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À surveiller: Dollarama, Metro et General Motors

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Dollarama, Metro et General Motors

Brian Morrisson s’attend à ce qu’elle dévoile un bénéfice par action ajusté au troisième trimestre de 0,71$. (Photo 123RF)

Que faire avec les titres de Dollarama, Metro et General Motors? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes. 

 

Dollarama (DOL, 76,18$): de maigres ajustements à la suite d’un refinancement

À trois semaines du dévoilement des résultats trimestriels du détaillant Dollarama, Brian Morrison de la Banque TD ajuste légèrement à la baisse son cours cible pour son titre, et ce, bien qu’il garde confiance en sa performance future.

L’entreprise a ajouté près de 700 millions de dollars le 4 octobre dernier à sa dette à long terme. Une première partie devra être remboursée en 2025, puis une autre en 2030. Cette somme lui a notamment servi, rapporte l’analyste, à rembourser une fraction de sa dette qui arrivait à échéance le 10 novembre 2022, et son taux d’intérêt effectif a grimpé de 260 points de base.

Afin de tenir compte des hausses de paiement d’intérêt que ça implique, Brian Morrison a donc révisé ses prévisions à l’égard de la performance de Dollarama, faisant notamment passer son bénéfice par action pour les exercices 2023, 2024 et 2025 de 2,73$, 3,25$ et 3,85$ à 2,71$, 3,16$ et 3,77$ respectivement.

De plus, étant donné que l’on ne comparera plus dorénavant ses résultats avec des trimestres où ses ventes ont été freinées par des restrictions sanitaires, l’analyste croit qu’on devrait observer un ralentissement de la croissance de son bénéfice par action.

Le taux devrait se situer d’après lui dans une fourchette de 15% à 19% pour le troisième trimestre de son exercice 2023. Celui-ci atteignait plutôt 37% au cours de la première moitié de 2023.

C’est pourquoi il s’attend à ce qu’elle dévoile un bénéfice par action ajusté au troisième trimestre de 0,71$, ce qui est similaire au consensus des analystes qui table sur 0,70$. À pareille date, l’an dernier, il atteignait 0,61$.

Dollarama devrait néanmoins voir ses ventes pour des magasins comparables bondir de 5%, alors que les consommateurs sont à la recherche de bien meilleurs marchés. Ceux-ci ne pourront toutefois échapper entièrement aux conséquences de l’inflation, puisqu’elle a introduit au cours du trimestre une nouvelle charte de prix, rappelle l’analyste.

Cependant, selon ses observations, il semble que la bannière ait ralenti son implantation comparativement au printemps dernier. Brian Morrisson est d’avis que Dollarama tente de tirer profit de l’écart qui s’est créé – et qui s’agrandit – entre ses prix et ceux de ses compétiteurs.

L’analyste s’attend aussi à ce que Dollarama accélère le taux de croissance du nombre d’ouvertures de nouvelles adresses de Dollarcity, alors qu’elle développe le marché péruvien. Les bénéfices tirés de cette branche devraient bondir de près de 33% par rapport à l’an dernier.

De plus, avec un nombre plus élevé de magasins, ses ventes devraient grimper de 9% par rapport à la même période l’an dernier.

Ses frais de vente, généraux et administratifs devraient avoir diminué par rapport au troisième trimestre de l’exercice 2022, étant donné que les coûts liés à la COVID-19 sont moins importants.

L’avenir s’annonce prometteur pour le titre, croit l’analyste, qui mise sur «une croissance attrayante et constante de ses bénéfices et de ses fonds propres». C’est pourquoi Dollarama devrait être mieux valorisée que ses pairs, estime-t-il.

Il maintient donc sa recommandation d’achat, mais fait passer son cours cible de 91$ à 89$.

Metro (MRU, 74,22$): un analyste préfère attendre

Metro (MRU, 74,22$): un analyste préfère attendre

Bien qu’il souligne la qualité du titre de Metro, Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins préfère attendre que le titre devienne plus abordable avant de s’en procurer.

En effet, l’entreprise a dévoilé un trimestre qu’il qualifie de «solide» : ses ventes de magasins comparables ont dépassé les attentes de l’analyste, autant du côté de l’alimentation que de la pharmacie.

Et tout comme la direction de Loblaw, celle de Metro est d’avis qu’elle pourrait continuer sur cette lancée, rapporte Chris Li.

