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À surveiller: Empire, Canadian Tire et NFI Group

Jean Gagnon|Publié le 14 mars 2022

À surveiller: Empire, Canadian Tire et NFI Group

Canadian Tire a tenu sa journée des investisseurs la semaine dernière, et la présentation de son plan de développement pour les prochaines années a plus à l’analyste de la Financière Banque Nationale, Vishal Shreedhar. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de Empire, Canadian Tire et NFI Group? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Empire Company Limited (EMP.A, 44,48 $): le titre en hausse de plus de 10% en deux semaines

Depuis le début du mois de mars, aidé par de bons résultats trimestriels, le titre du holding qui détient la chaîne de supermarchés Sobeys s’est apprécié durant 9 séances consécutives pour un gain de 10%.

Et cela pourrait se poursuivre, selon Chris Li, analyste chez Desjardins, qui estime que le titre se négocie encore à un escompte appréciable comparativement à Loblaw et Metro, soit 15 fois les bénéfices par action prévus comparativement à 19 fois pour les deux autres chaînes de supermarchés.

L’analyste croit que les facteurs fondamentaux pour l’industrie demeurent favorables à court terme, soit l’inflation alimentaire, la forte demande pour les repas à domicile, ainsi que la préférence des investisseurs pour les titres défensifs dans ce contexte de forte volatilité des marchés.

Les résultats du 3e trimestre dans l’épicerie ont été relativement conformes aux prévisions grâce à une solide exécution alors que les chiffres devaient se comparer à d’excellents résultats l’année précédente, note l’analyste.

Empire est en bonne voie de réaliser les objectifs de son Projet Horizon, une nouvelle stratégie de croissance sur trois ans visant l’expansion de ses activités de base et l’accélération du commerce électronique, qu’elle avait annoncée à l’été 2020, estime l’analyste.

Le projet prévoit une croissance des bénéfices par action annuelle composée de 15%, ce qui implique qu’elle réalisera environ 3,00 $ de bénéfices par action à son année financière 2023.

L’analyste réitère sa recommandation d’achat, et il hausse son cours cible de 45 $ à 48 $.

 

Canadian Tire Corporation (CTC.A, 177,73 $): une journée des investisseurs qui a plu à l’analyste de la Banque Nationale

Canadian Tire Corporation (CTC.A, 177,73 $): une journée des investisseurs qui a plu à l’analyste de la Banque Nationale

Le détaillant canadien qui compte plus de 1 000 magasins et postes d’essence a tenu sa journée des investisseurs la semaine dernière, et la présentation de son plan de développement pour les prochaines années a certainement plu à l’analyste de Banque Nationale, Vishal Shreedhar, car celui-ci a haussé ses estimations ainsi que son cours cible.

Canadian Tire investira 3,4 milliards $ sur 4 ans dont 2,2 milliards $ pour un réseau omnicanal connecté, 675 millions $ pour renforcer sa chaîne d’approvisionnement et 500 millions $ pour le développement de son infrastructure de technologie de l’information, note l’analyste.

Les objectifs financiers d’ici 2025 sont les suivants: une croissance des ventes comparables en excluant l’essence de 4% par année, un rendement du capital investi de 15%, alors qu’il a été de 13,6% en 2021, et des bénéfices par action de 26 $ et plus, comparativement à 18,91 $ en 2021.

L’analyste de la Nationale hausse ses prévisions, mais elles demeurent quelque peu inférieures à celles des dirigeants du détaillant. Sa prévision de bénéfices par action passe de 18,07 $ en 2021 à 19,36 $ en 2022, et de 19,31 $ à 20,77 $ en 2023.

Il prévoit une croissance annuelle composée des bénéfices par action d’ici 2025 de 7,9%, alors que Canadian Tire prévoit 8,3%. Il prévoit également que les dépenses en capital se situeront à environ 850 millions $ en moyenne par année.

L’analyste estime pour sa part que le titre est relativement bon marché. Toutefois, il perçoit chez les investisseurs certaines inquiétudes qui expliquent leur manque d’enthousiasme. D’abord, la crainte quant à la capacité des consommateurs à faire face à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt. Puis, celle de la société à maintenir ses marges dans un climat inflationniste, sans compter les pressions sur la chaîne d’approvisionnement.

De plus, l’impression que la performance de l’entreprise en 2021 repose peut-être en partie sur des facteurs qui ne se répéteront pas. Et finalement, le fait que les investisseurs institutionnels semblent s’engager dans une rotation de leurs investissements vers des secteurs autres que celui des dépenses discrétionnaires.

L’analyste maintient néanmoins sa cote à «surperformance», et il hausse son cours cible sur un an de 231 $ à 236 $.

 

NFI Group (NFI, 15,17 $): un trimestre décevant amène l’analyste de la CIBC à réduire son cours cible

NFI Group (NFI, 15,17 $): un trimestre décevant amène l’analyste de la CIBC à réduire son cours cible

Les résultats de 4e trimestre du fabricant d’autobus et de trolleybus de Winnipeg ont été décevants au point que le titre se retrouve 20% plus bas deux jours après la divulgation. Kevin Chiang, analyste chez CIBC Marchés des capitaux, réagit en réduisant son cours cible de 25 $ à 18 $.

Bien que les attentes étaient plutôt basses compte tenu des difficultés que connaissent les chaînes d’approvisionnement, force est d’admettre que la société amorce l’année sur un bien mauvais pied, note l’analyste dont la cote pour le titre est «neutre».

Les vents contraires auxquels la société a dû faire face durant la deuxième moitié de 2021 ne font qu’empirer, que ce soit l’approvisionnement en intrants, l’inflation, ou encore la disponibilité de main-d’œuvre, estime l’analyste.

Comme preuve des difficultés que rencontre l’entreprise, Kevin Chiang note que même si NFI a réussi à obtenir un financement de 450 millions $ de nouveaux capitaux, elle a quand même eu à couper son dividende de 75% à la suite de ses résultats du trimestre.

De plus, les prévisions de la direction quant à ses bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour l’année 2022 indiquent qu’ils seront à peu près inchangés comparativement à l’année précédente.

L’analyste est néanmoins d’accord avec la direction que les problèmes de la société ne proviennent pas d’une demande insuffisante ou en perte de vitesse, mais plutôt d’un problème d’offre de sa chaîne d’approvisionnement.

Mais il admet toutefois qu’il est pour l’instant difficile de prévoir quand la chaîne d’approvisionnement aura retrouvé son rythme et que l’inflation actuelle aura commencé à se contracter.

En faisant l’hypothèse que la société retrouvera en 2025 un BAIIA semblable à celui d’avant la pandémie, soit d’environ 300 millions $, la valeur de l’action de l’entreprise serait actuellement d’environ 19 $, estime l’analyste la CIBC.