Mark Petrie demeurera attentif à la taille prévue par Empire de la hausse des prix et de ses frais d'exploitation au cours de la prochaine année. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres d’Empire, Transat et Apple? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Empire (EMP.A, 37,37 $): l’inflation est un couteau à double tranchant
À une semaine du dévoilement des résultats trimestriels de la maison-mère d’IGA, Empire, l’analyste de Marchés des capitaux CIBC, Mark Petrie, coupe dans le gras et révise ses prévisions.
Le bénéfice par action qu’il croit que la société devrait avoir tiré entre le 8 mai le 6 août 2022 passe de 0,76 $ à 0,72 $, ce qui représenterait une maigre augmentation de 2% par rapport à la même période l’an dernier.
L’analyste mise sur une marge bénéficiaire brute de 24,7%, soit 35 points de base de moins qu’au premier trimestre de l’exercice 2022, à cause notamment de la hausse du prix du carburant. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements devrait être en petite hausse de 2,7%, à 598 millions de dollars (M$), ce qui est sous les attentes du consensus des analystes.
Les ventes d’un magasin comparable d’Empire profiteront certes de la hausse des prix liée à l’inflation, alors que l’indice des prix à la consommation a été de l’ordre de 9,7% au cours du trimestre, rappelle l’analyste.
Toutefois, sa performance sera plombée par le fait que l’an dernier, les paniers d’épicerie étaient bien plus remplis qu’ils ne le sont aujourd’hui, à cause des restrictions sanitaires. De plus, dans un pareil contexte inflationniste, les consommateurs sont friands des aubaines, et préfèrent les produits au rabais à ceux à plein prix. C’est pourquoi ses ventes d’un même magasin comparable devraient avoir crû que de 0,5%.
Lors de l’appel avec les actionnaires organisé par Empire le 15 septembre prochain, Mark Petrie demeurera attentif à la taille prévue par l’entreprise de la hausse des prix et de ses frais d’exploitation au cours de la prochaine année, de même qu’aux changements qu’elle pense observer dans le comportement des consommateurs.
Il s’intéressera aussi aux prévisions d’Empire à l’égard de sa plateforme en ligne voila.ca, de même qu’aux progrès espérés du côté de ses centres de traitement des commandes électroniques de Montréal et de Toronto.
L’analyste de Marchés des capitaux CIBC estime que ce trimestre-ci, ses ventes auront gagné en importance, mais que leur part demeurera minime par rapport à ses autres sources de revenus. Dans l’ensemble, elle devrait avoir généré 7,89 M$ au premier trimestre de l’exercice 2023.
Empire devrait aussi donner plus de détails sur le programme de fidélisation Scène+, dont elle est devenue en partie propriétaire aux côtés de la Banque Scotia et de Cineplex en juin 2022.
Il maintient son cours cible à 47 $.
Transat (TRZ, 2,97$): un analyste sabre son cours cible
Transat (TRZ, 2,97$): un analyste sabre son cours cible
Bien que la demande pour ses billets d’avion dépasse celle observée au cours de la même période en 2019, et que leur prix a augmenté au cours du trimestre, la compagnie aérienne Transat n’est pas parvenue à générer les résultats escomptés par la Financière Banque Nationale.
Dans sa note, Cameron Doerksen souligne que les revenus de la société au troisième trimestre se sont établis à 508 millions de dollars (M$), ce qui est bien en dessous du 634 M$ sur lequel il misait. Ses pertes avant intérêts, impôts et amortissement ont atteint 58 M$, alors que l’analyste tablait sur 38 M$. C’est tout de même mieux que ce à quoi s’attendait le consensus des analystes, qui prévoyait une perte de 65 M$.
Depuis la mi-mai, le nombre de réservations hebdomadaires pour une place à bord d’un des appareils de Transat est pourtant supérieur de 109% à celui observé à la même période l’an dernier, rapporte Cameron Doerksen. Le prix de ses billets vers l’Europe et les destinations soleil ont crû respectivement de 8%, et de 26% au cours du troisième trimestre, ajoute-t-il.
Or, le coût du carburant a lui aussi augmenté, passant de 0,78 $ le litre en moyenne en 2019 à près de 1,20 $ aujourd’hui, souligne l’analyste.
Il estime que malgré une hausse de sa dette nette, qui est passée de 1,3 milliard $ (G$) à 1,5 G$ au cours du trimestre, la situation financière de Transat est «stable» à court terme. La Financière Banque Nationale rappelle que la société dispose de 511 M$ en liquidité.
Cependant, l’effet de levier de la société montréalaise, qui représente 4,9 x son capital-actions, est «trop élevé» selon Cameron Doerksen, et ce même si son bénéfice par action bondit au cours de l’exercice 2024 par rapport à celui de 2019.
En avril 2024, l’entreprise devra rembourser d’importantes dettes, rappelle l’analyste, et puisqu’elle devra refinancer une partie de celles-ci, il s’attend à ce que de nouveaux capitaux propres soient nécessaires. Et il y a de grandes chances que cela se produise via une opération de dilution.
La Financière Banque Nationale estime toujours que Transat «sous performe» par rapport à ses pairs, et révise à la baisse son cours cible, qui passe de 3,75 $ à 2,50 $. Elle se base non plus sur ses prévisions pour l’exercice 2023, mais sur celles de 2024, et réduit à 5x son multiple du ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement.
Apple (AAPL, 155,96 $ US): une stratégie se dessine
Apple (AAPL, 155,96 $ US): une stratégie se dessine
Lors de sa grande messe au Steve Jobs Center, la géante de Cupertino, Apple, a confirmé aux yeux de Wamsi Mohan de Bank of America sa stratégie d’élargir son offre de produits afin de répondre autant aux besoins tant des consommateurs fortunés que de ceux qui le sont un peu moins.
En plus de dévoiler les spécificités de ses nouveaux modèles d’iPhone, d’Apple Watch et de AirPods, Apple a ouvert une fenêtre sur de nouvelles sources de revenus qu’elle pourrait tirer de ses produits, ajoute l’analyste.
D’une part, son service Fitness plus ne requerra plus d’acheter au préalable une de ses montres intelligentes, tandis que ses modèles SE, dont le prix d’achat a été réduit, devraient selon Bank of America permettre une plus grande adoption de ses services payants. De plus, elle a lancé un modèle plus haut de gamme de ses montres, dont le prix au détail commence à 799 dollars américains ($ US).
Aussi, son nouveau service d’appels d’urgence par des satellites ne sera gratuit qu’au cours des deux premières années après l’achat, et la taille des clichés pris par ses caméras plus performantes devrait remplir les espaces de stockage d’infonuagiques d’iCloud, ce qui obligera plus rapidement les consommateurs à avoir recours à son service payant, estime l’analyste.
Il indique que les prix des iPhone 14 sont similaires à ceux du précédent modèle lors du lancement, à 899 $ US, 999 $ US et 1199 $ US pour les téléphones qui disposent d’une mémoire de 128 GB, 256 GB et 512 GB.
L’entreprise n’est pas à l’abri de nouveaux défis d’approvisionnement à cause d’une nouvelle vague de cas de COVID-19, d’une hausse de prix des pièces de ses appareils, ou encore d’une baisse de la demande des acheteurs, qui survient généralement entre janvier et février, prévient Wamsi Mohan.
Elle semble toutefois profiter d’une reprise plus vive que celle attendue dans les marchés émergents.
L’analyste de Bank of America maintient donc sa recommandation d’«achat», et son cours cible à 185 $, ce qui représente 29x son bénéfice par action de 6,34 $ US anticipé pour l’année 2023.