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À surveiller: EmpireIGA, Boralex et Telus

Dominique Beauchamp|Publié le 23 juillet 2020

Que faire avec les titres de Empire/IGA, Boralex et Telus?

Que faire avec les titres de Empire/IGA, Boralex et Telus? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Empire/IGA (EMP.A, 33,53$): l’ambitieux nouveau plan d’expansion pourrait rapporter plus que prévu

Le propriétaire des épiciers Sobeys, IGA, FreshCo., Safeway et FarmBoy lance un plan majeur de trois ans qui verra l’entreprise investir 2,1 milliards pour rehausser les capacités du service en ligne Voilà Sobeys, l’automatisation de la distribution ainsi que l’éventail de ses marques privées.

La société vise rien de moins que devenir première de classe dans l’épicerie en ligne et la livraison grâce aux technologies de son partenaire britannique Ocado.

Le plan inclut aussi l’ouverture de 20 Farm Boy en Ontario et la conversion du quart des épiceries traditionnelles Safeway au concept à bas prix FreshCo dans l’Ouest canadien.

Comme ses collègues, Chris Li de Desjardins Marché des capitaux prévoit que le plan ajoutera 300 millions de dollars au bénéfice d’exploitation d’ici trois ans alors que l’entreprise vise plutôt 500M$.

Pourquoi un tel écart? Par prudence essentiellement puisque qu’une bonne part des gains se manifesteront la troisième année et repose sur des gains de parts de marché, un facteur que l’épicier ne contrôle pas, explique l’analyste.

De plus, les coûts associés à l’expansion du service d’épicerie en ligne amputeront 0,20$ au bénéfice de 2021, bien que le plan de productivité précédent – Sunrise – visait justement à améliorer les marges avant cette nouvelle offensive.

Le nouveau plan Horizon prévoit des dépenses en immobilisations de 650 à 675 M$ en 2021, la moitié dans la rénovation de magasins et la construction de nouvelles épiceries. Environ 15% de ces dépenses concernent des investissements dans des systèmes et des technologies d’analyse de données.

«Les dirigeants ont laissé entendre qu’ils seraient déçus si les bénéfices n’augmentaient pas en 2021 étant donné les initiatives du plan de 2017 à 2019», indique Chris Li.

Comme pour le projet Sunrise, l’écart entre les attentes et les objectifs confère au titre un certain potentiel d’appréciation si la société de portefeuille atteignait son but en 2023: une amélioration de 100 points de base des marges d’exploitation et une croissance annuelle composée de plus de 15% du bénéfice par action.

Pendant ces trois ans, Empire prévoit améliorer son bilan davantage et racheter des actions annuellement.

Pour l’instant, les nouvelles prévisions de l’analyste haussent son cours cible de 36 à 38$, soit un multiple de 15 fois le bénéfice projeté en 2022.

Boralex (BLX, 33,53$): le titre a fait le plein après un bond de 40%

Boralex (BLX, 33,53$): le titre a fait le plein après un bond de 40%

Rupert Merer n’a rien à redire au sujet de la stratégie et des perspectives du producteur d’énergie renouvelable. Il augmente même son cours cible de 34 à 37$ après avoir diminué le facteur de risque qu’il utilise dans sa formule d’évaluation en raison de la baisse des taux d’intérêt qui diminue le coût en capital.

Par contre, après une envolée de 40% depuis le début de l’année qui rapproche le titre de son record en Bourse, l’analyste retire sa recommandation d’achat.

Il prévoit désormais pour le titre une performance égale au secteur.

Le recul de presque 4% du titre le 22 juillet, à la suite du rapport, rehausse toutefois le gain potentiel à plus de 10%.

Rupert Merer profite de l’occasion pour relever légèrement (0,7%) ses prévisions pour le bénéfice d’exploitation consolidé proportionnel pour le deuxième trimestre attendu le 7 août, soit 108 millions de dollars.

La production éolienne en France ainsi que la production hydroélectrique au Québec et à New York seront légèrement inférieures aux attentes, mais la production éolienne au Québec et en Ontario a mieux fait, entrevoit-il.

Boralex reste aussi bien positionnée qu’avant dans son industrie puisqu’elle offre de la stabilité et de la croissance, assure l’analyste. Quelque 97% de ses ventes d’électricité sont contractuelles.

De plus, la demande croissante pour l’énergie verte de la part des gouvernements et des sociétés américains ajoutera à ses «aspirations de croissance».

Boralex mène divers projets qui devraient ajouter 2593 MhZ à sa capacité installée.

Telus (T, 22,95$): mieux vaut tempérer les attentes

Telus (T, 22,95$): mieux vaut tempérer les attentes

Il devient de plus en plus clair que la COVID-19 ébranle plus que prévu les services sans-fil de l’industrie des télécommunications. Le troisième fournisseur au pays n’y échappe pas.

Jeff Fan de Banque Scotia abaisse donc ses prévisions pour le deuxième trimestre (attendu le 31 juillet) et l’année entière.

Telus devrait néanmoins surpasser ses rivales avec une hausse prévue de 24 000 abonnés sans-fil, mais ses revenus et son bénéfice d’exploitation souffriront du déclin des frais d’itinérance et des surcharges de données, prévoit-il.

L’analyste s’attend à ce que les revenus des services sans-fil reculent de 4,8% à 1,45 milliard. Depuis juin, le déclin estimé par l’ensemble des analystes est d’ailleurs passé de 3,3% à 5,7%.

Le revenu mensuel moyen par abonné devrait notamment baisser de 6,6% à 56,29$.

En conséquence, le bénéfice d’exploitation chutera de 6,1% à 868 M$.

Jeff Fan est encore plus prudent concernant le service filaire (accès internet et Télé Optik) que ses collègues. Sans les acquisitions, ces revenus baisseront de 0,6%, prévoit-il.

Le bénéfice d’exploitation de 457M$ qu’il prévoit inclut des mauvaises créances de 25 M$.

La filiale Telus International qui offre des services à la clientèle et des services informatiques numériques à des tiers devrait voir ses revenus baisser de 66 M$.

Telus Santé présentera un bilan contrasté: les services cliniques virtuels auront profité du confinement, mais les visites en clinique auront été moins nombreuses.

Jeff Fan s’attend aussi à ce que Telus révise ses propres orientations annuelles.

La croissance des revenus pourrait passer d’une fourchette de 6 à 8% à une autre de 2 à 3%.

La hausse initiale de 5 à 7% du bénéfice d’exploitation pourrait se transformer en une baisse de 2,6%.

En revanche, les flux de trésorerie de 1,4 à 1,7 G$ devraient rester intacts, car le subventionnement des combinés diminue et les dépenses en capital avaient déjà été planifiées.

Au final, le bénéfice prévu pour 2020 diminue de 8% à 0,98$ par action tandis que celui projeté en 2021 fléchit de 2% à 1,11$ par action.

Malgré ce portrait plus mitigé, Jeff Fan recommande toujours l’achat du titre pour lequel il a un cours cible de 27$.