À surveiller: Dollarama, Banque Scotia, Alimentation Couche-Tard
Denis Lalonde|Mis à jour le 18 juin 2024Le détaillant d’articles à cinq dollars et moins Dollarama dévoilera les résultats financiers du premier trimestre de son exercice 2025 le 12 juin. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Dollarama, Banque Scotia et Alimentation Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 124,23$) : l’analyste de la Financière Banque Nationale relève son cours cible sur un an
Le détaillant d’articles à cinq dollars et moins Dollarama dévoilera les résultats financiers du premier trimestre de son exercice 2025 le 12 juin et l’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, s’attend à un bénéfice par action ajusté de 0,73$, légèrement inférieur au consensus des analystes de 0,76$.
À la période correspondante il y a un an, l’entreprise avait fait état d’un bénéfice par action de 0,63$.
«Nous prévoyons que les ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) aient progressé de 5,3%, ce qui se compare à un bond de 17,3% il y a un an. Cette prévision repose sur une augmentation du nombre de transactions de 7,5% sur un an et d’une taille du panier moyen en recul de 2%», explique l’analyste.
Il précise que ces attentes, qui s’ajoutent à une excellente performance l’an dernier, sont le résultat de la bonne perception des établissements du détaillant. «Nous avons analysé plus de 25 000 avis de clients à propos de Dollarama depuis le mois de mai 2022 et les résultats montrent qu’ils sont toujours positifs et généralement stables par rapport aux chiffres de l’an dernier», dit-il.
De plus, Vishal Shreedhar soutient que l’inflation globale des prix des articles vendus chez le détaillant se chiffre à environ 3% sur un an pour la période. Il précise toutefois que 86% des produits se vendent au même prix que l’an dernier, alors que l’inflation atteint 8% sur un an pour la portion restante de 14%.
«Dollarama continue de bénéficier de nombreux vents de dos, entre autres grâce au fait que les consommateurs sont encore à la recherche d’un maximum de valeur pour chaque dollar dépensé», dit-il.
L’analyste prévoit également des revenus de 1,41 milliard de dollars (G$) et un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 405 millions de dollars (M$). Au trimestre correspondant il y a un an, la société avait dévoilé des revenus de 1,3G$ et un BAIIA de 366M$.
«Nous anticipons aussi une expansion des marges bénéficiaires grâce au recul des frais de transport et de logistique, en partie compensé par une hausse des pertes attribuables aux vols, aux produits endommagés et aux fraudes (ce que Dollarama appelle les freintes de stocks, NDLR) et des frais de ventes, généraux et administratifs», ajoute-t-il.
Vishal Shreedhar réitère sa recommandation d’achat sur le titre de Dollarama, et relève son cours cible sur un an, qui passe de 120$ à 130$. Il souligne que le titre du détaillant se négocie en ce moment à un ratio de 30,5 fois le bénéfice par action prévu des 12 prochains mois, alors que la moyenne des cinq dernières années est de 25,7 fois.
Banque Scotia (BNS, 65,59$) : l’analyste de Valeurs mobilières Desjardins reste sur les lignes de touche
Banque Scotia (BNS, 65,59$) : l’analyste de Valeurs mobilières Desjardins reste sur les lignes de touche
La Banque Scotia a dévoilé des résultats financiers au second trimestre de l’exercice 2024 supérieurs aux prévisions du consensus des analystes, mais mitigés par rapport aux attentes de l’analyste Doug Young, de Valeurs mobilières Desjardins.
«La Banque Scotia a dévoilé un bénéfice par action ajusté de 1,58$, alors que nous attendions 1,59$ et que le consensus des analystes était de 1,56$. En excluant les impôts et les provisions pour pertes sur créances, les bénéfices de 3,65 milliards de dollars (G$) étaient relativement conformes aux prévisions de 3,66G$», note Doug Young.
Ce dernier souligne que les activités internationales, de gestion de patrimoine mondiale et de services aux entreprises ont dépassé les attentes, alors que les activités bancaires canadiennes et des marchés des capitaux ont raté la cible.
