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À surveiller : Dollarama, Aimia et Savaria

Stéphane Rolland|Publié le 29 mars 2019

Voici quelques recommandations d’analystes.

Que faire avec les titres de Dollarama, Aimia et Savaria? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.

Dollarama (DOL., 35,20 $) : deux opinions bien différentes

Les résultats décevants de Dollarama au quatrième trimestre ont forcé la direction à tempérer les attentes avec une prévision de croissance de 9% en 2020 tandis que le consensus était de 14%. Deux analystes réagissent bien différemment à la même annonce.

Vishal Shreedhar, de Financière Banque Nationale, croit que le marché a revu ses attentes pour incorporer les prévisions prudentes de la direction. Pour cette raison, il bonifie sa recommandation de «performance de secteur» à «surperformance». Sa cible passe de 40$ à 41$. «Nous reconnaissons que Dollarama n’est plus le titre de croissance qu’il était, mais à 19,4 fois les bénéfices par action des douze prochains mois, contre une moyenne de 25,8 fois pour les cinq années précédentes, le multiple est beaucoup plus bas, également. »

L’analyste pense que le marché aura une appréciation grandissante pour le flux de revenus défensifs du détaillant. Il ajoute que si les revenus et les marges avant intérêts, impôts et amortissement remontaient plus que prévu, le titre pourrait obtenir une meilleure évaluation.

Derek Dley, Canaccord, émet une opinion bien différente. Il pense que le marché n’a pas encore terminé de s’ajuster à la perte du statut de «croissance» du détaillant. Il pense que le multiple va encore s’affaisser. Pour cette raison, il fait passer sa recommandation «d’achat» à «conserver». La cible est abaissée de 45$ à 37$.

Il pense que les investisseurs voudront que Dollarama fasse ses preuves dans les prochains trimestres. Or, ceux-ci risquent d’être déçus si les prévisions de la société ne se révèlent pas aussi prudentes qu’espérées.

À plus long terme, M. Dley aime toujours le modèle d’entreprise. Il juge que le détaillant n’affronte pas un concurrent «digne de mention». Sa rentabilité demeure en tête de l’industrie. Ses flux de trésorerie sont généreux et l’entreprise obtient un bon rendement sur le capital investi.

Aimia (AIM., 3,85 $) : la vie après Aéroplan

Aimia a profité de ses résultats du quatrième trimestre pour faire le point sur ce qu’il reste de l’entreprise après la vente d’Aéroplan à Air Canada.

Neil Linsdell, de l’Industrielle Alliance, rapporte que la société veut mettre à profit son expérience pour acquérir et consolider d’autres programmes de fidélité à travers le monde.

L’analyste souligne que l’année 2019 sera une année de transition, mais que la société espère être rentable en 2020. Le nombre d’employés devrait passer de 640 à la fin de février à 550 à la fin 2019.

Parmi les autres faits saillants, notés par l’analyste, Aimia prévoit racheter pour 150 M$ en action. L’entreprise dispose également d’une encaisse de 600 M$. La direction pense qu’elle ne paiera aucun gain en capital sur la vente d’Aéroplan. Il lui resterait pour l’équivalent de 400 M$ en perte en capital au Canada ainsi que des pertes fiscales de 181,1 M$ et 65,5 M$ aux États-Unis et au Royaume-Uni, respectivement. Ces pertes pourraient être utilisées dans le cadre de la prochaine stratégie de fusion-acquisition, pense M. Linsdell.

En attendant, l’analyste estime que les composantes d’Aimia valent environ 5,50$ par action. «C’est un argument suffisant pour faire passer notre recommandation «d’achat spéculatif» à «achat»».

La cible passe de 5$ à 5,50$.

Savaria (SIS, 14,50$) : un titre attrayant

Le fabricant d’équipement pour la mobilité réduite reprend du poil de la bête, mais son titre est toujours faiblement évalué, croit Frederic Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux.

L’analyste fait ce commentaire après la publication des résultats du quatrième trimestre. M. Tremblay souligne que le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) à 13,1 M$ est supérieur au consensus des analystes à 12,5 M$.

L’analyste estime qu’il y a «beaucoup de choses à aimer dans la compagnie». Il note qu’il y a une importante croissance des revenus (de nouvelles ventes rentables) dans le segment de l’accessibilité. Les marges sont meilleures qu’anticiper dans l’acquisition Produits médicaux Span-America, le plan d’intégration de Garaventa est crédible, toujours selon l’analyste.

La tendance démographique est favorable à Savaria. La population vieillit et les aînés qui veulent prolonger le temps qu’ils pourront demeurer à domicile. «C’est une manière de miser sur le vieillissement de la population», commente M. Tremblay.

Desjardins Marché des capitaux réitère sa recommandation d’achat.