Que faire avec les titres de GDI, Stingray et Kroger?
Que faire avec les titres de GDI, Stingray et Kroger? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
GDI (GDI, 24,19$): baisse possible de 15% des revenus d’ici juillet
À très court terme, la COVID-19 incite plusieurs immeubles à nettoyer plus fréquemment les lieux de travail, incluant les magasins du détaillant Wal-Mart.
GDI peut aussi déplacer rapidement ses équipes de nettoyage d’un établissement à l’autre lorsque des immeubles ferment leurs portes à cause du virus.
Toutefois, les fermetures décrétées par les gouvernements se multiplient et amputeront les revenus d’entretien ménager et technique de GDI, reconnaît Paul Bilenki, de TD Valeurs mobilières.
«80% des coûts proviennent de la main-d’œuvre et peuvent être rapidement ajustés», indique néanmoins l’analyste.
Dans un scénario préliminaire, l’analyste estime que GDI pourrait perdre 15% de ses revenus et 2% à sa marge d’exploitation, entre mars et juillet.
Il abaisse donc ses prévisions de revenus de 6% et de bénéfice d’exploitation de 17% pour l’ensemble de 2020.
Malgré une dette qui équivaut à 2,7 fois le bénéfice d’exploitation, M. Bilenki croit que le bilan de GDI est solide pour surmonter la crise. Aucune dette n’échoit avant la fin de 2021. La société dispose aussi de liquidités de 45 millions de dollars.
Il s’attend à ce que la société priorise le remboursement de sa dette à court terme et attend le retour à la normale avant de reprendre sa stratégie d’acquisitions.
La révision des prévisions, ainsi qu’un multiple d’évaluation réduit de 11 à 10 fois le bénéfice d’exploitation diminuent le cours cible de 43 à 37$. Ce multiple reste supérieur à la moyenne des cinq dernières années de 9,4 fois.
Ce nouveau cours cible laisse entrevoir un fort rebond potentiel de 53$ puisque la chute dramatique de la Bourse canadienne a fait tomber GDI de 36% depuis le 3 mars.
M. Bilenki rappelle qu’en temps normal, les deux tiers des revenus de la société sont de nature récurrente. Quelque 96% des clients sont aussi loyaux.
Puisque la crise sera temporaire, il en recommande l’achat.
Stingray (RAY.A, 3,45$): le fournisseur de musique veut racheter 10% des actions
Stingray (RAY.A, 3,45$): le fournisseur de musique veut racheter 10% des actions
Le fournisseur de musique d’ambiance veut envoyer le message que la chute de moitié de son action est exagérée compte tenu de ses perspectives.
Stingray augmente donc de 2,9 à 4,9 millions d’actions son programme de rachat annuel. Ce nouvel objectif représente 10% des actions en circulation libre.
La société envoie aussi le signal que ses flux de trésorerie libres sont adéquats et que la dette au bilan est «gérable», fait valoir Matthew Lee de Canaccord Genuity.
La publicité à la radio, qui procure 50% des revenus et 40% du bénéfice d’exploitation, sera la plus touchée par la crise de la COVID-19 reconnaît M. Lee, mais il juge que la chute prévue de 8% des revenus et de 12% du bénéfice d’exploitation est aussi «gérable».
Les revenus tirés de la musique d’ambiance dans les épiceries, les pharmacies et les banques devraient bien résister tout comme les chaînes de musique accessibles par le câble ou les applications mobiles.
L’analyste croit donc que la société génère assez de flux de trésorerie libres (70 M$) pour rembourser sa dette, racheter ses actions et envisager de petits achats ciblés.
Surtout, M. Lee considère que le titre s’échange à prix d’aubaine, soit un multiple de 5 fois le bénéfice d’exploitation projeté en 2021.
Au cours actuel, les flux de trésorerie procurent un rendement financier de 24% tandis que le dividende procure un rendement de 8%.
Il recommande l’achat du titre, mais abaisse son cours-cible de 9 à 8$ pour s’ajuster aux estimés réduits de 2021.
Ce nouveau cours cible 131% au-dessus du cours actuel.
Kroger (KR, 31,08$ US): l’épicier devrait rester un rempart pendant la crise
Kroger (KR, 31,08$ US): l’épicier devrait rester un rempart pendant la crise
Le deuxième épicier américain après Walmart a superbement joué son rôle de rempart en Bourse.
Son titre s’est apprécié de 30% depuis un an alors que le S&P 500 a flanché de 20%.
L’épicier fournit des denrées essentielles qui sont bien évidemment en forte demande depuis un mois.
Les expéditions de l’un de ses 44 centres de distribution ont augmenté de 40%. Cette tendance s’étend probablement à l’ensemble du réseau, estime Patricia Baker, de Banque Scotia.
Kroger a embauché 2000 employés supplémentaires et en cherche 10000 autres pour répondre à la demande.
Le titre devrait continuer de bien performer en Bourse étant donné l’anxiété aiguë provoquée par la COVID-19 chez les consommateurs et les investisseurs, croit Mme Baker.
Kroger a aussi instauré une série de mesures pour faciliter les achats de ses clients et sécuriser ses employés. Elles incluent les heures de magasinage dédiées aux personnes âgées, la fermeture plus tôt des magasins pour regarnir les tablettes, le maintien des salaires des employés pendant une quarantaine ainsi qu’un crédit de 25$ à ses 450 000 employés pour les remercier de leur loyauté.
Pour 2020, l’analyste accroit ses prévisions de bénéfice de 2,36$ à 2,45$US par action.
Son cours-cible passe de 36 à 38$US parce que l’analyste hausse aussi le multiple d’évaluation de 14 à 15 fois le bénéfice.