C’est au tour de Derek Dley de Canaccord Genuity de présenter ses prévisions pour le troisième trimestre de Dollarama qui sera dévoilé le 9 septembre. (Photo: Roméo Mocafico pour Les Affaires)
Que faire avec les titres de Dollarama, Enghouse et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 80,09 $): un autre bon trimestre en vue, mais le titre est déjà bien évalué
C’est au tour de Derek Dley de Canaccord Genuity de présenter ses prévisions pour le troisième trimestre de Dollarama qui sera dévoilé le 9 septembre.
À l’instar de ses collègues, l’analyste table sur une hausse de 16% des revenus à 1,19 milliard de dollars qui proviendra de 63 magasins de plus et du rebond de 10,1% des ventes par magasins comparables.
Le détaillant devrait continuer de profiter d’une hausse dans la fréquentation de ses magasins et de l’offre de certains articles dont le prix peut atteindre 5 $, ajoute Derek Dley. Il rappelle qu’un an plus tôt les restrictions sanitaires en Ontario avaient nui à 40% de ses établissements. Les ventes par magasins comparables avaient alors chuté de 5,1%.
Bien que les clients fréquentent davantage ses magasins afin de se procurer des marchandises à petit prix en raison de la forte inflation, la plus grande proportion des produits essentiels, tels que les aliments, dans le panier d’achats devrait néanmoins peser un peu sur les marges. Un retour à la normale dans les centres de distribution et de logistique ainsi que l’introduction d’articles à 5 $ chacun devraient néanmoins avoir compensé.
En conséquence, l’analyste prévoit un repli de 20 points de pourcentage de la marge brute à 43,2%.
Par ailleurs, la diminution des dépenses pandémiques et la stabilisation des pressions salariales devraient avoir donné du lest au marchand. Les frais généraux et administratifs devraient donc baisser de 200 points de pourcentage à 13,3% en proportion des revenus totaux.
Derek Dley hausse sa cible de 72 à 80 $, qui rejoint le cours actuel, soit un multiple de 26,2 fois le bénéfice de 2,68 $ par action qu’il projette en 2024.
L’analyste juge que le titre est déjà bien évalué en fonction des perspectives de croissance des bénéfices à moyen terme. Il propose donc de le conserver.
«Bien que nous gardions confiance dans le profil de croissance à long terme de Dollarama — grâce à l’absence de concurrents directs, à sa rentabilité supérieure et à ses flux de trésorerie disponibles élevés — nous considérons que le titre est déjà justement évalué en Bourse», met-il en contexte.
Enghouse Systems (ENGH, 31,65$): le grand patron de l’acquéreur est plus patient que les investisseurs
Enghouse Systems (ENGH, 31,65$): le grand patron de l’acquéreur est plus patient que les investisseurs
Paul Treiber de RBC Marchés des capitaux profite du dévoilement des résultats du troisième trimestre, le 8 septembre, pour faire le point sur le fournisseur de logiciels spécialisés.
Pendant que le marché perd patience de voir la société réaliser des acquisitions de plus grande envergure, l’analyste fait valoir que le PDG Steve Sadler attend tout simplement que la dépréciation du secteur du logiciel améliore le rendement financier de futures transactions.
À court terme, trois récents achats financièrement mineurs et un trimestre mitigé risquent peu de donner un nouvel élan au titre dont l’évaluation est tombée au plus bas en neuf ans (soit 11 fois le bénéfice d’exploitation prévu), concède toutefois Paul Treiber.
Au cours actuel, les investisseurs semblent croire que les ventes sans l’effet des acquisitions continueront de décliner, et ce à un rythme annuel de 6% ou que les acquisitions cesseront. Ces deux scénarios sont indûment pessimistes, selon lui.
Le déclin interne des ventes s’amenuise depuis bientôt cinq trimestres bien qu’Enghouse continue de souffrir de la décélération de son fournisseur américain de logiciels de téléconférence Vidyo après le boom pandémique, au même titre que ses rivales Zoom et Webex.
