient de surpasser les 100 M$ de revenus annuels récurrents au quatrième trimestre, gracieuseté de plus de 200 nouvelles ententes de services qui ont ajouté 11 M$ supplémentaires au montant précédent. Pas moins de 70% des nouveaux clients ont des ententes pour plusieurs services de Dialogue, ce qui devrait favoriser la fidélisation, croit l’analyste.

iA conserve sa recommandation d’achat du titre ainsi que son cours cible de 6$.

 

 

Rogers (RCI.B, 66,49$): plus qu’un seul obstacle à l’acquisition de Shaw

Rogers (RCI.B, 66,49$): plus qu’un seul obstacle à l’acquisition de Shaw

Avec la décision de la Cour d’appel fédérale de rejeter l’appel du Bureau de la concurrence face à l’acquisition de Shaw par Rogers, il ne reste plus qu’un seul obstacle pour conclure la transaction: l’approbation du gouvernement du Canada.

L’analyste de BMO Marchés des capitaux, Tim Casey, indique donc qu’il ne manque plus que l’approbation du ministre fédéral de l’Industrie, François-Philippe Champagne, et d’Innovation, Sciences et Développement économique du Canada pour que la transaction puisse être complétée. Il s’attend à ce que le ministre l’approuve, puis que l’acquisition se dénoue dans les jours qui suivent.

Il rappelle que le ministre Champagne avait indiqué, en octobre, qu’il insisterait pour que Québecor conserve toute licence acquise pour au moins dix ans, et que les prix soient maintenus sous les moyennes canadiennes. L’entreprise québécoise de télécommunications avait rapidement accepté ces conditions.

Tim Casey ajoute qu’un autre appel, cette fois devant la Cour suprême, et semble peu probable.

Rogers et Shaw se sont entendus pour prolonger le délai de fermeture de la transaction jusqu’au 31 janvier. Ce délai ne peut être prolongé qu’avec l’accord de Québecor. Étant donné la décision assez défavorable envers le Bureau de la concurrence, la BMO s’attend à ce que le délai soit effectivement prolongé si le besoin s’en fait sentir.

Rogers publiera ses résultats du quatrième trimestre le 2 février, et Tim Casey s’attend à ce les détails des coûts et des synergies reliés à la transaction.

La BMO prévoit des synergies de 350 M$, comparativement à un objectif de la direction de Rogers de 1 G$. Son évaluation ne prévoit aucune synergie en provenance des ventes (sans fil ou filaire). L’institution financière estime aussi à 1 G$ les coûts reliés à la fusion, sans toutefois inclure les frais de l’enchère de spectre prévue pour la deuxième moitié de 2023.

La BMO maintient sa prévision de surperformance du titre de Rogers face à son secteur d’activité, tout comme son cours cible de 70$.

 

 

Microsoft (MSFT, 242,04$ US): incertitude du côté d’Azure 

Microsoft (MSFT, 242,04$ US): incertitude du côté d’Azure 

BMO Marchés des capitaux abaisse ses prévisions pour le titre de Microsoft en raison de l’incertitude ambiante à propos d’Azure.

L’institution financière avait précédemment placé le géant informatique américain sur sa liste de titre à surveiller pour les mauvaises raisons en décembre.

Deux raisons l’incitent à réviser à la baisse, explique l’analyste Keith Bachman. La première est toute l’incertitude qui entoure la plateforme d’applications nuagique, qui représente environ 31% des prévisions de ventes de la BMO pour l’exercice financier 2024. Dans sa note précédente, elle indiquait qu’elle s’attendait à ce que la croissance d’Azure se retrouve à zéro au trimestre de juin ou septembre 2023. Même cette prévision semble aujourd’hui incertaine, ajoute-t-elle.

Même si Azure affiche une croissance annualisée des ventes de 32% au trimestre de mars (la BMO s’attend à 31%), la croissance annuelle pourrait décliner de 2% à 3% par trimestre jusqu’à la fin de 2023. La BMO s’attendait auparavant à ce que la pente du déclin s’amenuise et que la croissance redémarre en 2024 pour s’établir entre 15% et 19%.

À son avis, Azure a surperformé pendant huit trimestres pendant la pandémie, et Keith Bachman avance que les vents contraires à la croissance pourraient durer plus longtemps qu’initialement prévu. Il n’est donc pas à l’aise de recommander le titre tant qu’il n’aura pas une confiance accrue envers la trajectoire de descente de la plateforme.

La BMO révise sa prévision de surperformance à une de performance égale à son secteur d’activités pour Microsoft. Elle abaisse également le cours cible du titre de 267$ US à 265$ US.