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À surveiller: Dollarama, Canada Goose et TC Energy

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 16 avril 2024

Que faire avec les titres de Dollarama, Canada Goose et TC Energy?

Que faire avec les titres de Dollarama, Canada Goose et TC Energy? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Dollarama (DOL, 39,04$): un solide trimestre avant le choc de la COVID-19

Dollarama a dévoilé un solide quatrième trimestre qui a dépassé certaines attentes, mais le confinement imposé par la COVID-19 affaiblit déjà les ventes, note Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux.

L’analyste espère en apprendre plus lors de la téléconférence au sujet du statut des magasins, la tendance des ventes pour les établissements ouverts, l’impact des magasins fermés sur l’exploitation ainsi que les coûts supplémentaires à absorber pour les magasins encore ouverts.

Au quatrième trimestre, le bénéfice s’est accru de 7,5% à 0,57$ par action bien que le trimestre comparable en 2019 comptait trois jours de magasinage de plus.

La croissance des ventes comparables de 3,8% se compare à la hausse prévue de 3 à 3,5% par Mme Nattel, abstraction faite de l’effet du décalage de calendrier sur les ventes saisonnières.

La facture moyenne a crû de 2,4%, malgré le devancement des ventes d’Halloween au troisième trimestre. Le nombre de transactions a baissé de 0,40%, ce qui s’avère nettement mieux que le déclin de 2,3% observé par Walmart Canada, note aussi Mme Nattel.

Le bénéfice d’exploitation de 329 millions de dollars a aussi surpassé le consensus de 323 M$.

Pour l’exercice 2020, la hausse 4,3% des ventes comparables est aussi supérieure à l’aperçu initial de 2,5 à 3,5%. La progression est aussi en haut de la nouvelle fourchette de 4 à 4,5% fournie par Dollarama.

Cette croissance est aussi supérieure à celle de tous les autres détaillants dont l’analyste assure le suivi, dit-elle.

Ces bonnes nouvelles sont assombries par le fait que les ventes ressentent l’effet du confinement après une pointe des achats en février et au début de mars de la part des consommateurs.

Les restrictions diminuent aussi la fréquentation des magasins et les ventes de sa filiale Dollarcity en Amérique latine.

Avant la téléconférence, Mme Nattel conserve sa recommandation d’achat et son cours-cible de 56$.

Canada Goose (GOOS, 28,14$): la marque a encore de la valeur à long terme

Canada Goose (GOOS, 28,14$): la marque a encore de la valeur à long terme

Le fabricant de parkas de luxe a perdu du lustre puisque les investisseurs doutaient déjà de ses promesses de croissance de 20% par année et de l’appétit pour ses manteaux dispendieux, avant même que la pandémie frappe initialement la Chine, puis l’Europe et l’Amérique ensuite, explique Kate Fitzsimons, de RBC Marchés des capitaux.

L’analyste est toutefois confiante que la marque garde son prestige aux yeux des consommateurs. La crise actuelle repousse ses perspectives de croissance dans le temps.

La réouverture progressive des commerces en Chine ainsi que l’intérêt en ligne pour ses produits sont aussi encourageants.

Mme Fitzsimons est satisfaite de voir que Canada Goose ne solde pas ses produits en ligne et préserve ainsi l’intégrité de sa marque. Elle rappelle aussi que le fabricant et détaillant réalise 80% de ses revenus et plus de 100% de ses bénéfices pendant les deux trimestres de l’automne et de l’hiver.

L’entreprise bénéfice aussi d’une chaîne d’approvisionnement très agile. Puisque la société fabrique ses propres manteaux, elle pourra rapidement réactiver ses activités dès que la reprise se manifestera, prévoit-elle.

Canada Goose dispose aussi d’un bon bilan pour traverser la crise, avec une encaisse de 73 millions de dollars. La dette équivaut à seulement 0,6 fois le bénéfice d’exploitation réalisé lors des 12 derniers mois.

