Le nombre d’items vendus à plus de 3$ chez Dollarama est en hausse. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Dollarama, Microsoft et Gap? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 98,57$): des données préliminaires encourageantes
À plus de trois semaines du dévoilement des résultats trimestriels de Dollarama, Vishal Shreedhar de la Financière Banque Nationale constate que ses consommateurs continuent d’y faire leurs emplettes malgré les hausses de prix du détaillant.
En effet, le nombre d’items vendus à plus de 3$ est en hausse par rapport à mai et juillet dernier. Parmi ses 3000 articles différents, le nombre vendu à moins de 3$ a glissé de 23, alors que le nombre de ceux affichés à plus de 3$ a augmenté de 54.
L’analyste rapporte néanmoins que les consommateurs continuent de faire preuve de prudence, réduisant en partie leurs dépenses discrétionnaires, selon ce qu’il a appris.
Ainsi, d’après lui, le taux de croissance des ventes d’un même magasin que Dollarama dévoilera le 13 décembre 2023 sera de 10,1%, alors qu’il a atteint 10,8% l’an dernier. La taille du panier devrait toutefois avoir grimpé de 1% au cours de cette même période.
L’analyste est plus prudent que le reste du consensus, et mise sur des revenus de 1,475G$. À l’exercice précédent, ils totalisaient 1,290 G$. Il table cependant sur un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de 452 M$, ce qui est supérieur au 450 M$ du consensus. C’est aussi plus que le 386 M$ de l’an dernier.
Il s’attend aussi à ce que grâce à sa chaîne d’approvisionnement plus efficiente, le taux de croissance de ses marges grimpe, et à ce que ses frais de vente, généraux et administratifs diminuent.
Vishal Shreedhar croit que l’entreprise révisera à la hausse ses cibles pour l’exercice, dont celle du taux de croissance des ventes d’un magasin comparable, étant convaincu que ses ventes devraient demeurer «solides». Au premier et au deuxième trimestre, Dollarama a largement dépassé sa fourchette cible de 10 à 11%, rappelle-t-il.
L’analyste maintient sa recommandation de «surperformance de secteur», et son cours cible de 104$. Le titre s’échange présentement à 27,3x le bénéfice par action attendu au cours de douze prochains mois, alors qu’au cours des cinq dernières années, en moyenne, ce multiple était plutôt de l’ordre de 24,9x.
Microsoft (MSFT, 369,67$US): elle pourrait ressortir gagnante de l’affaire Altman
Microsoft (MSFT, 369,67$US): elle pourrait ressortir gagnante de l’affaire Altman
Si l’image d’OpenAi a été mise à mal après les rebondissements du week-end dernier, celle de Microsoft a été redorée puisqu’elle est parvenue à mettre la main sur l’ancien PDG de la start-up derrière ChatGPT, Sam Altman. Du moins, pour l’instant.
Le 17 novembre 2023, ce dernier s’est fait montrer la porte par le conseil d’administration de l’organisation qu’il a fondé, accusé d’avoir manqué de transparence selon ce que rapporte CNN.
Au cours du week-end qui a suivi l’annonce choc, Microsoft lui a donc proposé de continuer de superviser les activités d’OpenAi cette fois-ci à partir du siège social de l’entreprise dirigée par Satya Nadella, ce qui a su ravir les investisseurs de l’organisation, souligne Daniel Ives de Wedbush.
L’analyste ne mâche d’ailleurs pas ses mots lorsqu’il décrit les péripéties qui ont suivi ce renvoi de «l’enfant chéri de l’intelligence artificielle», le qualifiant de «Coup», de «spectacle de cirque gênant» et de tentative de «créer un chaos à l’interne comme à l’externe».
Plutôt que de laisser filer Sam Altman entre ses doigts, et le voir atterrir chez Amazon, Google ou encore Apple, Microsoft lui a offert de superviser son développement de l’intelligence artificielle.
Et il y a fort à parier que de nombreux scientifiques d’OpenAi lui emboiteraient le pas, comme l’a fait Greg Brockman le co-fondateur de la start-up.
Ce faisant, l’entreprise de Redmond se trouverait en bien meilleure posture qu’au début du week-end dernier, estime Daniel Ives.
Or, à l’antenne de différentes chaînes américaines lundi soir, Satya Nadella a laissé planer quelques doutes quant à l’arrivée imminente dans ses rangs de Sam Altman. En effet, ce dernier a laissé entendre plus tôt dans la journée qu’il était encore en discussion avec le conseil d’administration d’Open Ai, afin de trouver un dénouement différent à cette histoire.
En attendant que ce feuilleton prenne fin, l’analyste de Wedbush réitère donc sa recommandation de «surperformance de secteur» et son cours cible à 425 dollars américains ($US), soit près de 33x le bénéfice par action prévu pour l’exercice 2025.
Gap (GPS, 13$US): elle n’est pas sortie du bois
Gap (GPS, 13$US): elle n’est pas sortie du bois
La spécialiste du prêt-à-porter Gap s’en est bien tirée le trimestre dernier, reconnait Lorraine Hutchinson de Bank of America, mais l’entreprise n’est toujours pas sortie du bois.
Grâce à ses ventes et sa marge brute plus importantes, la société a généré un bénéfice par action ajusté 0,59 dollar américain ($US), dépassant le 0,19$US sur lequel misait l’analyste.
Même si cette performance est «encourageante», Lorraine Hutchinson demeure sur ses gardes. Une part importante de ses revenus sont tirés du crédit, et une nouvelle loi du Consumer Financial Protection Bureau pour diminuer les frais de retard pourrait la pénaliser. L’entreprise ne précise plus quelle part de ses revenus provient du crédit, mais en 2017, il avait généré 27% de son bénéfice avant intérêt et impôt, rappelle l’analyste.
De plus, les ventes de sa bannière Athleta ont été décevantes, étant encore affectées par des soucis liés à un «déséquilibre de ses stocks» de l’an dernier, rapporte Lorraine Hutchinson. Ses ventes devraient encore glisser de 15% au quatrième trimestre, croit-elle, ce qui représenterait une baisse de 4% en tout en 2024.
L’analyste ajoute qu’au dernier trimestre, les ventes de Gap ont glissé de 6,7%, atteignant 3,8 milliards de dollars américains (G$US).
Afin de mieux représenter la performance du troisième trimestre, et ce qu’elle laisse présager, Lorraine Hutchinson révise ses cibles, augmentant celles de l’exercice en cours, mais réduisant celles des deux suivants. D’après elle, Gap devrait respectivement générer en 2024, 2025 et 2026 des revenus de 14,739 G$US, 14,313 G$US et 14,538 G$US, plutôt que 14,682 G$US, 14,398 G$US et 14,662 G$US.
Ainsi, au cours de ces mêmes périodes, elle mise dorénavant sur un bénéfice par action de 1,11 $US, de 1 $US et de 0,95$US, et non plus de 0,72 $US, 0,94 $US et 1,12 $US.
Lorraine Hutchinson fait passer son cours cible de 9 $US à 13 $US. Elle a bonifié son multiple d’évaluation de la valeur de l’entreprise de 4x à 5x le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de 2024, comme ses pairs.
Certes, l’entreprise est encore grandement exposée aux consommateurs à faibles revenus, et ses «dépenses de transports sont surdimensionnées», reconnait l’analyste, mais l’entreprise semble démontrer des signes de reprise.