L'analyste Cameron Doerksen estime que Bombardier a livré 31 avions pour le trimestre qui a pris fin le 30 septembre. (Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres de General Motors, Bombardier et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
General Motors (GM: 47,93 US $): les feux sont au vert
La journée des investisseurs organisée par General Motors cette semaine a impressionné les analystes de la banque américaine J.P. Morgan, qui conserve sa recommandation de «surpondérer» les actions du constructeur de véhicules américain.
J.P. Morgan justifie cette recommandation «en raison du levier de premier ordre de GM sur les marchés de croissance mondiaux, de son redressement opérationnel en cours et de l’amélioration de la cadence de production de ses produits».
Surtout, J. P. Morgan souligne que la performance solide de GM dans le secteur des véhicules équipés de moteurs à combustion lui permet de maintenir ses prévisions pour l’année 2024, alors que des concurrents comme Volkswagen et Stellantis ont récemment abaissé les leurs de manière considérable.
Dans cette catégorie de véhicules, les dépenses incitatives de GM se sont élevées à 4,5% du prix de transaction moyen, bien en dessous de la moyenne de 6,1% du secteur.
Ensuite, poursuit J.P. Morgan, l’accélération de la dynamique de ses activités dans le secteur des véhicules électriques, surtout en matière de réduction des coûts, devrait permettre une réduction des pertes de GM de l’ordre de de 2 à 4 milliards de dollars américains (G$US) l’année prochaine.
Avec ces indications préliminaires, il est possible d’anticiper un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) d’environ 14G$US en 2025 pour GM, loin au-dessus du consensus des analystes qui planchent plutôt sur un scénario autour de 12,4G$US.
Pour sa journée des investisseurs, GM a choisi le site de son campus de Spring Hill, dans l’État américain du Tennessee, où le constructeur vient de terminer une usine de fabrication de cellules de batteries, considérée comme l’une des cinq meilleures au monde.
Aussi, précise j.P. Morgan, l’usine d’assemblage de Spring Hill a démontré la première instance dans l’industrie de la production de modèles de moteurs à combustion et de véhicules électriques sur la même ligne, « soulignant une flexibilité exceptionnelle ».
Pour toutes ces raisons, J. P. Morgan hausse son cours cible de l’action pour décembre 2025 de 61$US à 64$US. L’institution financière fonde son analyse sur un multiple de 2,25 fois le ratio valeur de l’entreprise/BAIIA de 2025, appliqué à sa nouvelle estimation de BAIIA en 2026 et en tenant compte de la structure du capital à la fin de 2025.
Bombardier (BBD.B 108,36$): un bon trimestre à venir
Bombardier (BBD.B 108,36$): un bon trimestre à venir
Maintenant que le troisième trimestre de 2024 de Bombardier est terminé et que les résultats seront dévoilés le 7 novembre prochain, les analystes de la Financière Banque Nationale croient déjà que l’entreprise québécoise continuera sa croissance.
Cameron Doerksen estime que Bombardier a livré 31 avions pour le trimestre qui a pris fin le 30 septembre, alors que la prévision était plutôt de 29, « avec un mix de livraisons plus orienté vers des avions d’affaires plus grands ».
« Bien que nos estimations puissent varier de quelques avions, nous sommes confiants que l’entreprise atteindra son objectif annuel de livraison de 150 à 155 appareils. Avec un carnet de commandes de 14,9 milliards de dollars (G$) à la fin du deuxième trimestre 2024, nous pensons que Bombardier a la visibilité nécessaire pour maintenir des niveaux de livraison similaires jusqu’en 2025 et 2026 », mentionne l’analyste.
Ce dernier ajoute que selon les spécialistes de données de l’industrie aéronautique WingX, l’activité des avions d’affaires de Bombardier a diminué de 1,4% pour les neuf premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2023, mais a augmenté de 29,9% par rapport à 2019.
Bombardier se distingue également parmi les manufacturiers « avec une augmentation de 3,1% de l’activité de ses avions en 2024. Cette surperformance s’explique en partie par la solide position de Bombardier auprès des opérateurs de flottes ».
« Aux États-Unis, l’activité de vol a légèrement diminué par rapport à l’année précédente, mais reste bien au-dessus des niveaux de 2019 », dit Cameron Doerksen. En Europe, poursuit-il, l’activité a été légèrement plus forte, avec une hausse de 2,4% des vols d’avions d’affaires jusqu’en août.
L’analyste souligne également le plan de Bombardier d’augmenter ses revenus dans le secteur de la défense de 350M$ par année à plus de 1,5G$ d’ici 2030.
En plus de conserver sa recommandation de l’action à «surperformante», Cameron Doerksen hausse son cours cible sur un an sur le titre, qui passe de 117$ à 128$. Il s’appuie sur un multiple de 7,5 fois la valeur de l’entreprise par rapport au BAIIA estimé de 2025 (1,57G$), « contre un objectif de 1,63G$ fixé par la direction ».
Dollarama (DOL: 139,84$): le marché mexicain s’annonce prometteur
Dollarama (DOL: 139,84$): le marché mexicain s’annonce prometteur
Dollarama fera prochainement son entrée au Mexique avec la chaîne Dollarcity, dont elle détient 80,05% des actions pour ce marché.
Si l’on se fie aux ventes de Dollarcity dans le marché sud-américain (Colombie, Guatemala, Salvador, Pérou), souligne l’analyste Tamy Chen de BMO Marchés des capitaux, des bénéfices plus significatifs sont à prévoir d’ici 2030 pour Dollarama.
L’entreprise québécoise possède 60,01% des actions de Dollarcity dans le marché latino-américain.
Par exemple, les ventes par mètre carré de Dollarcity en 2023 étaient de 280$US (235$US en 2019). Cela est supérieur aux 270$US de ventes au mètre carré dans les magasins Dollarama.
Selon BMO, ces chiffres s’expliquent notamment par une concurrence moins forte dans certaines catégories de produits dans ces marchés, sous-développés par rapport au Canada, mais aussi par des magasins plus petits en Amérique du Sud et souvent situés dans des quartiers densément peuplés.
Au fil du temps, souligne Tamy Chen, les ventes par mètre carré de Dollarama au Canada ont augmenté de 2% à 4%. Au cours des deux prochaines années, l’analyste anticipe une croissance dans les deux chiffres pour Dollarcity avant de revenir aux environs de 3% en 2028.
En 2026, prévoit l’analyste, Dollarcity ouvrira 5 magasins au Mexique, puis 15 en 2027 et 30 en 2028. Le potentiel de croissance est important dans ce pays de 130 millions d’habitants. En comparaison, au Pérou, un pays de 39 millions d’habitants, Dollarcity compte 57 magasins. Ce qui laisse supposer un potentiel de croissance important avant saturation.
«Nous pensons que Dollarcity investira dans un centre de distribution au Mexique en 2029. Ainsi, pour les deux à trois premières années, nous ne prévoyons pas de besoins significatifs en capital. Nous estimons que le bénéfice de Dollarama provenant de Dollarcity au Mexique pourrait atteindre 54 millions de dollars canadiens en 2031», écrit l’analyste. Tamy Chen maintient donc sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Dollarama, et son cours cible sur un an de 147$.