Que faire avec les titres de Disney, Intact et Apple ?
Que faire avec les titres de Disney, Intact et Apple ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Walt Disney (DIS., 116,86 $US) : un nouveau chapitre
Il y a maintenant des raisons d’être optimiste pour l’action de Disney au cours des trois à cinq prochaines années, croit Daniel Salmon, de BMO Marché des capitaux, qui révise sa thèse à la veille de la journée des investisseurs où le conglomérat du divertissement devrait dévoiler plus de détails sur les lancements de ses plateformes vidéo de diffusion continue.
M. Salmon bonifie sa recommandation à «surperformance» et augmente son cours cible, qui passe de 114 $US à 140 $US. Il y a un an, l’analyste estimait que l’action était suffisamment abordable pour contrer les risques baissiers, mais il ne voyait pas de catalystes à l’horizon. S’il juge que l’évaluation offre toujours une protection, il pense que de nouveaux facteurs viennent soutenir une thèse optimiste.
La journée des investisseurs de jeudi devrait mettre fin une bonne fois pour toutes à la question: «jusqu’à quel point le bénéfice par action doit-il descendre? », écrit l’analyste. «Une diminution temporaire de la rentabilité pour financer la création de contenu pour le service en diffusion continue devrait être vue favorablement, car elle améliorerait le produit de Disney. Autrement dit, cela permettra d’augmenter le bénéfice à plus long terme.»
Si l’action plie en raison d’un recul temporaire de la rentabilité, l’analyste pense que la correction sera effacée rapidement. Pour que cette prévision s’avère, il faudra toutefois que la diminution du bénéfice soit liée aux investissements dans la plateforme et non pas à un autre élément lié aux fondamentaux de l’entreprise (comme une diminution plus grande que prévu du nombre d’abonnés au câble qui ferait fondre les redevances versées à ses chaînes), nuance-t-il.
La journée des investisseurs devraient aussi permettre de connaître certains détails sur les services de diffusion continue. Ces informations devraient permettre aux analystes de faire leur prévision quant à leur rentabilité. L’analyste pense que le marché évaluera la division de diffusion continue en fonction du nombre d’abonnés (comme c’est le cas pour Netflix). La valeur des autres composantes de la société californienne continuerait d’être jaugée selon les bénéfices qu’elles génèrent.
D’autres catalyseurs sont à l’horizon après jeudi. L’ouverture d’attractions issues de l’univers de Star Wars dans les parcs d’Orlando et Anaheim cet été et le lancement du service de diffusion continu d’ici la fin de l’année. L’analyste croit aussi que Disney pourrait relancer un programme de rachat d’actions vers avril 2020.
Curieusement, l’analyste ne nomme pas les prochaines sorties de films comme un point positif à venir. La prévente de billets pour Avengers : Endgame a déjà franchi un record. L’analyste note que les attentes des investisseurs sont déjà élevées pour les franchises populaires de Disney. La possibilité de bonnes surprises est également tempérée par les risques de déception, comme ce fût le cas dernièrement de Solo, de la franchise Star Wars.
Intact (IFC., 112,73 $) : tempête météo
L’hiver a été difficile au Canada et cela aura un impact sur les résultats de l’assureur de dommages. Intact a émis un avertissement au marché à cet effet.
L’annonce ne surprend pas Doug Young, de Desjardins Marché des capitaux, qui était bien conscient que la météo ferait augmenter le nombre de dommages subis par les assurés. «Si nous ne sommes pas surpris, l’impact est plus grand que ce à quoi nous nous serions attendus», commente-t-il.
La météo aura un impact négatif de 165 M$ avant impôt. C’est environ 121 M$ ou 0,87$ par action de plus que ce qui était prévu, souligne l’analyste. Le verglas et les grandes bordées de neige ont été dommageables pour les propriétés, particulièrement dans les Maritimes. Le verglas a aussi contribué à une augmentation des collisions automobiles.
M. Young révise ainsi ses prévisions pour le bénéfice par action, qui passe de 7,30$ à 6,49$.
Au-delà de cet avertissement, l’analyste dit que son attention porte davantage sur les difficultés connues dans l’assurance automobile et les risques entourant l’acquisition OneBeacon. «Ceci étant dit, nous aimons l’équipe de direction, la faible corrélation du titre avec le marché boursier et leur bon historique dans l’intégration des acquisitions.»
Il réitère sa cible de 111$ et sa recommandation «conserver».
Apple (AAPL., 200,10 $US) : des choix difficiles en Chine
Apple n’aura pas le choix de baisser davantage le prix des iPhones en Chine, s’il veut maintenir ses clients existants dans son écosystème, croit Daniel Ives, de Wedbush.
Des 900 millions d’iPhones en circulation dans le monde, l’analyste estime que 350 millions devront être remplacés par un nouvel appareil dans un horizon de 12 à 18 mois. Cela représenterait entre 60 et 70 millions de téléphones en Chine, «une région cruciale».
Les investisseurs pourraient mal réagir à cette décision, mais Apple doit composer avec cet enjeu «critique» pour l’avenir de la compagnie en baissant le prix de ses appareils en Chine, estime l’analyste. Avec la concurrence de Huawei et Xiaomi, la société californienne doit s’assurer de maintenir ses clients existants dans son écosystème. Baisser les prix serait une décision judicieuse, car la société mise maintenant sur la croissance des services et protéger sa base de clients en Chine est un élément clé dont dépend le succès de la stratégie, selon M. Ives.
Malgré l’urgence de la situation, M. Ives demeure optimiste. Il juge que la demande pour les iPhones est plus stable, ce qui devrait enlever un peu de volatilité. Il pense aussi que le marché commencera «à donner plus de respect» à la portion «services» de l’entreprise.
Il maintient sa recommandation «surperformance» et bonifie sa cible, qui passe de 215 $US à 225 $US.