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À surveiller: Dollarama, Manuvie et Canadian Natural Resources

lesaffaires.com|Mis à jour le 18 juin 2024

À surveiller: Dollarama, Manuvie et Canadian Natural Resources

Dollarama fait l’acquisition d’une participation supplémentaire de 10% dans Dollarcity, pour la porter à 60,1%. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Dollarama, Manuvie et Canadian Natural Resources? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

Dollarama (DOL, 120,54$) : une meilleure visibilité sur le plan de match en Amérique latine 

Le détaillant de produits à cinq dollars ou moins Dollarama a dévoilé des résultats financiers du premier trimestre de son exercice 2025 légèrement supérieurs aux prévisions de Martin Landry, de Stifel. 

Il souligne que la demande de la clientèle reste bonne et que la direction de l’entreprise a réitéré ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice. «Toutefois, la nouvelle majeure a été l’acquisition d’une participation supplémentaire de 10% dans Dollarcity, pour la porter à 60,1%, qui prévoit aussi une arrivée surprise au Mexique en 2026, ce qui vient plus que doubler son marché potentiel», affirme l’analyste. 

Dollarama a aussi l’option d’acquérir une autre participation supplémentaire de 9,89% dans Dollarcity «dans le futur», ce qui la porterait à 69,9%. 

Dollarcity est un détaillant latino-américain d’articles à bas prix qui possédait, au 31 mars, 547 magasins, dont 324 en Colombie, 99 au Guatemala, 72 au Salvador et 52 au Pérou. 

«L’acquisition d’une participation majoritaire dans Dollarcity (annoncée en juillet 2019) a été un succès pour Dollarama, puisque la société a réussi à y implanter la même stratégie et le même modèle d’affaires que celui qu’elle a mis en place au Canada», dit-il. 

Selon les détails de l’entente, Dollarama et les actionnaires fondateurs de Dollarcity détiendront respectivement 80,05% et 19,95% dans les activités mexicaines de l’entreprise. Les dirigeants de la société québécoise prévoient aussi que la filiale latino-américaine (en excluant le Mexique) comptera 1050 magasins d’ici 2031, alors que la cible précédente était de 850 d’ici 2029. 

«Le prix d’acquisition de la tranche supplémentaire de 10% d’environ 762 millions de dollars confère à Dollarcity une valorisation de 7,62 milliards de dollars (G$), ce qui est supérieur à notre estimation d’entre 5G$ et 6G$. Selon nos calculs, la transaction s’est faite à un multiple de 45 fois les bénéfices des 12 derniers mois de la filiale, ce qui est élevé. Par contre, elle est appuyée par un taux de croissance annuel composé des bénéfices de 50% depuis deux ans, par l’arrivée au Mexique et la hausse de la cible du nombre de magasins dans ses quatre principaux pays», explique l’analyste. 

Il estime qu’à la fin de 2025, la contribution de Dollarcity aux bénéfices de Dollarama oscillera entre 10% et 12%, mais avec un profil de croissance deux fois plus rapide. 

Revenant sur les résultats au premier trimestre, Martin Landry affirme que les revenus de 1,4G$ ont été conformes aux prévisions, mais que les ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) ont raté la cible, progressant de 5,6% sur un an, alors que le consensus des analystes misait sur une hausse de 6%. Le bénéfice par action s’est chiffré à 0,77$, alors que le consensus attendait 0,75$. 

Il réitère sa recommandation de «conserver» le titre de Dollarama en raison d’une évaluation qu’il juge élevée, mais relève son cours cible sur un an, qui passe de 110$ à 125$. 

 

Denis Lalonde

 

Canadian Natural Resources (CNQ, 34,40$US): une division qui ne change pas grand choses

Canadian Natural Resources (CNQ, 34,40$US): une division qui ne change pas grand choses

Le 2 mai dernier, Canadian Natural Resources a approuvé un fractionnement d’actions à raison de deux pour une lors de son AGA 2024, fixant la date d’enregistrement au 3 juin 2024, l’action a commencé à être négociée sur la base du fractionnement à partir du 11 juin 2024.

L’analyste de ATB Patrick J. O’Rourke actualise son cours cible pour refléter la division.

L’analyste considère que Canadian Natural Resources reste une entreprise de premier plan et compte tenu des antécédents de la société et des perspectives pluriannuelles qu’il entrevoit.

La croissance des liquidités par action et l’appréciation du cours de l’action devraient se poursuivre sur une trajectoire positive.

Ses estimations absolues pour la production, le flux de trésorerie, le Flux de trésorerie excédentaires restent inchangées avec le fractionnement des actions. Les mesures basées sur les actions, y compris les liquidités par action et les dividendes, sont réduites de moitié avec le doublement du nombre d’actions.

Patrick J. O’Rourke fait donc passer son cours cible à 53,50 $US, contre 107,00 $US précédemment basé à 100% sur son évaluation du flux de trésorerie actualisé avant impôt de 51,00 US$ par action, contre 102,00 $US avant le fractionnement, il ne change pas le reste de ses estimations pour le moment.

 

Matthieu Hains

 

Manuvie (MCF, 34,80$): de bonne perspectives de croissance sur le marché asiatique

Manuvie (MCF, 34,80$): de bonne perspectives de croissance sur le marché asiatique

Doug Young de la financière Desjardins donne un bref aperçu de Manuvie Asie avant les journées des investisseurs qui auront lieu a Hong Kong et Jakarta à la fin du mois.

Il pense que Manuvie Asie peut accroître ses bénéfices de base de plus de 15% par an au cours des prochaines années et si ses prévisions sont exactes, il pense que le secteur mondial de gestion de patrimoine et d’actifs en Asie et la région représenteront plus de 70% des bénéfices de base de l’entreprise d’ici 2030.

L’analyste estime qu’au niveau consolidé, Manuvie devrait augmenter son objectif de rendement des capitaux propres de 15% à 16% et plus.

Bien que Manuvie ait des activités panasiatiques dans 13 pays, ou 14 si l’on inclut ses activités de gestion de patrimoine basées aux Bermudes, un peu plus de 70% des revenus de base du secteur en 2023 proviendront de Hong Kong, de la Chine et du Japon.

On peut donc se demander comment l’entreprise peut améliorer l’étendue de ses revenus de base en prenant de l’expansion dans d’autres pays comme Singapour, les Philippines, l’Indonésie, la Malaisie et le Vietnam, ainsi que par l’entremise de ses activités liées à la clientèle des particuliers fortunés.

Doug Young note toutefois que ces trois pays représentaient 89% du bénéfice de base de Manuvie Asie en 2016, ce qui signifie que des progrès ont été réalisés.

Les pays asiatiques dans lesquels la financière exerce ses activités ont une population d’environ 3,6 milliards d’habitants, contre 381 millions au Canada et aux États-Unis et ils ont un potentiel de croissance plus rapide du PIB et l’émergence d’une classe moyenne importante et croissante qui voudra des services d’assurance et de gestion de patrimoine.

L’Asie représente aussi un faible pourcentage du marché mondial de l’assurance-vie avec un taux de pénétration relativement faible des primes d’assurance-vie par habitant et le ratio travail-retraite est plus élevé qu’au Canada et qu’aux États-Unis.

L’analyste voit donc de grandes possibilités de croissance pour Manuvie et attend de voir qu’elles seront les annonces de la direction lors de ses journées des investisseurs pour affiner ses prévisions.

Doug Young maintient sa recommandation d’«Achat» et son cours cible de 39 $.

 

Matthieu Hains