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À surveiller: Dollarama, Wesdome et Boralex

Catherine Charron|30 janvier 2024

À surveiller: Dollarama, Wesdome et Boralex

George Doumet de la Banque Scotia fait passer sa recommandation de «surperformance de secteur» à «performance de secteur» pour Dollarama. (Photo: 123RF).

Que faire avec les titres de Dollarama, Wesdome et Boralex? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

Dollarama (DOL, 99,99$): un «atterrissage en douceur» de l’économie ne lui serait pas favorable

Saluant le fait qu’au cours des deux dernières années, le titre de Dollarama a gagné 60% en valeur alors que l’indice TSX a fait surplace, George Doumet de la Banque Scotia rétrograde néanmoins de «surperformance de secteur» à «performance de secteur» le détaillant.

Il rappelle que la croissance de son bénéfice par action observée au cours de cette période est en grande partie le fruit du contexte économique. En effet, le taux de croissance annuel composé de 28% a été alimenté par l’inflation et les changements d’habitude des consommateurs qu’elle a occasionnés, rappelle l’analyste. Le déploiement d’articles à 5$ y a aussi contribué.

Cette période faste semble toutefois sur le point de se terminer. George Doumet s’attend à ce que l’évolution des ventes d’un même magasin comparable retrouve un rythme de croissance plus normal au cours des prochains trimestres. Cependant, une part importante de l’augmentation des ventes que Dollarama a connue devrait demeurer, et ce même si l’achalandage dans ses succursales diminue, estime-t-il.

La baisse de l’effet de l’inflation du côté de l’alimentation et des biens discrétionnaires pourrait plomber l’attrait de ces petits prix jusqu’à présent courus par les consommateurs, d’après lui. Ce sera d’autant plus marqué si l’économie canadienne fait un «atterrissage en douceur», le scénario qui lui semble le plus probable.

Pour tenter de demeurer attrayante alors que la concurrence réduit ses prix à mesure que les pressions inflationnistes s’estompent, Dollarama pourrait elle aussi envisager de réduire le coût d’achat de son inventaire. Elle pourrait donc afficher davantage d’articles sous la barre des 5$.

George Doumet ajoute que depuis l’entrée en vigueur de ces articles plus chers, «la croissance de son panier d’achats a été modérée».

L’analyste s’attend donc à ce que son bénéfice par action grimpe de 13,4% lors de son exercice 2025, qui commencera en février 2024. Les ventes d’un même magasin comparable devraient être de l’ordre de 3,4%, alors qu’elles grimpent habituellement de 5,5%. Ses marges brutes devraient quant à elle prendre 20 points de bases.

Ces chiffres pourraient toutefois être revus à la hausse si l’économie canadienne connait un «atterrissage brutal»: Dollarama et ses prix avantageux pour le consommateur gagneraient en attrait.

George Doumet garde un œil sur les coûts liés à la main-d’œuvre, surtout s’ils poussent la hausse de ses coûts de vente, généraux et administratif au-delà des 9,8% sur lesquels table le consensus des analystes.

L’analyste s’attend aussi à ce que l’entreprise rachète moins d’action par rapport à son flux de trésorerie libre à l’exercice 2025 qu’à son habitude, à cause des taux d’intérêt. En 2022 et en 2023, elle avait racheté 7,5% et 3% respectivement de ses actions en circulation, rappelle-t-il.

D’après lui, le titre de Dollarama semble avoir atteint un sommet alors qu’il lui sera difficile de faire mieux que par les trimestres passés.

«Nous recommandons aux investisseurs de se tourner vers des bannières de la dépense discrétionnaire qui génèreront davantage de valeur, d’autant que le scénario d’un atterrissage en douceur gagne des adeptes», rappelle-t-il.

George Doumet augmente néanmoins son cours cible, qui passe de 104$ à 107$.

 

Wesdome (WDO, 7,71$): c’est le début d’un temps nouveau

Wesdome (WDO, 7,71$): c’est le début d’un temps nouveau

La plus forte teneur en or moyenne de la roche extraite de la mine Kiena située à Val-D’Or hausse les attentes de Ryan Hanley de Valeurs mobilières Banque Laurentienne à l’égard des résultats que la minière Wesdome annoncera le 12 mars 2024 après la fermeture des marchés.

L’entreprise a déjà laissé entendre que sa production était supérieure aux prévisions de l’analyste : celle-ci a atteint 36 200 oz d’or, alors qu’il misait sur 33 200 oz d’or.

