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À surveiller: Empire, Groupe Alithya et TFI International

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Empire, Groupe Alithya et TFI International

Empire dévoilera ses résultats du premier trimestre de son exercice 2024 (terminé le 5 août) avant l’ouverture des marchés boursiers le 14 septembre. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Empire, Groupe Alithya et TFI International? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Empire (EMB.A, 35,24$): les résultats de Metro laissent entrevoir des faiblesses pour le propriétaire de la bannière IGA

Empire dévoilera ses résultats du premier trimestre de son exercice 2024 (terminé le 5 août) avant l’ouverture des marchés boursiers le 14 septembre.

L’analyste Tamy Chen, de BMO Marchés des capitaux, anticipe que l’entreprise dévoilera un bénéfice par action ajusté de 0,74$, alors que le consensus est à 0,77$ en moyenne.

«Nos prévisions reflètent une certaine prudence quant à la baisse des volumes de ventes. Metro a récemment fait état d’une hausse des volumes et cette augmentation a probablement été réalisée au détriment de la concurrence, incluant Empire», dit-elle.

L’analyste ajoute que la situation financière des consommateurs canadiens s’est détériorée depuis la hausse du taux directeur annoncée par la Banque du Canada en juin dernier, ce qui a tendance à profiter aux épiciers à bas prix, secteur où Empire est peu présente.

«Le réseau d’épiceries d’Empire possède une présence d’environ 11% dans le secteur des produits à bas prix, comparativement à 50% chez Loblaw et 25% chez Metro. Nous pensons donc qu’Empire a été plus affectée que d’autres concurrents par les récents gains de parts de marché de Metro», estime-t-elle.

Tamy Chen rappelle également que les résultats du plus récent trimestre du détaillant Canadian Tire ont montré pour la première fois depuis le début de la pandémie de COVID-19 que les dépenses des ménages sur leur carte de crédit étaient en repli sur un an. «Cela nous porte à croire que la faiblesse des consommateurs s’est poursuivie tout au long du premier trimestre d’Empire», dit-elle.

L’analyste s’attend à des volumes en baisse de 5,5% sur trois mois, alors que le repli avait été de 6% au quatrième trimestre de l’exercice 2023, terminé le 6 mai. Sa prévision de revenus pour le trimestre passe de 8,06 milliards de dollars (G$) à 8,02G$, mais à une légère amélioration des marges bénéficiaires grâce à l’implantation récente d’initiatives de réduction des coûts.

Elle réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre d’Empire, de même que son cours cible sur un an de 39$.

 

 

Groupe Alithya (ALYA, 2,39$) : l’Industrielle Alliance amorce la couverture du titre avec une recommandation d’achat

Groupe Alithya (ALYA, 2,39$) : l’Industrielle Alliance amorce la couverture du titre avec une recommandation d’achat

L’entreprise de services informatiques et de transformation numérique Groupe Alithya compte un nouvel admirateur en Neehal Upadhyaya, analyste à l’Industrielle Alliance.

Ce dernier amorce la couverture du titre avec une recommandation d’achat et un cours cible sur un an de 3,50$. «L’entreprise est sur le point de franchir une étape. Elle progresse à un rythme robuste en jumelant les acquisitions et la croissance organique, ce qui génère des économies d’échelle et lui permettra sous peu de dégager des marges bénéficiaires brutes de plus de 10%», croit-il.

L’analyste précise qu’au cours des trois dernières années, Alithya a grossi à un rythme annuel moyen composé de 23%. Il précise que la croissance organique a oscillé entre 5% et 27% chaque trimestre entre les trois derniers mois de l’exercice 2021 et la même période en 2023, avant de tomber sous zéro pour le trimestre terminé à la fin juin. (Les exercices de la société se terminent le 31 mars.)

«Nous pensons que l’entreprise progressera respectivement de 2% et de 6% durant ses exercices 2024 et 2025», ajoute-t-il.