L’achat de la Suédoise Competella AB pour 6 millions de dollars, le 23 juin, celui de l’Autrichienne NTW Software GmbH pour 1,4 M$, le 6 juillet et enfin celui de l’Américaine VoicePort LLC pour 2,7 M$, le 6 septembre auront peu d’impact financièrement, mais ces trois transactions indiquent que l’équipe des acquisitions est active et qu’elle vise à améliorer le positionnement stratégique, en sélectionnant des logiciels complémentaires aux siens, sans perdre de vue le rendement du capital investi, explique l’analyste.
«Ces trois achats successifs suggèrent que les vendeurs sont plus disposés qu’avant à accepter des multiples plus modestes qu’auparavant», dit-il.
Dans le passé, lorsque l’action d’Enghouse s’est échangée au bas de la fourchette de son évaluation historique, cela s’est avéré un bon point d’entrée pour les investisseurs puisque la reprise des acquisitions ou la stabilisation de la croissance interne se manifestent lors des trimestres subséquents, fait valoir l’analyste.
Paul Treiber précise aussi que l’entreprise disposera d’une encaisse record de 209 M$ à la fin du troisième trimestre et que chaque tranche de 100 M$ déboursés dans des acquisitions ajoute 20% au bénéfice annuel.
Son cours cible de 45 $ représente une évaluation de 13 fois le bénéfice d’exploitation, ce qui se compare à la moyenne de 16 fois pour ses semblables en raison de sa croissance plus inégale et du désintérêt actuel pour le titre.
Après le troisième trimestre, toute acquisition de bonne taille rentable devrait améliorer l’humeur envers le titre, espère-t-il.
Compte tenu du rebond potentiel de 42%, Paul Treiber réitère sa recommandation d’achat.
BRP (DOO, 85,59$): la demande robuste compense pour les défis d’approvisionnement qui persistent
BRP (DOO, 85,59$): la demande robuste compense pour les défis d’approvisionnement qui persistent
Malgré les difficultés que rencontre encore BRP dans l’approvisionnement de composantes pour ses véhicules récréatifs, Derek Dley de Canaccord Genuity s’attend à un troisième trimestre respectable pour la société de Valcourt qui sera dévoilé le 14 septembre.
La demande robuste pour les produits de BRP maintient les prix de vente élevés, ce qui devrait compenser en partie l’augmentation des coûts et le ralentissement des livraisons causé par le manque de pièces, explique l’analyste.
«Au premier trimestre, la société a fait part de nouveaux problèmes dans la chaîne d’approvisionnement causés par les confinements en Chine. Cela suggère que la société pourrait avoir livré moins de véhicules que prévu durant le troisième trimestre». Toutefois, le fabricant devrait ensuite récupérer ce retard d’ici la fin de l’année à mesure que sa capacité de production s’améliore, entrevoit Derek Dley.
BRP a laissé entendre qu’elle pourra compléter l’assemblage final des véhicules déjà fabriqués en y insérant les pièces manquantes et ainsi les livrer au deuxième semestre.
L’analyste mise tout de même sur une hausse de 15% des ventes de véhicules saisonniers et de 21% des véhicules hors route. Au total, les revenus devraient croître de 17% à 2,2 milliards de dollars, soit un peu moins que le consensus de 2,3 G$.
Le bénéfice d’exploitation de 410 millions de dollars qu’il prévoit est toutefois légèrement inférieur à celui de 415 M$ réalisé au premier trimestre. La marge d’exploitation devrait baisser de 340 points de pourcentage à 18,4% à cause des problèmes d’approvisionnement qui ont forcé le fabricant à prioriser certains produits dans la chaîne d’assemblage, entre autres. La chaîne de production a perdu en efficacité.
Contrairement à certains collègue qui abaissent leurs prévisions de profits pour 2023 par prudence, l’analyste ne fait aucun commentaire au sujet de l’effet que pourrait avoir la cyberattaque dont BRP a été victime au début du mois d’août et qui a entraîné la suspension de certaines activités dans quatre usines ainsi que la fuite des données industrielles sur le web clandestin.
En dépit de tous ces défis, Derek Dley continue de recommander l’achat de BRP parce qu’il voit le fabricant gagner des parts de marché grâce au lancement de nouveaux produits distinctifs et à la pénétration accrue de ses produits existants.
Son cours cible inchangé de 136 $ offre un fort potentiel de rebond de 58%. Le titre a perdu 34% de sa valeur par rapport au sommet annuel de 129,98 $ atteint le 7 septembre 2021.