L’entreprise doit la hausse de ses ventes alimentaires à l’inflation, qui a été de l’ordre de 11,4% en septembre et de 11% en octobre, et par le fait qu’elle gagne des parts de marchés.

Les ventes de produits en pharmacie, pour lesquels la bannière tire d’importantes marges de profits, devraient se maintenir au même niveau étant donné que ce sont des biens que les consommateurs continuent de se procurer même quand ils doivent se serrer la ceinture.

L’analyste s’attend à ce que la croissance de son cours cible atteigne 8% au cours de l’exercice 2023. Pour y arriver, l’inflation doit demeurer aussi élevée jusqu’à la fin de la première moitié de l’exercice, son niveau de ventes en pharmacie doit flirter avec celui de 2022, et ses frais de vente, généraux et administratifs doivent demeurer stables.

Avec sa solide position d’encaisse, la société devrait continuer de racheter de ses actions, et ce, même si ses investissements de capitaux pour moderniser sa chaîne d’approvisionnement sont en hausse par rapport à l’an dernier.

L’entreprise devrait demeurer ainsi valorisé, et donc trop chère pour en faire l’acquisition à court terme, du moins, temps et aussi longtemps qu’elle exécute aussi bien son plan de match et que les investisseurs préfèrent adopter une stratégie de placement prudente, estime Chris Li.

Son titre vaut pratiquement 18 fois ses bénéfices, alors que celui de Loblaw et Empire vaut respectivement 15 fois 11 fois les leurs.

L’analyste s’attend à ce que l’an prochain, la hausse moins importante des produits alimentaires à cause de l’inflation puisse notamment réduire sa valorisation. C’est pourquoi il préfère attendre de voir son prix diminuer avant de s’en procurer. «Toute chose étant égale par ailleurs, si son ratio cours/bénéfice retourne près de son niveau historique, à 16x, ça signifie que son titre atteindrait environ 66$», précise-t-il.

Il maintient sa recommandation à «conserver» et son cours cible à 73$.

General Motors (GM, 38,47 $US): à vive allure vers la production de véhicules électriques

General Motors (GM, 38,47 $US): à vive allure vers la production de véhicules électriques

General Motors a donné un aperçu d’où elle en était rendue dans sa stratégie d’électrification lors de sa journée des investisseurs qui se tenait à New York, un événement que Daniel Ives de Wedbush qualifie d’«impressionnant».

Malgré ses défis d’approvisionnement et le contexte macroéconomique incertain, la société aurait très bien pu ralentir sa progression et sa production de batteries. C’est pourtant tout le contraire qu’elle a présenté aux investisseurs le 17 novembre 2022, rapporte l’analyste.

Ses cibles pour 2030 demeurent, et GM est sur la bonne voie pour livrer un million de véhicules électriques aux États-Unis, et deux millions sur le globe d’ici 2025, grâce à son site de production à Warren en Ohio, et à ses nouveaux de Spring Hill au Tennessee et de Lansing au Michigan. Un quatrième devrait être dévoilé «très bientôt», selon ce que Daniel Ives a entendu hier.

La société dirigée par Mary Barra s’apprête donc à emprunter la bretelle vers la deuxième phase de son plan de production d’une panoplie de nouveaux véhicules électriques et de batteries. Déjà, 60% de ses ingénieurs y consacrent le plus clair de leur temps, et ce chiffre devrait dépasser les 70% d’ici à 2025.

En 2023, il s’attend à ce que la société bénéficie des crédits d’impôt accordés par le gouvernement aux Américains pour réduire les coûts à l’achat d’un véhicule électrique, ce qui devrait accroître la valeur de ses indicateurs de performance qui sont déjà élevés.

Ainsi, malgré les tensions macroéconomiques, GM prévoit livrer des flux de trésorerie de 10 à 11 milliards de dollars américains (G$US), ce qui est supérieur aux prévisions de Daniel Ives et du consensus des analystes.

D’ici 2025, ses capitaux investis devraient atteindre 11 à 13 G$US, ce qui démontre le sérieux de la démarche du constructeur automobile de Détroit, estime-t-il.

Comme la période qui s’échelonnera entre 2023 et 2025 sera critique dans le déploiement de sa stratégie d’électrification des transports, il est d’avis que l’attention des investisseurs sera rivée sur sa progression. Et Daniel Ives est convaincu qu’elle a toutes les cartes en main pour que ça se passe bien, ce pour quoi il maintient sa recommandation de «surperformance de secteur», et son cours cible à 42$US.