Le pire de la pandémie passée, Dollarama devrait désormais profiter des consommateurs plus économes, croit une analyste. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Dollarama, Uni-Sélect et Banque Scotia? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL.TO, 68,18 $): plus de ventes, moins de coûts au premier trimestre
Patricia Baker de Banque Scotia s’attend à un solide premier trimestre pour le détaillant, qui sera dévoilé le 8 juin, bien que ses prévisions s’avèrent légèrement inférieures au consensus.
L’analyste prévoit une hausse de 7,8% des revenus (à 1,029 milliard de dollars) et de 5,5% des profits bruts (à 425,8 M$) ainsi qu’un bond de 18,9% du bénéfice par action (à 0,44 $). Le consensus s’établit à 0,47 $ par action.
Le premier trimestre bénéficie de plusieurs facteurs, dont l’absence de toute restriction pandémique et des dépenses additionnelles engendrées un an plus tôt par la COVID-19. Patricia Baker rappelle que le marchand avait engagé des dépenses pandémiques de 18,3 M$ au premier trimestre de l’an dernier. L’Ontario avait notamment interdit la vente de marchandises non essentielles pendant cinq semaines.
Outre la hausse prévue de 3,2% des ventes par magasins comparables, 64 magasins de plus qu’il y a un an contribuent aussi à la croissance des revenus.
Les marges brutes déclineront légèrement de 0,90% à 41,4% au premier trimestre parce que le retour à la normale des habitudes d’achat se traduit par une plus grande proportion de marchandises moins rentables en proportion des ventes totales, explique l’analyste. La hausse des coûts de logistique et de transport joue aussi.
Par contre, les marges d’exploitation devraient s’améliorer de 86 points de pourcentage à 26,9% parce que l’augmentation des ventes totales éponge plus de coûts fixes qu’il y a un an.
Dollarama a bien géré les défis d’approvisionnement, de main-d’œuvre et d’inflation pendant la pandémie, ce qui témoigne de la résilience de son mode de fonctionnement, fait valoir l’analyste de Banque Scotia. Maintenant que l’inflation pince les consommateurs, le détaillant devrait aussi bénéficier de la «proposition de valeur» de ses magasins.
Graduellement, l’ajout des premiers articles à 5 $ l’unité en magasin devrait aussi aider le détaillant à surmonter les pressions sur ses marges brutes.
Patricia Baker réitère son cours cible de 79 $ et sa recommandation d’achat tout en signalant que l’entreprise a retourné 107 M$ de capital à ses actionnaires au premier trimestre par le rachat de 1,4 million de ses actions.
Uni-Sélect (UNS.TO, 29,82 $): le distributeur de pièces automobiles gagne un nouvel admirateur
Uni-Sélect (UNS.TO, 29,82 $): le distributeur de pièces automobiles gagne un nouvel admirateur
Luke Hannan de Canaccord Genuity perçoit un grand potentiel d’amélioration des marges, surtout aux États-Unis, dans un premier rapport sur le distributeur dont il amorce le suivi.
L’analyste signale que les marges d’exploitation ont remonté de 280 points de pourcentage à 9,6%, bien que les revenus soient encore inférieurs à ceux d’avant la pandémie. C’est signe que le plan d’optimisation des trois dernières années commence à donner des résultats, dit-il.
Luke Hannan estime que les déplacements plus nombreux des automobilistes et l’âge accru des véhicules sur les routes devraient assurer une bonne croissance interne des revenus tandis que le meilleur bilan depuis 2017 procure des munitions pour des acquisitions potentielles.
Le plan de redressement procure au titre un bon potentiel d’appréciation même si son cours a avancé de 18% depuis le début de l’année par rapport au recul de 16% du secteur canadien de la consommation discrétionnaire.
L’action se négocie à un multiple de 9,8 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022 par rapport à la moyenne de 10,7 fois pour ses semblables, note-t-il.
Luke Hannan va même jusqu’à dire que le distributeur de Boucherville mérite dorénavant une évaluation supérieure à celle des dernières années puisque ses perspectives s’améliorent.
«La pandémie a vieilli les véhicules tandis que les marges seront structurellement plus élevées après le programme d’optimisation», fait valoir l’analyste pour qui les acquisitions sont un catalyseur additionnel pour le titre.
Son cours cible de 35 $, soit 10,9 fois le bénéfice d’exploitation prévu de 160 M$ en 2022, laisse entrevoir un gain potentiel d’encore 18%.
L’action d’Uni-Sélect a plus que doublé depuis l’annonce il y a un an que Brian McManus, l’ex-artisan du succès de Stella-Jones, prenait la barre de l’entreprise. Après avoir grimpé jusqu’à 33,64 $, le titre a toutefois perdu des plumes en raison des avertissements servis par les grands détaillants américains phares malmenés par la hausse rapide des coûts et les perturbations d’approvisionnements.
Banque Scotia (BNS.TO, 81,37$): la demande de prêts encore solide
Banque Scotia (BNS.TO, 81,37$): la demande de prêts encore solide
Dans une note préliminaire, Scott Chan de Canaccord Genuity, s’attend à ce que le titre de la Banque Scotia réagisse bien mercredi à l’effet de surprise de ses résultats.
La plus internationale des banques canadiennes a en effet réduit des deux tiers (56%) les provisions constituées pour d’éventuelles pertes sur mauvaises créances par rapport à l’an dernier tandis que la demande pour les prêts s’avère solide.
Résultat: le bénéfice de 2,18 $ par action a surpassé les prévisions (de 1,97 $) par 10% malgré la hausse modérée de 3% des revenus.
Si les provisions avaient été conformes au consensus des analystes, le bénéfice aurait été légèrement supérieur aux attentes, nuance toutefois Scott Chan.
L’étalon de mesure de rentabilité des banques, le bénéfice consolidé avant impôts et provisions, a crû de 2%. Ce bénéfice a bondi de 13% pour les activités canadiennes parce que la hausse des dépenses (8%) a été inférieure à celle de 11% des revenus. Il s’agit d’un sixième trimestre d’affilée d’amélioration à cet égard, précise l’analyste.
Au deuxième trimestre, les activités canadiennes ont enregistré une hausse notable de 14% des prêts, dont 16% pour le segment hypothécaire, et de 19% pour les prêts aux entreprises. Les marges d’intérêt (2,22%) ont aussi légèrement augmenté par rapport au trimestre précédent.
À l’international, principalement en Amérique latine, la performance continue de s’améliorer, se réjouit l’analyste. Le bénéfice avant impôts et provisions a avancé de 9% grâce à une hausse de 3% des prêts, au redressement des marges d’intérêts et au contrôle serré des dépenses.
Banque Scotia profite de ses bons profits pour racheter ses actions, soit 13,9 millions au seul deuxième trimestre. En six mois, la banque a réalisé 73% du programme annuel de rachat. Le dividende augmente aussi de 3% à 1,03 $ par action.
Avant la téléconférence trimestrielle, Scott Chan maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 89 $. L’action de la Banque Scotia a perdu 14% depuis le sommet historique de 95 $ atteint le 8 février, avant que la guerre en Ukraine ne vienne assombrir les perspectives économiques. Le titre a perdu 14% depuis ce sommet.