«Les marges bénéficiaires nettes ont été de deux points de pourcentage supérieures aux prévisions, surtout grâce aux activités internationales, qui ont aussi profité d’une baisse des dépenses», dit-il.
Il précise que les provisions pour pertes sur créances ont été sous ses attentes, mais malgré tout en progression de 9% sur un an.
L’analyste dit s’inquiéter des propos de la direction à propos de la situation des prêts hypothécaires au Canada, particulièrement pour ceux qui ont été renouvelés depuis 2022 dans les régions du Grand Toronto et du Grand Vancouver, alors que de nombreux ménages sont sous pression. «Le taux de délinquance est stable pour les prêts à taux fixes, alors qu’il montre des signes de stress pour les prêts à taux variables», explique-t-il.
Doug Young est aussi déçu que la direction n’ait pas relevé le dividende, alors qu’il prévoyait une augmentation de 0,02$ par action.
Il conserve sa recommandation de «conserver» le titre de Banque Scotia et son cours cible sur un an de 68$. Il donne au titre une valeur de 1,1 à 1,2 fois sa «valeur aux livres» par action prévue pour l’exercice 2025.
Alimentation Couche-Tard (ATD, 80,07$) : mise à jour des attentes de JP Morgan
Alimentation Couche-Tard (ATD, 80,07$) : mise à jour des attentes de JP Morgan
La chaîne de dépanneurs et de stations-service Alimentation Couche-Tard dévoilera les résultats du quatrième trimestre de son exercice 2024 le 26 juin avant l’ouverture des marchés boursiers.
En prévision de la diffusion de ceux-ci, John M. Royall, de JP Morgan, a procédé à une mise à jour de ses attentes qui reflètent mieux, selon lui, les récentes dynamiques dans l’industrie en ce qui concerne la demande et les marges bénéficiaires.
Il prévoit un bénéfice par action ajusté de 0,50$US, alors que le consensus des analystes est légèrement plus optimiste à 0,52$US. À la période correspondante il y a un an, la société avait fait état d’une performance de 0,75$US.
John M. Royall prévoit aussi un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,15 milliard de dollars américains (G$US), alors que le consensus est à 1,19G$US.
L’analyste table sur une diminution des volumes de ventes de carburant dans les établissements comparables (ouverts depuis plus d’un an) de 0,5% aux États-Unis et de 1% en Europe alors qu’il prévoit une augmentation de 0,5% au Canada.
«Nous pensons que les marges bénéficiaires sur les ventes de carburant seront de l’ordre de 0,34$US le gallon aux États-Unis, comparativement à 0,43$US le gallon au troisième trimestre, en raison d’une augmentation des prix du pétrole brut qui a comprimé les marges bénéficiaires des détaillants», dit-il, ajoutant que les marges devraient être de 0,093$US le litre en Europe (0,086$US au 3e trimestre) et de 0,12$CA le litre au Canada (0,13$CA au 3e trimestre).
Pour les ventes de marchandises, l’analyste anticipe des ventes de magasins comparables en baisse de 1% aux États-Unis, de 0,5% au Canada et à une certaine stabilité en Europe. La marge bénéficiaire moyenne devrait atteindre 34,8%, comparativement à 34,2% au troisième trimestre.
L’analyste de JP Morgan explique que l’industrie des magasins d’accommodation a bénéficié de marges plus élevées sur les ventes de carburant depuis la fin de la pandémie de COVID-19, et que la «surperformance» de Couche-Tard depuis ce temps est attribuable à la capacité de l’entreprise à générer des économies d’échelle, des initiatives de réduction des coûts en interne et par des partenariats.
«Nous pensons que la société conservera sa capacité de générer des marges bénéficiaires supérieures. Sa taille est un avantage concurrentiel important par rapport à ses compétiteurs américains de plus petite taille», explique-t-il.
Il garde en tête que la direction de Couche-Tard a laissé entendre qu’elle pourrait réaliser une importante acquisition prochainement, elle qui possède de 9G$US à 10G$US de «poudre sèche» qui pourrait être redéployée.
Il conserve sa recommandation de «surpondérer» le titre de Couche-Tard et son cours cible sur un an de 84$.