La mine relancée à l’été 2023 a généré davantage de ce minerai. En effet, elle a produit 12 100 oz d’or grâce à une plus haute teneur en or qu’espérée, soit 7,7 grammes par tonne (g/t) plutôt que 5 g/t. À sa mine ontarienne Eagle River, Wesdome a produit 24 100 oz d’or, comme l’avait prévu l’analyste.

Ayant vendu 37 6000 oz d’or à un prix moyen de 2721 oz d’or d’après Ryan Hanley, la minière devrait être parvenue à tirer un bénéfice par action de 0,07$, et un 0,27$ en espèce par action.

En 2024, la société s’attend à générer entre 160 000 et 180 000 oz d’or, rapporte l’analyste. Sa production devrait s’accélérer à la deuxième moitié de l’exercice, au moment où elle augmentera notamment la cadence dans la zone Kiena Deep A.

Là-bas seulement, elle devrait extraire entre 80 000 et 90 000 oz d’or selon l’entreprise, tandis que l’analyste de Valeurs mobilières Banque Laurentienne misait auparavant sur 73 000 oz d’or. Dès le deuxième trimestre de l’exercice, elle devrait atteindre des zones où la teneur en or sera supérieure, ce qui est plus tôt que ce à quoi il s’attendait.

En 2025, comme elle aura passé une année complète à exploiter cette zone et qu’elle commencera à creuser dans la zone Presqu’ile située à 1,2 km à l’ouest de Kiena, elle devrait générer de 85 000 à 105 000 oz d’or, ajoute Ryan Hanley.

Au cours du prochain exercice, Wesdome devrait aussi atteindre des zones plus profondes de sa mine d’Eagle River. Elle compte aussi y retirer de 80 000 à 90 000 oz d’or. En mettant davantage d’énergie à creuser dans la zone 300 de ses installations, elle envisage d’augmenter sa production en 2025. L’analyste s’attend à ce qu’elle atteigne de 90 000 à 105 000 oz d’or.

Ainsi, l’analyste s’attend à ce que la société minière extraie un peu plus de 84 000 oz d’or en 2024 à Kiena, ce qui amènerait sa production consolidée à 170 000 oz d’or, et non 164 000 oz d’or comme il anticipait auparavant.

Ryan Hanley maintient sa recommandation à «achat» et son cours cible à 12$.

 

Boralex (BLX, 33,24$): Hydro-Québec souffle dans ses pales

Boralex (BLX, 33,24$): Hydro-Québec souffle dans ses pales

Le 26 janvier 2024, Hydro-Québec a annoncé que ce sont les projets de Boralex et Innergex Énergie Renouvelable qui ont été retenus dans le cadre d’un appel d’offres lancé en mars 2023.

«Le succès de la vente aux enchères nous conforte dans l’idée que Boralex pourrait être le principal acteur de la croissance dans ce secteur», écrit Brent Stadler de Valeurs mobilières Desjardins.

D’après lui, Boralex ajoutera une production de 185 mégawatts (MW) nette à ses activités. Ses projets éoliens Arthabaska et Monnoir devraient respectivement générer 265MW et 100MW. Le premier devrait être mis en service en 2029, alors que le second devrait l’être en 2027.

L’analyste évalue le coût de ces deux projets à 1,1 milliard de dollars, dont Boralex épongera 548 millions de dollars (M$) de la facture. Ceux-ci devraient lui permettre d’augmenter de 50M$ à 55M$ son bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) net. Ça représenterait une hausse de 8% son BAIIA prévu en 2024. Ces projets devraient ajouter 0,65$ par action.

Le rendement par effet de levier de ces projets devrait osciller entre 10 et 12%, estime l’analyste. Il ne tient toutefois pas compte ici du crédit d’impôt que pourrait recevoir l’entreprise, n’ayant pas assez d’information à ce sujet pour trancher.

Si Boralex parvenait à percevoir au moins 25% des 30% maximum qu’elle pourrait obtenir du gouvernement fédéral, le taux de rentabilité interne du projet pourrait augmenter de 400 points de base, souligne Brent Stadler.

La société doit encore signer son contrat de vente d’électricité (power purchase agreement) avec Hydro-Québec. Celui-ci devrait être d’une durée de 30 ans et la prémunir de l’inflation. En moyenne, le prix moyen était de 78$ par mégawattheure en dollars de 2023, rappelle l’analyste.

Brent Stadler estime qu’au cours des prochaines années, Boralex et Innergex Énergie Renouvelable sont toutes deux en bonne posture pour profiter des appels d’offres de la société d’État.

L’analyste révise donc à la hausse son cours cible pour Boralex, qui passe de 43$ à 44$.

 

 

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