La société peut aussi puiser dans un emprunt de 517,5 millions de dollars.

Dans son modèle, Mme Fitzsimons prévoit tout de même une chute de 12% des ventes au quatrième trimestre de 2020, de 52% au premier trimestre de 2021 et de 23% au deuxième trimestre de 2021. Il faudra attendre le quatrième trimestre de 2021 avant de revoir des ventes à la hausse, entrevoit-elle.

L’analyste réduit aussi ses prévisions de bénéfice de 1,54 à 0,81$ par action pour 2021 et projette un rebond de 22% à 1,02$ en 2022.

Son nouveau cours-cible de 35$ (au lieu de 50$) repose sur un multiple encore élevé de 35 fois le bénéfice de 2022.

TC Energy (TRP, 58,27$): la reprise de Keystone XL est favorable à moyen terme

TC Energy (TRP, 58,27$): la reprise de Keystone XL est favorable à moyen terme

La reprise des travaux de construction de l’oléoduc Keystone XL est favorable pour l’entreprise, bien qu’à court terme d’autres soucis tempéreront l’enthousiasme des investisseurs, croit Robert Kwan, de RBC Marchés des capitaux.

L’aide du gouvernement albertain est bienvenue pour amener le projet à terme en 2023 et surtout minimiser les risques. Le gouvernement provincial investit 1,1 milliard de dollars américains dans le projet et offre des garanties de prêts de 4,2 G$US, précise l’analyste.

Cela se compare aux coûts résiduels de 8 G$US pour compléter la construction.

Si les coûts dépassent le budget de 50%, un mécanisme de partage des dépenses supplémentaires est aussi prévu.

Une fois l’oléoduc en service en 2023, TC Energy rachètera la part du gouvernement et refinancement la dette de construction du projet de 4,2 G$US sur le marché des obligations de sociétés.

Keystone XL devrait générer un bénéfice d’exploitation annuel de 1,3 G$ US, en fonction de contrats de transport de 20 ans. M. Kwan conclut que le projet se réalise à bon prix et procurera de bons rendements financiers.

TC Energy financera sa part de 2,7 G$ US des coûts prévus en 2020 et en 2021 à l’aide de ses flux de trésorerie internes, de l’émission de titres hybrides sur le marché et du réinvestissement des dividendes en actions par les actionnaires en vertu du programme de réinvestissement.

L’entreprise n’a pas tardé à récolter des fonds afin de profiter de l’accalmie sur le marhé des obligations de sociétés. Elle a émis une obligation de 2 milliards de dollars portant intérêt à 325 points de pourcentage auidessus du rendement des obligations gouvernementales.

L’entreprise compte aussi déposer un prospectus pour émettre 1 G$US de titres additionnels sur les marchés au besoin.

À court terme, les inquiétudes des investisseurs concernant l’endettement des entreprises en général et la capacité des producteurs pétroliers à faire face à leurs obligations prennent le dessus sur les bienfaits à plus long terme de l’oléoduc Keystone, reconnaît M. Kwan.

L’analyste rappelle que TC Energy détient des actifs de stratégiques qui lui offrent la flexibilité d’activer plusieurs autres projets d’expansion,notamment dans le transport de gaz naturel aux États-Unis et ainsi poursuivre sa croissance .

La société pourrait aussi vendre d’autres actifs au besoin si sa dette rebute trop les investisseurs.

Son titre devrait performer mieux que ses semblables en Bourse, étant donné ses perspectives plus visibles, fait valoir M. Kwan.

L’analyste entrevoit encore une hausse annuelle composée de 8 à 10% du dividende d’ici 2021 et de 5 à 7% par la suite.

Son cours-cible de 81$ repose sur un multiple de 19 fois le bénéfice prévu en 2021. Cette évaluation se compare à la fourchette de 14 à 20 fois des quinze dernières années, précise-t-il.

Ce cours-cible offre un regain potentiel de 39%.