Que faire avec les titres de Dollarama, Savaria et Magna?
Que faire avec les titres de Dollarama, Savaria et Magna? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 41,31$): un troisième trimestre et des perspectives plus ternes
Le titre du détaillant préféré de bien des investisseurs risque de vivoter au cours des prochains trimestres parce que ses perspectives sont plutôt tièdes, croit Derek Dley, de Canaccord Genuity.
Au quatrième trimestre attendu le 1er avril, l’analyste prévoit une hausse d’un pourcent des revenus à 1,07 milliard de dollars et un bénéfice inchangé de 0,54$ par action.
Les ventes par magasins comparables devraient avoir augmenté de 3%, soit un rythme similaire au même trimestre un an plus tôt.
Dollarama n’augmente plus ses prix et la part des articles de consommation courante à petit prix occupe une plus grande part de ces ventes, explique l’analyste.
L’aperçu pour 2021 retiendra toute l’attention, le 1er avril. M. Dley abaisse de 3,9 à 2,5% la croissance prévue des ventes par magasins comparables, un rythme qui risque aussi de décevoir.
L’analyste réduit aussi légèrement le bénéfice d’exploitation prévu en 2021 à 1,2 milliard de dollars. Dollarama vend plus d’articles moins rentables tandis que ses coûts de logistique augmentent, dit-il.
Le bénéfice prévu diminue de 4,5% à 1,98$ par action. Cette prévision représente tout de même une progression de 13%.
Le cours-cible passe de 45 à 43$, soit un multiple de 21,7 fois le bénéfice prévu de 2020.
«Nous aimons toujours autant qu’avant les perspectives de croissance à long terme et les rendements financiers élevés du détaillant, mais l’aperçu plus mitigé à court terme risque de garder le cours du titre dans un étroit couloir en Bourse au cours des prochains trimestres», évoque M. Dley.
Le titre de Dollarama résiste bien au marché baissier actuel. Il a baissé de 7,4% depuis le début de l’année par rapport à la chute de 23% su S&P/TSX.
Son sommet annuel de 52,12$ remonte toutefois à août 2019.
Savaria (SIS, 9,21$): bien positionnée dans une industrie solide
Savaria (SIS, 9,21$): bien positionnée dans une industrie solide
Le spécialiste des équipements pour les personnes à mobilité réduite a produit un quatrième trimestre conforme aux attentes, mais il retire son aperçu pour 2020 à cause de l’incertitude que provoquent les restrictions imposées pour ralentir le COVID-19.
Au premier trimestre de 2020, Savaria ne ressent pas encore le contrecoup des mesures, mais les ventes de certains types d’équipements pourraient être reportées étant donné la suspension de divers projets de construction, explique Frédéric Tremblay de Desjardins Marchés des capitaux.
En revanche, la demande pour les lits médicaux de la filiale Span America Medical Systems pourrait augmenter, avance-t-il.
L’analyste note que les usines de Savaria restent ouvertes en Amérique du Nord, tandis que l’usine chinoise a repris ses activités le 19 février. En Italie, l’usine est fermée pour les deux prochaines semaines, au minimum.
Financièrement, Savaria est en bonne santé, avec une encaisse de 39,7 millions de dollars au bilan ainsi qu’un emprunt de 100 M$ inutilisé.
Sa dette équivaut à seulement 0,2 fois son bénéfice d’exploitation, précise aussi l’analyste.
Au cours actuel, l’occasion est bonne pour acheter le titre d’une entreprise bien positionnée dans une industrie appelée à croître à long terme en raison des besoins croissants d’une population vieillissante, fait-il valoir.
Savaria renforce aussi sans cesse son offre de produits à valeur ajoutée et continue de rentabiliser la filiale américaine Span et le fournisseur suisse d’ascenseurs Garaventa, acquis en 2017 et en 2018, respectivement, ajoute-t-il.
Le titre de Savaria a perdu 27% depuis le début de l’année, même en incorporant le rebond de 13,5% du 25 mars.
Magna (MG, 43,56$): des liquidités suffisantes, mais des perspectives trop incertaines
Magna (MG, 43,56$): des liquidités suffisantes, mais des perspectives trop incertaines
Le fabricant mondial de pièces et de systèmes pour automobiles a les ressources financières pour traverser la crise de son industrie, mais la demande et la production incertaines embrouillent les perspectives.
Dans ces circonstances, Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, recommande de conserver le titre dont le cours-cible diminue de 77,66 à 49,42$.
«Nous évaluons désormais la société en fonction d’un multiple de sa valeur comptable tangible de 1,3 fois, car il est impossible d’établir quand la production de véhicules reviendra à la normale», explique l’analyste.
Magna a accès à des liquidités totales de 4,3 milliards de dollars américains, ce qui inclut une encaisse de 1,3 G$US, une marge de crédit à court terme inutilisée de 300 M$US et un prêt à long terme inutilisé de 2,8 G$US.
Ces fonds suffiraient à couvrir les dépenses dans le scénario le plus extrême imaginé, soit la perte de 90% des revenus et un déficit des flux de trésorerie de 800 M$US et la suspension de ses usines pendant un an, lui indique son modèle financier.
M. Sklar calcule que Magna pourrait aussi rembourser les dettes dues en 2020 (de 106 M$US), en 2021 (de 33 M$ US) et en 2022 (338 M$ US).
Pour l’instant, l’analyste s’attend à ce que la production d’automobiles cesse complètement pendant la deuxième moitié du mois de mars en Amérique du Nord et en Europe.
Si la suspension des usines devait se prolonger, par contre, ses prévisions pour les prochains trimestres, ainsi que pour 2020 et 2021 devraient être abaissées «considérablement», prévient-il.
Pour le premier trimestre, le bénéfice prévu baisse de 30%, de 1,71 à 1,19 $US par action.
Pour 2020, le bénéfice prévu passe de 6,46 à 5,32 $US et celui pour 2021 passe de 7,67 à 5,93 $US par action.
Après une chute de 38% depuis le début de l’année, le titre de Magna s’échange à un multiple de moins de six fois ces nouvelles prévisions.