Il est d’avis que la marge du BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) ajusté atteindra 8% en 2024 et 9% en 2025, ce qui constituerait, dans ce dernier cas, une progression de 80% sur trois ans. Alithya a en effet dévoilé une marge du BAIIA ajusté de 5,2% en 2022 et de 6,9% en 2023.

L’analyste souligne que ces prévisions n’incluent pas les acquisitions futures que pourrait réaliser la société. «Alithya a atteint une certaine taille qui lui permet de réaliser des économies d’échelle, ce qui permet à la direction de l’entreprise de mettre en place diverses initiatives de réduction des coûts», dit-il.

«L’entreprise évolue dans un secteur stable qui constitue un filet de sécurité pour les revenus, même si les cycles de vente devaient s’allonger et provoquer un peu de volatilité. Selon un sondage de Gartner effectué en juillet 2022 auprès de 200 chefs de la direction financière, 69% d’entre eux affirmaient vouloir augmenter leurs dépenses numériques», relate-t-il.

Cela signifie, selon lui, que les directions d’entreprises comprennent de plus en plus que les avantages concurrentiels et les gains d’efficacité liés à une transformation numérique de leurs activités deviennent primordiaux.

Neehal Upadhyaya précise que son cours cible sur un an est établi selon un ratio de 7,5 fois le BAIIA prévu pour l’année 2024, ce qui est sous la moyenne d’autres entreprises du secteur, dont le même ratio est d’environ 10 fois. Il estime que les résultats financiers des acquisitions de la société ces dernières années n’ont pas eu un impact aussi important que les investisseurs l’auraient souhaité, ce pour quoi le titre a connu quelques faiblesses.

 

 

TFI International (TFII, 183,75$) : l’analyste de la Financière Banque Nationale relève son cours cible sur un an

TFI International (TFII, 183,75$) : l’analyste de la Financière Banque Nationale relève son cours cible sur un an

Le transporteur de marchandises par camions TFI International a annoncé le 5 septembre l’acquisition de Vedder Transportation Group, qui se spécialise dans le transport par camion-citerne de liquides et de marchandises sèches en vrac de qualité alimentaire, pour un montant qui n’a pas été révélé.

Mais ce qui a retenu l’attention de l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, est que, selon lui, l’amélioration des activités de TFI dans le transport de lots brisés est soutenable. «Comme pour les autres transporteurs du secteur, TFI a profité du fait que sa concurrente Yellow Corporation a mis fin à ses activités. La grande question est de savoir si l’augmentation des volumes et des prix constatés après la faillite de Yellow peuvent être soutenables à long terme», écrit-il.

L’analyste ajoute qu’à la lumière de récentes mises à jour de transporteurs américains, les améliorations peuvent être durables. «Selon notre compréhension, la hausse de 13% des volumes, de même que la vigueur des prix constatée au second trimestre se sont poursuivies en août», croit-il.

Cameron Doerksen relève donc ses prévisions dans le secteur du transport de lots brisés pour les troisième et quatrième trimestres. Il estime que la hausse des volumes au troisième trimestre devrait atteindre 13% par rapport aux chiffres du second trimestre, alors que les prix devraient grimper de 3% à 4%.

«Les activités dans le transport de lots brisés représentent environ 45% des revenus totaux de TFI. Les activités américaines de la société dans le secteur, qui sont celles qui bénéficieront le plus de la faillite de Yellow, constituent à elles seules environ 35% des revenus totaux. Cela signifie que les deux tiers des activités de l’entreprise dans ses trois autres secteurs d’activité ont encore au moins deux trimestres difficiles à traverser, elles qui ont rapporté des revenus et des bénéfices en baisse au second trimestre», explique-t-il.

L’analyste réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de TFI, mais relève son cours cible sur un an, qui passe de 183$ à 191$. Il dit être confiant des perspectives de croissance à long terme de la société, mais juge que le titre est actuellement bien évalué.