Que faire avec les titres de Empire/IGA, WSP et Cascades?
Que faire avec les titres de Empire/IGA, WSP et Cascades? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Empire/IGA (EMP.A, 30,18$): cible haussée pour l’épicier préféré d’un analyste
Le propriétaire d’IGA au Québec est le seul épicier que recommande Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale.
L’analyste augmente même son cours cible de 34 à 37$ même si le sursaut des ventes comparables en magasin (de 37% pour les quatre semaines après le 8 mars) s’accompagne de dépenses plus élevées.
Empire s’attend à profiter de la priorité donnée aux achats essentiels pendant la période de confinement et de la persistance des repas à la maison une fois que ces restrictions seront allégées pour des raisons économiques, dit-il.
Il est toutefois difficile de mesurer l’impact de ces tendances reconnaît M. Shreedhar.
De plus, la forte de demande pour l’épicerie en ligne incite Empire à devancer le service d’achat en ligne et de livraison Voilà en partenariat conçu avec le spécialiste britannique des centres de distribution robotisés Ocado.
Un lancement partiel, offert aux amis et à la famille des employés, démarrera dans la grande région de Toronto dès le 26 avril. Le service Voilà sera ensuite offert au grand public. Montréal devrait suivre en 2021 comme prévu.
L’adoption de l’épicerie en ligne devrait rester élevée à plus long terme maintenant que les clients ont pu en constater le bénéfice pendant la crise, croit aussi l’analyste.
Empire a chiffré les coûts directs supplémentaires de la crise sanitaire à 80-90 millions de dollars au seul quatrième trimestre. Ces sommes incluent les mesures sanitaires, la hausse temporaire des salaires ainsi que les heures travaillées des employés en épicerie. D’autres dépenses exceptionnelles hausseront toutefois ce total.
M. Shreedhar estime que les ventes accrues absorberont l’augmentation des dépenses d’exploitation en 2020 et en 2021, bien qu’il admet qu’il est possible que ça ne soit pas le cas dépendant de la durée de la COVID-19.
Le titre lui apparaît tout de même attrayant en fonction de la demande à court terme pour les biens essentiels et du potentiel de diverses initiatives à moyen terme dont Voilà, la croissance de la chaîne d’aliments frais Farm Boy et la conversion de magasins au concept à bas prix FreshCo dans l’Ouest canadien.
Certains de ces projets d’expansion seront par contre repoussés.
Empire reporte aussi le dévoilement de son nouveau plan stratégique de trois ans, initialement prévu en mai.
Le nouveau cours cible de 37$ repose sur un multiple de 8 fois le bénéfice d’exploitation prévu à la mi-2022, plus la valeur accordée aux autres placements de la société de portefeuille de la famille Sobey.
WSP Global (WSP, 84,80$): le génie-conseil est résilient, mais la COVID-19 embrouille les perspectives
WSP Global (WSP, 84,80$): le génie-conseil est résilient, mais la COVID-19 embrouille les perspectives
Comme tant d’autres, la société juge plus prudent de retirer ses orientations financières à cause de l’impact incertain de la COVID-19 sur ses affaires un peu partout dans le monde.
À court terme, la pandémie nuira peu aux résultats du premier trimestre, indique Benoit Poirier de Desjardins Marché des capitaux.
La grande majorité de ses employés dans le monde travaillent de la maison et ses services sont jugés essentiels, ce qui lui permet de rendre les services des mandats existants et d’offrir des services qui font appel à ses capacités technologiques.
«La société signale des délais dans certains nouveaux projets, mais précise que les clients restent engagés à réaliser les projets en cours surtout dans le secteur public (qui lui a procuré 56% des revenus en 2019)», explique M. Poirier.
Les services de WSP ont été mis à profit dans l’effort contre la COVID-19. La société a notamment contribué à l’agrandissement d’une salle d’isolement à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal et au plan sanitaire du centre de tri de la poste à Westchester New York, a mentionné la société aux analystes dans sa mise à jour.
Les activités en Chine et à Hong Kong ont aussi repris graduellement depuis le début du mois de mars.
WSP a pris diverses mesures pour aligner ses coûts au nouveau niveau des revenus, incluant le report de certaines dépenses en immobilisations.
«Nous prévoyons que la société continuera de générer des flux de trésorerie libres pendant la crise », écrit M. Poirier qui cite aussi le bon bilan de la société dont la dette équivaut à 1,1 fois le bénéfice d’exploitation.
WSP peut aussi puiser dans un emprunt de 910 millions de dollars.
M. Poirier apprécie toutes les initiatives mises en place pour protéger la flexibilité financière de l’entreprise pendant la crise.
Les affaires de WSP ne sont pas à l’abri du confinement mondial, mais la diversité géographique et sectorielle de l’entreprise, ainsi que son bilan solide, devraient lui permettre de se rétablir rapidement après la crise, soutient-il.
De plus, les services de génie-conseil dans les domaines de l’infrastructure, du transport et du secteur public devraient bénéficier des futurs plan de relance des gouvernements.
M. Poirier réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 85$.
Cascades (CAS, 13,80$): le fabricant de carton caisse et papier tissus a assez donné pour le moment
Cascades (CAS, 13,80$): le fabricant de carton caisse et papier tissus a assez donné pour le moment
Après avoir surpassé le S&P/TSX de 40% depuis le début de l’année, l’action de Cascades a déjà beaucoup donné, croit Paul C. Quinn de RBC Marchés des capitaux. Il retire donc sa recommandation d’achat.
Bien que les marchés du papier tissu et du carton caisse sont plus stables que d’autres, les investisseurs ne réalisent pas que le cours des fibres recyclées que Cascades achète a explosé de 223% depuis le début de l’année à 71$US la tonne aux États-Unis, ce qui rongera les marges du fabricant.
«Jusqu’à maintenant Cascades était le fabricant de carton caisse au plus bas coût en Amérique du Nord, une situation qui se renversera. En plus, nous voyons de meilleures occasions ailleurs sur une base relative», ajoute M. Quinn.
Chaque hausse de 15$US la tonne de la fibre recyclée ampute 45 millions de dollars au bénéfice d’exploitation annuel en Amérique du Nord, précise-t-il.
De plus, la forte demande initiale pour le papier hygiénique reviendra à la normale.
Pour le carton caisse, la demande industrielle risque aussi de se modérer aussi après une pointe de la demande.
M. Quinn voit d’un bon œil le rachat de 5,1 M$ d’actions à bon prix au cours du premier trimestre, mais déplore que la dette reste élevée.
L’analyste maintient tout de même son cours cible de 15$ et recommande désormais de conserver le titre.