La Financière Banque Nationale prévoit un déclin des ventes comparables et du bénéfice du proprio d'IGA au premier trimestre. (Photo:123rf)
Que faire avec les titres de Empire/IGA, Stingray et Walmart? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Empire/IGA (EMP.A, 41,31$): déclin du bénéfice prévu au premier trimestre
Le retour à la normale des habitudes de consommation après le confinement affaiblira les résultats comparatifs du premier trimestre du propriétaire de Sobeys, IGA, Farm Boy, FreshCo et Longo’s, attendus le 9 septembre.
Le déclin de 2,5% des ventes par épiceries comparables devrait entraîner une baisse du bénéfice de 3% à 0,69$ par action, prévoit Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale. L’analyste rappelle qu’un an plus tôt, ces ventes trimestrielles avaient bondi de 11%, au plus fort de la pandémie.
«À mesure que la reprise évolue, la performance financière de tous les épiciers dépendra de l’assouplissement régional des restrictions sanitaires et du comportement des consommateurs et aussi des initiatives respectives pour protéger leur part de marché», explique l’analyste.
Le projet Horizon d’Empire qui vise à accroître les revenus, à optimiser les promotions, à accélérer le commerce en ligne et à ajouter 500 millions de dollars au bénéfice d’exploitation annuel d’ici la fin de 2023, continuera à donner des résultats, mais ils seront moins visibles en 2022 à cause du retour à la normale du rythme des ventes comparables, prévient aussi Vishal Shreedhar.
Empire profitera moins que ses concurrents de la reprise des ventes dans les épiceries au rabais et en pharmacie, deux segments moins représentés dans le groupe.
En ce qui a trait à l’inflation alimentaire, ses rivales Metro (MRU, 63,43$) et Loblaw (87,77$) n’ont pas signalé de surchauffe jusqu’à maintenant bien que les prix augmenteront au cours des prochains trimestres. Historiquement, l’inflation des aliments bénéficie aux épiciers qui refilent une partie de la hausse de leurs coûts d’approvisionnement aux clients, signale l’analyste.
Bien que les perturbations de la COVID-19 nuiront au parcours de croissance à court terme, l’analyste maintient sa recommandation d’achat, car l’épicier bien établi récoltera ultimement les bénéfices du projet Horizon et pourrait même dépasser ses objectifs à plus long terme.
Son cours-cible de 46$ repose sur un multiple de 8 fois le bénéfice des activités de commerce au détail auquel il ajoute la valeur des autres actifs de la société de portefeuille Empire.
Stingray (RAY.A, 7,49$): le distributeur de services de musique mise sur les acquisitions et les rachats
Stingray (RAY.A, 7,49$): le distributeur de services de musique mise sur les acquisitions et les rachats
Maintenant que l’effet des restrictions pandémiques s’estompe, notamment pour les commerces et les annonceurs, Stingray mise sur les acquisitions et les rachats d’actions en 2021, indique Adam Shine, de la Financière Nationale.
Après avoir remboursé des dettes de 35 millions dedollars en 2020 et avoir racheté 10 M$ de ses actions, le distributeur de services musicaux prévoit un rachat de 15M$ et des acquisitions de 25 M$ en 2021.
Depuis le début de juillet, l’entreprise multiplie les ententes pour accroître le nombre d’abonnés à ses services de diffusion en continu et ses revenus.
«D’ici 2 à 3 ans, Stingray veut faire passer le nombre de ses abonnés de 572 000 à un million et tirer un revenu mensuel par abonné de 8$, précise l’analyste.
Le 5 juillet, la société de Griffintown a acquis Calm Radio, le distributeur de 1500 chaînes gratuites et payantes destinées au bien-être. Acquis au coût de 4M$, le groupe ajoute 30 000 abonnés et devrait bonifier les revenus par abonné par mois de 0,30 à 0,40$.
Le 11 août, l’entreprise a acheté une participation minoritaire dans The Singing Machine Machine Company (SMDM, 0,34 $US) un fournisseur nord-américain de matériel de karaoké à qui Stingray fournit déjà sa vaste bibliothèque de contenus de karaoké depuis une décennie. Le nouveau service numérique de The Singing Machine pourrait augmenter les téléchargements de Stingray Karaoké, croit l’analyste.
Enfin, le 17 août, Stingray a lancé le premier forfait All Good Vibes qui regroupe cinq chaînes de musique, de films-concerts et de concerts en direct auprès des clients des chaînes Prime Video d’Amazon au Canada, au Mexique et au Brésil, au prix de 9,99$ par mois.
«Les chaînes Prime Vidéo dans ces trois marchés offrant moins de choix, Stingray devrait bénéficier de plus de notoriété. Nous devrons attendre pour voir le niveau d’adoption et l’effet des forfaits sur la rétention des abonnés», explique Adam Shine.
Au final, l’analyste réitère sa recommandation d’achat et son cours-cible de 10$, soit un multiple de 8,8 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2022.
Walmart (WMT, 149,10$ US): son énorme effort omni-canal n’a pas encore réalisé son plein potentiel
Walmart (WMT, 149,10$ US): son énorme effort omni-canal n’a pas encore réalisé son plein potentiel
Les bons résultats du deuxième trimestre proviennent surtout de gains de parts de marché dans l’épicerie, de la bonne performance de Sam’s Club et de la réduction des coûts associés à la COVID-19, mais Kelly Bania de BMO Marchés des capitaux relève tout de même ses prévisions pour le prochain trimestre de 15% et de 6% pour 2022.
Au deuxième trimestre, le bénéfice a augmenté de 14% à 1,78$US par action, ce qui est mieux que le consensus de 1,57$US.
Le bénéfice avant intérêts et impôts a aussi crû de 13% alors que l’analyste avait prévu qu’il reste inchangé grâce aux ventes plus vigoureuses que prévu aux États-Unis.
Dans l’épicerie, Walmart pourrait rafler d’autres parts de marché lorsque les consommateurs redeviendront plus économes, ajoute-t-elle.
Le détaillant perd des parts de marché dans le segment des marchandises générales, mais les marges brutes bénéficient de l’assortiment des ventes et de Walmart Connect, un nouveau service média qui permet aux fournisseurs de promouvoir leurs produits en ligne. Les ventes de publicité y ont doublé en un an.
En 2023 par contre, l’échéance de plusieurs programmes d’aide aux États-Unis devrait ramener la croissance des ventes par magasins comparables à un rythme plus normal de 2% par rapport au bond de 5,4% prévu en 2022.
La thèse de placement de l’analyste repose surtout sur la prévision que les énormes investissements pour bâtir une infrastructure omni-canal – qui ne sont pas encore rentables – rapporteront de plus en plus au fil du temps, créant un avantage concurrentiel durable qui conférera une plus-value au titre.
Bien que la cadence des ventes réalisées en ligne ait ralenti de 37% à 6% du premier au deuxième trimestre parce que les clients sont retournés en magasin, Walmart prévoit des ventes en ligne de 75 milliards de dollars américains, en 2021, ce qui correspond à un taux de pénétration de 13 à 14%.
«Nous nous attendons à ce l’adoption de Walmart+ gagne en force à mesure que ce programme de loyauté ajoutera des services aux membres», écrit l’analyste.
Kelly Bania maintient son cours-cible de 170$US qui offre un potentiel de rendement de 14%.