Que faire avec les titres de Dollarama, BRP, et Molson Coors?
Que faire avec les titres de Dollarama, BRP, et Molson Coors? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 48,87$): petits espoirs d’un retour de l’inflation
Il est encore trop tôt pour que le troisième trimestre attendu le 4 décembre le reflète, mais un soupçon d’inflation semble s’infiltrer dans les prix de Dollarama.
C’est ce qu’a observé Vishaal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, lors d’une récente analyse d’un panier de marchandises similaires dans des magasins de la région Toronto.
«Lors de trois visites en juin, août et octobre, nous avons vu des signes de prix plus élevés, bien qu’ils soient bien tièdes», met-il en garde.
Les prix de cinq articles communs, soit moins de 5% des trois paniers analysés, ont augmenté de 13% en moyenne alors que les prix étaient essentiellement inchangés lors des deux premières visites.
Le retour d’un peu plus d’inflation contribuerait grandement à ré-accélérer la croissance des ventes par magasins comparables et à relever les marges, ajoute-t-il.
Dans l’intervalle, M. Shreedhar s’attend à un solide troisième trimestre qui verra une hausse de 3,8% des ventes par magasins comparables, de 2,8% de la facture moyenne et d’un pour cent du nombre de transactions. Les résultats seront dévoilés le 4 décembre en matinée.
L’ouverture de 14 nouveaux magasins et les ventes comparables augmenteront les revenus de 7,3% à 928 millions de dollars, prévoit l’analyste.
En revanche, la marge brute fléchira de 70 points de pourcentage à 43,8% parce qu’une plus grande proportion des ventes provient d’articles moins chers.
Il s’attend aussi au recul de 65 points de pourcentage de la marge d’exploitation à 29,9%, sans la contribution de 4,1 millions de dollars de la part de 50,1% que détient Dollarama dans la chaîne Dollar City d’Amérique latine.
Le bénéfice devrait tout de même augmenter de 11,2% à 0,45$ par action grâce en partie au rachat de 8,4 millions ou 3,5% de ses actions depuis un an. Cette prévision est conforme au consensus.
Bien que Dollarama ait explosé de 42% depuis un an, M. Shreedhar maintient sa recommandation d’achat.
Son cours-cible de 52$ représente un multiple de 23,5 fois le bénéfice prévu à mi-chemin entre les exercices financiers 2021 et 2022.
Cette évaluation se justifie par la croissance régulière de plus de 10% des bénéfices annuels et par le potentiel de Dollar City à long terme.
Le multiple cours-bénéfices de Dollarama a touché une pointe de 34 fois au début de 2018. La moyenne s’établit à 26 fois depuis 2014.
BRP (DOO, 64,54$): tour de chapeau pour le fabricant de Ski-doo, Sea-doo et Can-Am
BRP (DOO, 64,54$): tour de chapeau pour le fabricant de Ski-doo, Sea-doo et Can-Am
BRP gagne des parts de marché dans une conjoncture favorable pour l’achat de ses véhicules récréatifs motorisés.
Résultat: le fabricant de Valcourt réalise un tour de chapeau au troisième trimestre.
Ses revenus et son bénéfice dépassent de loin les attentes de Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale. La société augmente aussi ses objectifs pour 2020.
Les revenus de 1,6 milliard de dollars ont surpassé les prévisions par 8,7%, le bénéfice d’exploitation ajusté 268,2 millions de dollars par 13% et le bénéfice par action 1,51$ par 27%.
Les revenus ont crû de 18%, le bénéfice d’exploitation ajusté de 32% et le bénéfice par action de 45%.
BRP précise tout de même qu’elle a devancé la production et la livraison de certains produits qui auraient normalement été expédiés au quatrième trimestre.
Le fabricant a relevé la fourchette de ses objectifs annuels de 3,65 à 3,80$ par action à une autre de 3,70$ à 3,80$, soit une croissance de 19 à 23% du bénéfice pour 2020.
Ravi, M. Doersken, hausse son cours cible de 71 à 73$ et réitère sa recommandation d’achat.
«Nous restons optimistes à l’égard de la demande pour les véhicules récréatifs motorisés et nous croyons aussi que si la demande devait ralentir, BRP continuerait à surpasser ses concurrents», écrit l’analyste.
BRP gagne des parts de marché comme en témoigne la hausse des 24% de ses ventes au détail de véhicules motorisés en Amérique du Nord par rapport à celle de moins de 10% de l’industrie, au troisième trimestre.
En particulier, ses véhicules routiers et hors route ont accru leurs ventes de 29%. Les ventes des véhicules routiers ont bondi de 30 à 35% grâce au lancement il y a un an du véhicule à trois roues Can-Am Ryker conçu pour les jeunes adultes.
Même les motoneiges sont de la partie, avec le meilleur début de saison pour les ventes en quatre ans.
Ces produits ont compensé pour la faiblesse comparative des motomarines et des embarcations.
Malgré l’ascension de 81% du titre depuis le début de l’année, l’évaluation reste raisonnable, note M. Doersken.
Il s’échange à un multiple de 15,2 fois le bénéfice prévu par rapport à une moyenne de 15,8 fois, depuis son entrée en Bourse en 2013.
L’appréciation de BRP a été telle depuis six ans que sa valeur boursière de 5,8 milliards de dollars dépasse celle de 4,8G$ celle de son ex-propriétaire Bombardier (BBD.B, 2,03$).
Molson Coors (TPX.B, 69,10$): le brasseur perd la confiance de BMO
Molson Coors (TPX.B, 69,10$): le brasseur perd la confiance de BMO
Le cours du brasseur est une aubaine sur papier, mais Amit Sharma de BMO Marchés des capitaux n’en recommande plus l’achat parce que le plan de revitalisation du nouveau PDG lui semble insuffisant pour raviver les revenus anémiques de façon «structurelle».
«L’évaluation déprimée du titre et ses flux de trésorerie disponibles élevés ne sont pas assez pour attirer les chasseurs d’aubaines les plus endurcis parce que les perspectives endommagées de revenus constituent un obstacle trop haut à franchir», explique l’analyste.
Les nouvelles dépenses pour mousser les bières Coors Lights/Miller risquent de décevoir en particulier si la popularité des bières légères continue son déclin. M. Sharma craint aussi une riposte de Bud Light dans ce segment de masse.
Le nouvel effort derrière les marques Peroni et Saint Archer lui semble aussi insuffisant pour que Molson Coors récupère son énorme retard dans les marques de luxe, le créneau le plus attrayant aux États-Unis.
D’autres tentatives d’innovation, telles que Two Hats, Henry’s Hard Sparkling et Cape Line, n’ont pas eu le succès escompté ou sont trop mineures pour changer la donne.
«La feuille de route mitigée en termes d’innovation n’inspire pas confiance et nous empêche de donner de la valeur aux nouvelles visées du brasseur dans les boissons non alcoolisées», renchérit M. Sharma.
Enfin, des acquisitions «transformatives» semblent hors de portée étant donné le bilan endetté et la volonté de la société de conserver sa cote de crédit de qualité.
L’analyste croit aussi que le plan de relance occupera toutes les ressources de gestion, ce qui laissera moins de place à d’autres mesures susceptibles de relever sa valeur telle que le réalignement de son empreinte brassicole américaine ou encore le retour de capital aux actionnaires.
«Nous percevons peu de catalyseurs pour renverser l’évaluation déprimée du titre», conclut-il.
Il abaisse son cours-cible de 82,34$CA à 73,09$CA.