À surveiller: General Motors, Canadien National et Polaris
Dominique Talbot|Publié le 24 octobre 2024Le CN a livré cette semaine des résultats conformes aux prévisions des analystes. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de General Motors, Canadien National et Polaris? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
General Motors (GM : 53,73 $US): le constructeur électrise les marchés
Les attentes étaient élevées pour General Motors avant la présentation de ses résultats du troisième trimestre de 2024, et le constructeur américain a non seulement répondu à celles-ci, mais les a aussi dépassées.
Avec un chiffre d’affaires de 48,76 milliards de dollars américains (G$ US), en hausse de 11 % par rapport à la même période l’année dernière, GM a enregistré un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 4,12 G$US, bien au-delà des attentes des marchés. Au cours de cette période, GM a livré 1,48 million de véhicules, principalement en Amérique du Nord et en Asie.
D’abord estimé entre 13G$US et 15G$US en 2024, GM s’attend maintenant à ce que son BAIIA atteigne plutôt une fourchette comprise entre 14G$US et 15G$US. Ses flux de trésorerie libres ajustés sont aussi revus à la hausse. Ils pourraient atteindre entre 12,5G$US et 13,5G$US, alors qu’une estimation précédente tablait sur un scénario entre 9,5G$US et 11,5G$US.
« L’amélioration des résultats est principalement due à la stabilité des prix, à la maîtrise des coûts et à l’augmentation de la production. GM se prépare à rendre ses véhicules électriques rentables dès la fin de 2024, avec un impact potentiel de 2G$US à 4G$US en 2025 », écrit l’analyste Daniel Ives de la firme américaine Wedbush.
Dans la catégorie des véhicules électriques, GM est devenu le deuxième meilleur vendeur pendant les mois de juillet, août et septembre, élargissant son offre avec de nouveaux modèles à venir. Aussi, grâce à un partenariat avec Tesla, les propriétaires de GM peuvent désormais recharger leurs véhicules électriques dans 18 000 stations de « super-recharge », ce qui donne maintenant l’accès à plus de 232 000 bornes publiques de recharge de niveau 2 et de recharge rapide en courant continu aux États-Unis et au Canada.
« Nous considérons cela comme une étape clé pour favoriser l’adoption des véhicules électriques », écrit Daniel Ives. « L’entreprise s’attend à ce que ses véhicules électriques deviennent rentables à partir du quatrième trimestre 2024, avec une perspective de bénéfices supplémentaires en 2025, grâce aux crédits d’impôt pour les énergies propres », poursuit-il.
Pour ces raisons, Wedbush hausse son cours cible sur un an sur le titre de GM, qui passe de 55$US à 60$US. Sa recommandation de «surperformance» reste intacte.
Canadien National (CN : 155,02$): les vents contraires persistent
Canadien National (CN : 155,02$): les vents contraires persistent
Après avoir réduit les attentes des analystes en septembre dernier pour son troisième trimestre de l’exercice financier 2024, le CN a livré cette semaine des résultats conformes aux prévisions des analystes.
Le chiffre d’affaires s’est arrêté à 4,11 milliards de dollars (G$), et le bénéfice par action à 1,72$, légèrement supérieur aux attentes qui étaient de 1,70$.
Les analystes ont toutefois été déçus des flux de trésorerie dégagés par l’opérateur ferroviaire. Du côté de Desjardins, on s’attendait à 708 millions de dollars (M$) et le consensus se situait à 674M$, mais le CN a présenté un chiffre de 584M$.
L’analyste Benoit Poirier, de Desjardins, souligne à cet effet que le CN a par le fait même suspendu son programme de rachat d’actions pour gérer son objectif de levier financier dans un ratio de 2,5. Cela conduit Desjardins à revoir à la baisse ses prévisions de rachats d’actions à la fois pour 2024 et 2025.
«Nous avons réduit nos hypothèses de rachat à 2,9G$ pour 2024 (au lieu de 4G$) et à 3,1G$ pour 2025 (au lieu de 4,6G$) », écrit Benoit Poirier.
Selon ce dernier, le CN doit affronter d’importants défis après des mois difficiles, notamment avec la grève qui a eu lieu dans les ports de l’Ouest canadien. « Bien que nous soyons convaincus que les volumes détournés de la côte ouest reviendront progressivement au Canada (comme cela a été le cas l’année dernière après la grève) », exprime l’analyste.
« Nous pensons que l’ampleur sera décevante, car de nombreux détaillants ont déjà anticipé leurs importations de vacances à destination des États-Unis (en prévision de la grève des débardeurs et des élections), et les stocks continuent d’augmenter. La situation non résolue des conflits de travail au Port de Montréal n’aide pas non plus », poursuit l’analyste.
Desjardins réduit donc légèrement son cours cible sur le titre du CN, qui passe de 181$ à 180$. À la suite des résultats du troisième trimestre, l’institution financière prévoit maintenant un bénéfice par action ajusté de 7,28$ en 2025, contre 7,32$ précédemment. Pour 2025, cette estimation passe de 8,32$ à 8,19$.
Polaris (PII : 69,32 $US): coup de frein
Polaris (PII : 69,32 $US): coup de frein
Les résultats du troisième trimestre de Polaris présentés cette semaine n’ont pas enchanté les marchés. Pour la période qui s’est terminée le 30 septembre, le concurrent de BRP a déclaré un chiffre d’affaires de 1,7 milliard de dollars américains (G$US), contre 2,5G$US pour la même période l’année dernière.
Son bénéfice net s’est élevé à 27,7 millions de dollars américains (M$US), contre 151,7M$US l’année précédente. Le bénéfice par action a également subi une sévère correction, passant de 2,66$US pour le troisième trimestre de 2023 à 0,49$US en 2024. Pour les neuf premiers mois de son exercice 2024, ce bénéfice est de 1,77$US, contre 6,98$US un an auparavant.
«La révision à la baisse des prévisions pour l’année entière est plus importante que le manque à gagner du troisième trimestre», exprime Jonathan Goldman, analyste à la Banque Scotia.
Lors de l’annonce de ces résultats, l’analyste souligne que l’entreprise américaine a dit s’attendre à ce que l’environnement de la vente au détail demeure difficile. Bien qu’elle se dise encouragée par la baisse du taux diecteur de la Fed, elle estime qu’il faudra en faire plus pour influencer les décisions d’achats. Pour atténuer la glissade, elle entend également réduire les inventaires dans son réseau de concessionnaires.
« Un réseau de concessionnaires solide est l’un des éléments clés de notre succès à long terme, c’est pourquoi nous avons ancré nos plans actuels de production et d’expédition à notre objectif de réduire les stocks des concessionnaires de 15 à 20 % d’ici la fin de l’année, et je suis encouragé par les progrès réalisés », a d’ailleurs informé le PDG de Polaris, Mike Speetzen, plus tôt cette semaine.
« La révision à la baisse des prévisions pour l’année entière est plus importante que le manque à gagner du 3e trimestre », exprime Jonathan Goldman.
« Les commentaires de clôture dans la présentation des résultats de Polaris, qui indiquent qu’ils ‘’s’attendent à ce que les tendances actuelles persistent au 4e trimestre et en 2025’’, confirment notre point de vue selon lequel la reprise des sports motorisés prendra plus de temps que prévu initialement », dit l’analyste.