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À surveiller: Dollarama, Intact et CCL Industries

Dominique Beauchamp|10 février 2021

À surveiller: Dollarama, Intact et CCL Industries

(Photo : Romeo Mocafico)

Que faire avec les titres de Dollarama, Intact et CCL Industries? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Dollarama (DOL, 50,10$): une occasion avant quatre catalyseurs potentiels

Brian Morrison de TD Valeurs mobilières diminue à son tour ses prévisions pour quatrième trimestre afin de s’ajuster aux restrictions imposées à la vente de marchandises non essentielles pendant cinq semaines au Québec, en décembre.

L’analyste prévoit un recul de 2,5% des ventes par magasins comparables, une légère hausse de 1,2 % des revenus (à 1,07 milliard) ainsi qu’une baisse de 5,2% du bénéfice d’exploitation (à 312,1 millions) et de 8,3 % du bénéfice par action (à 0,52$ par rapport au consensus de 0,59$).

«Étant donné la nature temporaire de cette situation, les investisseurs ne s’en formaliseront pas», croit-il. Les perspectives de croissance et le robuste modèle d’affaires du détaillant sont intacts, fait-il valoir.

Les solides flux de trésorerie du quatrième trimestre s’ajouteront au surplus de capital de 400 M$ et pourront servir au rachat d’un milliard de dollars d’actions prévu en 2022-2023, après la pause de ce programme en 2020.

Déjà, au quatrième trimestre, la société a racheté 1,6 million d’actions à un cours moyen 53,67$ chacune.

Brian Morrison s’attend aussi à ce que Dollarama relève encore une fois son dividende.

Le retour généralisé de l’inflation, qui se répercute sur les prix payés pour les marchandises par tous les détaillants, devrait aussi redonner à Dollarama la flexibilité de relever ses prix en magasin et même d’introduire une nouvelle catégorie de prix supérieure au plafonds actuel 4$, avance l’analystes.

Enfin, Brian Morrison croit aussi possible que Dollarama rehausse encore une fois le nombre de magasins qu’elle compte ouvrir au-delà de l’objectif de 1700 d’ici 2027, fixé en 2018.

Le cumul de ces quatre catalyseurs fait du titre une occasion d’achat même si l’évaluation actuelle (22,5 fois les bénéfices de 2022) dépasse son propre historique (de 21,6 fois) et la moyenne de ses semblables américains (18,4 fois).

L’action de Dollarama a rebondi de 41% depuis le creux pandémique de mars 2020, mais son titre a procuré un rendement total négatif de 5% depuis trois ans.

CCL Industries (CCL.B, 64,13$): un fort potentiel si le géant des emballages ravivait ses acquisitions

CCL Industries (CCL.B, 64,13$): un fort potentiel si le géant des emballages ravivait ses acquisitions

Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, est catégorique. Le fabricant mondial de contenants et d’étiquettes sophistiqués pour les produits de grande consommation offrirait un fort potentiel d’appréciation s’il utilisait toute sa capacité financière pour mener une nouvelle phase plus musclée d’acquisitions.

L’analyste affirme que le titre pourrait retrouver une évaluation de pointe si l’entreprise consacrait toutes les ressources que lui offre son bilan dans des achats.

Sa dernière acquisition majeure remonte au début de 2017.

Un multiple de 13 fois les futurs bénéfices d’exploitation incorporant les achats propulserait le titre de 43%, selon cette analyse qui vise à quantifier différentes possibilités.

«Malgré la pandémie, CCL a accru ses flux de trésorerie de 15% en 2020. Elle pourrait déployer jusqu’à 2,6 G$ de capitaux sans que son ratio d’endettement ne surpasse 2 fois le bénéfice d’exploitation», précise-t-il.

Et si le fabricant aux 180 usines dans le monde payait un multiple de 9 fois le bénéfice d’exploitation pour ses futures cibles et réalisait des synergies de 15%, les achats ajouteraient 28% au bénéfice d’exploitation, calcule-t-il aussi.

Dans un scénario mitoyen plus réaliste, soit des acquisitions d’un milliard de dollars et un multiple de 12,5 fois le bénéfice d’exploitation, le cours-cible passe à 77$.

À tout le moins, le capital excédentaire «est un beau problème à avoir qui ouvre la porte à toutes sortes de possibilités pour créer de la valeur», dit-il, en réitérant sa préférence pour les acquisitions.

Dans l’intervalle, Walter Spracklin juge que l’action est bon marché puisqu’elle a moins bénéficié que d’autres titres industriels du pari de reprise économique mondiale.

L’analyste rehausse de 11 à 12,5 fois le multiple qu’il accorde au titre en prévision d’un retour des acquisitions une fois que les dirigeants pourront voyager et effectuer la vérification diligente de cibles d’acquisitions. Le cours cible passe de 67 à 77$.

«CCL est un titre de haute qualité qui offre des caractéristiques prudentes et offensives dans la reprise. Les acquisitions seraient la cerise sur le gâteau», évoque l’analyste.

Intact (IFC, 146,79$): 35% mieux que prévu, au quatrième trimestre

Intact (IFC, 146,79$): 35% mieux que prévu, au quatrième trimestre

L’assureur automobile a fracassé les attentes pour la quatrième fois d’affilée, au quatrième trimestre.

Cette fois le bénéfice de 3,18$ par action a surpassé le consensus de 2,36$ par 35%, signale Jaeme Gloyn, de la Financière Banque Nationale.

Des facteurs temporaires favorables soulèvent les résultats reconnaît l’analyste qui s’attend toute de même à ce que ça se poursuive pour encore deux ou trois trimestres.

L’assureur bénéficie du moins grand nombre de réclamations automobiles puisqu’il y a moins de voitures sur la route.

En même temps, les primes augmentent dans le segment de l’assurance habitation. L’analyste estime à 13% la hausse de ces tarifs au quatrième trimestre, avant les mesures d’aide offertes aux clients éligibles.

Ce contexte avantageux a fait grimpé les bénéfices de la souscription d’assurance à 415 millions de dollars, au quatrième trimestre, ce qui est nettement plus que les 301 M$ prévus par l’analyste.

Intact termine l’année 2020 avec un rendement de l’avoir des actionnaires de 18%, avant même d’avoir conclu l’achat hautement stratégique de RSA Insurance Group pour 5,1 milliards de dollars.

La valeur comptable a aussi augmenté de 5%, par rapport au troisième trimestre.

Très satisfait des résultats, Jaeme Gloyn hausse son cours cible de 192 à 200$, soit un multiple élevé de 2,7 fois la valeur comptable.

Intact mérite cette plus-value, dit-il, étant donné la nature assez stable de l’assurance en dommages, l’amélioration fondamentale des perspectives de l’assurance auto et habitation à long terme, son bilan solide et les synergies que procurera l’intégration de RSA.