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À surveiller: Dollarama, Transat et Couche-Tard

Charles Poulin|Publié le 07 septembre 2023

À surveiller: Dollarama, Transat et Couche-Tard

La CIBC affirme être encore préoccupée par le niveau de la dette de Transat ainsi que celui de son ratio de levier. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Dollarama, Transat et Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Dollarama (DOL, 88,57$): l’inflation joue en sa faveur

L’inflation joue en la faveur de Dollarama, qui continue d’augmenter son trafic grâce à ses items à bas prix.

La pression qu’exerce l’inflation sur les consommateurs depuis juin devrait permettre à l’entreprise québécoise de présenter de solides ventes en magasin comparables au deuxième trimestre. L’analyste Tamy Chen, de la BMO, s’attend de plus à ce que la direction revoie à la hausse les orientations financières de Dollarama pour l’exercice financier 2024.

En observant les dynamiques en jeu rapportées par les autres détaillants récemment, notamment les résultats financiers de Canadian Tire au deuxième trimestre, la BMO remarque que la hausse du taux directeur de la Banque du Canada en juin a fait mal aux consommateurs. Cela devrait générer encore plus de trafic pour Dollarama, et l’institution financière prévoit une croissance des ventes en magasin comparables de 10,5% pour le trimestre et de 8,7% pour l’exercice financier de 2023 (les prévisions de la direction sont de 5% à 6%).

Autre tendance positive: Dollarama a vu de la vigueur, au premier trimestre dans les achats de produits discrétionnaires à haute marge après plusieurs trimestres de glissement vers les biens de consommation. La direction note que lorsque les consommateurs sont plus serrés dans leurs budgets, ils pourraient décider de dépenser pour les mêmes items chez Dollarama au lieu de magasiner les mêmes produits, plus chers, chez les autres détaillants.

Tamy Chen remarque qu’un des problèmes de plus en plus sérieux dans le commerce de détail est les pertes. Shoppers Drug Mart indique voir des niveaux élevés de vols, et Canadian Tire compose aussi avec des pertes plus élevées qu’à la normale. Aux États-Unis, ces pertes affectent les marges matérielles d’entreprises telles Target, Dick’s Sporting Goods et Dollar Tree.

Si Dollarama a rapporté une augmentation de ses pertes au cours des derniers trimestres, l’analyste croit qu’en raison du bas niveau de prix de ses items, les vols devraient être moins significatifs pour elle que pour les autres détaillants.

La BMO maintient sa prévision de surperformance du titre de Dollarama face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 95$.

 

Transat A.T. (TRZ, 4,59$): la dette inquiète encore

Transat A.T. (TRZ, 4,59$): la dette inquiète encore

La CIBC affirme demeurer prudente face au titre de Transat A.T. en raison de sa dette plus élevée ainsi que son ratio de levier supérieur à la moyenne de l’industrie.

L’analyste Kevin Chiang prévoit des revenus de 797M$ au troisième trimestre (consensus du marché à 732M$), en hausse comparativement à 508M$ au même trimestre l’an dernier. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) serait de 72M$ (70M$ pour le consensus), soit 14M$ de plus qu’en 2022. Le bénéfice par action passerait de -3,20$ l’an dernier à 0,07$ cette année (consensus à 0,15$).

La CIBC félicite Transat pour avoir pris de l’avance sur son horaire pour revenir à la profitabilité, notamment avec la prévision d’avoir un flux de trésorerie positif dès 2023 plutôt qu’en 2024. Mais l’institution financière affirme être encore préoccupée par le niveau de sa dette (1,30G$ à la fin du deuxième trimestre) ainsi que celui de son ratio de levier.

Ce ratio est sous les 2X pour la moyenne des autres transporteurs aériens nord-américains, mais cela risque d’être difficile à atteindre pour Transat en raison de la structure de son capital, souligne Tamy Chen. Un objectif plus réaliste serait d’atteindre un ratio se situant entre 3X et 3,5X.

Elle indique qu’elle surveillera trois éléments dans les résultats du troisième trimestre. Tout d’abord, une mise à jour de la stratégie d’économie de carburant, dont les prix ont grimpé depuis juin. Elle veut également obtenir des commentaires sur les tendances de réservation et d’ajustement de prix en vue de la saison d’hiver, en plus d’entendre la direction sur les prévisions de flux de trésorerie et la stratégie de réduction du ratio de levier de l’entreprise.

La CIBC maintient sa prévision de sous-performance du titre de Transat face à son secteur d’activité ainsi que son cours cible de 3,75$.

 

Alimentation Couche-Tard (ATD, 71,56$): résultats propulsés par le carburant

 

Alimentation Couche-Tard (ATD, 71,56$): résultats propulsés par le carburant

Couche-Tard a devancé la prévision du marché pour son bénéfice par action au premier trimestre de 2024, notamment grâce à une marge robuste sur le carburant en Amérique du Nord.

L’analyste Chris Li, de Desjardins, indique que le bénéfice par action de l’entreprise québécoise s’est chiffré à 0,86$ US, soit devant le consensus du marché établi à 0,78$.

Il attribue en grande partie cette surperformance à la marge sur le carburant en Amérique du Nord, notamment une marge record aux États-Unis (0,5005$ US le gallon) et de 0,1325$ au Canada. L’analyste note que les marges nord-américaines continuent de profiter de conditions favorables du marché ainsi que d’initiatives de majoration de marges.

À l’inverse, les marges européennes plus basses que les prévisions (0,0821$ US le gallon contre les 0,1050$ US prévus) ont grevé les résultats de Couche-Tard.

La forte performance continue des marges sur le carburant aura un impact positif sur la prévision de bénéfice par action pour l’exercice financier 2024. L’analyste estime que chaque 0,01$ US par gallon supplémentaire fera grimper le bénéfice par action d’environ 3%.

La marge sur les marchandises a quant à elle grimpé dans toutes les régions. Les résultats au Canada ont été particulièrement forts, que ce soit à la pompe ou en magasin. La mare en magasins comparables a connu une croissance de 2,1% aux États-Unis, de 2,7% en Europe et de 6,4% au Canada.

Desjardins croit que ces résultats démontrent la résilience de l’entreprise. L’institution financière maintient sa recommandation d’achat du titre ainsi que son cours cible de 79$.