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À surveiller: Dollarama, Héroux-Devtek et Rogers

Dominique Beauchamp|Publié le 06 janvier 2021

Que faire avec les titres de Dollarama, Héroux-Devtek et Rogers?

Que faire avec les titres de Dollarama, Héroux-Devtek et Rogers? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Dollarama (DOL, 53,17$): les nouvelles restrictions nuiront au quatrième trimestre

Irene Nattel, de RBC Marché des capitaux, continue de croire que Dollarama est bien positionnée pour émerger de la pandémie, mais les nouvelles restrictions imposées aux détaillants affaibliront les résultats du quatrième trimestre.

L’analyste précise que 28% des magasins de la chaîne se retrouvent au Québec où les détaillants ne peuvent plus vendre des marchandises non essentielles. Le reconfinement risque de durer jusqu’à la fin du quatrième trimestre et diminuera aussi la fréquentation des magasins.

Les ventes comparables de magasins ouverts depuis plus d’un an baisseront donc de 4% au lieu de croître de 4%. En conséquence, le bénéfice trimestriel prévu diminue de 18% à 0,51$ par action, ce qui est inférieur au consensus de 0,58 à 0,65$.

«Bien que les restrictions modèrent les ventes (un peu partout au pays), il est possible que nos révisions soient trop sévères si les ventes des fêtes ont été plus fortes que la hausse de 4% que nous avions prévu», précise-t-elle.

Compte tenu des habitudes d’achat lors des diverses vagues de la COVID-19 en 2020, Irene Nattel croit que les perturbations seront de courte durée. «Le manque à gagner du quatrième trimestre sera récupéré au dernier trimestre de 2022», évoque-t-elle.

Les nouvelles restrictions arrivent aussi pendant les semaines les plus calmes de l’année pour les détaillants, fait valoir Irene Nattel, qui croit que des espaces locatifs de choix pourraient se libérer pour Dollarama.

En bout de ligne, l’analyste réitère sa recommandation d’achat et son cours-cible de 66$, soit un multiple de 24 fois le bénéfice de 2023 plus la valeur de 3$ attribuée à la filiale d’Amérique latine Dollarcity.

Cette évaluation est dans le haut de la fourchette des titres de consommation et des semblables américains, mais la croissance des ventes, des bénéfices et des flux de trésorerie au-dessus de la moyenne la justifient, répète-t-elle.

Le détaillant pourrait aussi réactiver ses rachats d’actions après la pandémie ce qui ramènerait la croissance des bénéfices au-dessus de 15% de nouveau.

Dollarama s’est appréciée de 16,2% en 2020.

Héroux-Devtek (HRX, 14,27$): des transactions mettent en relief la valeur du fabricant

Héroux-Devtek (HRX, 14,27$): des transactions mettent en relief la valeur du fabricant

Trois transactions réalisées pendant les fêtes mettent en relief la valeur attrayante du fabricant de trains d’atterrissage et d’autres composantes aéronautiques.

Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, cite l’achat de Aerojet Rocketdyne (AJRD, 52,52$US) par Lockheed Martin (LMT, 350,93$US) pour 4,4 milliards de dollars américains, celle de Genesys Aerosystems par Moog (MOG.A, 80,19$ US) pour 77,7 millions de dollars américains ainsi que la plus récente, celle de Flir Systems (FLIR, 53,24$ US) par Teledyne Technologies (TDY, 375,62$ US) pour 8 G$ US.

L’analyste se réjouit de voir les transactions s’activer dans l’industrie aérospatiale et de la défense puisque les acquisitions ont été une importante source de croissance pendant des années avant la pandémie.

Ces transactions indiquent aussi qu’Héroux-Devtek est bon marché, fait-il valoir. Son titre s’échange à un multiple de 8,2 fois le bénéfice d’exploitation, soit un fort «rabais» par rapport à ses semblables américains malgré le bilan nettement plus solide.

La société de Longueuil dégage aussi un rendement de 12,7% de ses flux de trésorerie, un sommet dans son industrie.

À titre comparatif, Lockheed paie 12,5 fois pour Rocketdyne tandis que Teledyne allonge 17,3 fois pour Flir, avant les synergies.

«Ultimement, Héroux-Devtek pourrait elle-même devenir une proie étant donné son attrait et son évaluation attrayante», renchérit Benoit Poirier.

L’analyste réitère sa recommandation d’achat et son cours-cible de 20$ pour le titre qui est le favori parmi les 17 du secteur pour lesquels l’analyste assure le suivi.

Rogers Communications (RCI.B, 61,03$): un quatrième trimestre qui pourrait surprendre

Rogers Communications (RCI.B, 61,03$): un quatrième trimestre qui pourrait surprendre

Le fournisseur sans-fil et câblodistributeur pourrait réserver des surprises lors du dévoilement des résultats annuels, le 28 janvier.

Premièrement, Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, croit que le consensus des analystes est trop élevé pour les revenus et le contraire pour les bénéfices.

Pour sa part, il prévoit un recul de 5,9% des revenus à 3,7 milliards de dollars par rapport au consensus de 3,8 G$ au quatrième trimestre.

Par contre, ses prévisions de 648 M$ (en hausse de 30,4%) pour les flux de trésorerie excédentaires et de 1$ (inchangé) pour le bénéfice par action dépassent la moyenne des analystes de 613 M$ et 0,96 $ par action, respectivement.

L’analyste se demande aussi si les investisseurs auront droit à un aperçu pour le prochain trimestre ou pour la prochaine année.

«Rogers aura des résultats comparatifs plus faciles à surpasser l’an prochain. Il sera aussi intéressant de voir si la société entend monétiser ses actions de Cogeco et ses placements dans les Blue Jays et Maple Leaf Sports & Entertainment», évoque aussi Adam Shine.

D’ailleurs, la reprise du hockey et du basketball professionnels influencera grandement les résultats de sa division des médias et des sports.

La principale division sans-fil devrait profiter de promotions moins énergiques du quatrième trimestre et du recul des subventions à l’achat d’appareils.

Rogers a pris les devants de la transition 5G après le lancement de ce service dans quatre villes le 16 décembre.

Son cours cible de 70$ repose sur un multiple inchangé de 8,2 fois le bénéfice d’exploitation de 2021, mais à la publication des résultats annuels, Adam Shine incorporera six mois de plus aux prévisions.

L’action de Rogers a perdu 8% en 2020 par rapport au gain de 2,2% de l’indice S&P/TSX.