BRP et les autres entreprises du secteur des véhicules récréatifs vont devoir composer avec des problèmes d’approvisionnement, mais les perspectives de ses compétiteurs suggèrent que la demande pour ses produits sera au rendez-vous. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Domino’s Pizza, GDI et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Domino’s Pizza (DPZ, 423,25 $US): le pire est passé
Le quatrième trimestre aura été difficile pour Domino’s Pizza, mais Banque Royale (RBC) Marchés des capitaux estime que le pire est passé, même si les pressions sur l’embauche de personnel risquent de persister encore à court terme.
L’analyste Christopher Carril indique que l’entreprise a révélé une structure de croissance de prix, ce qui rend le ratio risque-récompense très intéressant. Domino’s a de plus annoncé un changement au sein de la haute direction. La transition vers un nouveau PDG, avec Russell Weiner qui prendra le relais de Ritch Allison le 1er mai, ainsi que l’embauche d’un directeur financier, longtemps attendu, est positive affirme la RBC.
Le quatrième trimestre aura présenté une augmentation des ventes domestiques de seulement 1%, ce qui reflète la pénurie de personnel, notamment chez les livreurs. Les commandes pour emporter ont connu une croissance de 10% comparativement à l’an dernier (+16% sur deux ans), mais cette performance a été balancée par la baisse des livraisons, qui représentent les deux tiers de toutes les ventes domestiques.
L’annonce de hausse de prix sur certains items (notamment les commandes pour emporter Mix & Match, qui passent de 5,99 $ US à 6,99 $ US) contribuera de manière significative aux résultats financiers de 2022, croit la RBC. L’institution financière estime désormais la croissance des ventes comparables aux États-Unis à 1,2% pour le premier trimestre et à 4% pour l’année.
D’autre part, la pénurie de travailleurs et la montée des coûts des matières premières ont signifié une diminution notable des marges des restaurants corporatifs (-19,7%) ainsi que dans son commerce de chaîne d’approvisionnement (-9,6%). Pour la prochaine année, Domino’s prévoit une augmentation du coût du panier d’épicerie entre 8% et 10%, en plus de devoir planifier 8 M$ US de plus pour payer sa main-d’œuvre.
Christopher Carril mentionne de manière positive la croissance de la chaîne de pizzérias sur la scène internationale avec, au passage, une hausse des revenus de 8,8% au quatrième trimestre.
La RBC abaisse le cours cible de Domino’s de 550 $ US à 525 $US en raison d’un premier trimestre qui devrait être au ralenti et de vents de face du côté des marchés internationaux.
GDI Integrated Facility Services (GDI.TO, 54,55$): une intéressante année en vue
GDI Integrated Facility Services (GDI.TO, 54,55$): une intéressante année en vue
GDI Integrated Facility Services a présenté de solides résultats au quatrième trimestre, autant du côté de la croissance organique que des fusions et acquisitions, et l’entreprise est demeurée résiliente face à la vague Omicron.
Frédéric Tremblay, analyste chez Desjardins, mentionne que le fournisseur de services aux immeubles a fait croître ses revenus de 18,7% dans la dernière année financière (5,1% de croissance organique), ce qui s’est chiffré à 433 M$, devant la prévision de Desjardins (428,9 M$) et le consensus du marché (432,1 M$). Le bénéfice avant intérêts, impôt et amortissement (BAIIA) a été de 33,5 M$, en ligne avec ce que Desjardins (34 M$) et le marché (34,4 M$) avaient prévu.
La seule filiale de GDI qui ait produit des résultats sous les attentes est celle des services complémentaires, qui est également sa plus petite. Janitorial Canada (croissance organique de 1,4%), Janitorial US (+8,9%) et les services techniques (13,9%) ont tous performé selon les attentes ou encore de manière supérieure.
Desjardins pense que GDI aura un rôle «majeur» dans cette «nouvelle ère de nettoyage», surtout avec le retour progressif sur les lieux de travail qui démarre avec le repli des mesures sanitaires, autant au Canada qu’aux États-Unis, en 2022. Autant l’institution financière que l’entreprise croient que la clientèle va augmenter ses demandes en termes de services de nettoyage et désinfection améliorés au fur et à mesure que les bureaux se rempliront. Cela devrait permettre à GDI de maintenir une large portion des revenus associés aux services de conciergerie qui ont été obtenus depuis le début de la pandémie. Elle devrait également profiter d’une plus forte demande de produits de nettoyage.
Frédéric Tremblay rappelle également l’acquisition, en décembre, de IH Services, un des plus grands fournisseurs de services de conciergerie du Sud-ouest américain. Cette transaction, tout comme celles impliquant BPAC, Enginuity et Fuller, ont significativement augmenté la présence américaine de GDI et jeté les bases de croissance et d’acquisitions futures. Desjardins estime que GDI est en voie de répliquer son succès canadien au sud de la frontière et de devenir un joueur américain majeur.
Desjardins maintient sa recommandation d’achat et son cours cible à 67 $.
BRP (DOO.TO, 92,48 $): une valorisation attirante
BRP (DOO.TO, 92,48 $): une valorisation attirante
Bombardier Produits récréatifs (BRP) présentera ses résultats financiers du quatrième trimestre le 25 mars, mais, déjà, Banque Nationale Marchés financiers estime que sa valorisation est attirante.
La Banque Nationale prévoit un bénéfice par action de 2,50 $ pour ce trimestre, soit un peu moins élevé que le consensus du marché à 2,52 $. L’institution financière s’attend également à ce que BRP révèle son plan de match pour l’année 2023 à l’occasion du dévoilement des résultats. Elle rappelle que l’entreprise s’était déjà dite confortable avec un bénéfice par action qui serait dans les environs de 10% pour 2023, un peu plus haut que la prévision de la Banque Nationale (7%).
BRP et les autres entreprises du secteur des véhicules récréatifs vont devoir composer avec des problèmes d’approvisionnement, mais les perspectives de ses compétiteurs suggèrent que la demande pour ses produits sera au rendez-vous.
La croissance des revenus de BRP sera supportée par le réapprovisionnement des inventaires des concessionnaires qui devrait se poursuivre jusqu’à la fin de 2024, indique la Banque Nationale. Une liste agressive de nouveaux véhicules devrait quant à elle lui permettre d’aller chercher de nouvelles parts de marché. L’institution financière note au passage que le risque russe est faible pour BRP, elle qui va chercher environ 1% de son bénéfice total dans ce pays.
Selon les estimations, le titre de BRP s’échange à 6,3 fois le ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) alors qu’il s’échange historiquement à 8,7 fois. Le titre de son concurrent Polaris est actuellement à 7,7 fois. BRP est aussi à seulement 8,7 fois le ratio cours/bénéfice, ce qui représente une aubaine si on la compare à Polaris (11,9 fois).
Malgré cette valorisation attirante, la Banque Nationale abaisse son cours cible de 128 $ à 124 $, notamment parce qu’elle diminue sa valorisation pour 2024 et applique un multiple de ratio valeur/BAIIA plus conservateur. Elle maintient toutefois sa cote de surperformance relativement au secteur.